A la rencontre de Nicodème Frédéric Jacquin 20 avril — Paroisse du Val de Pesmes

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A la rencontre de Nicodème Frédéric Jacquin 20 avril

Nicodème

  Dans l’évangile de ce jour, Jean 3, 1-8, Jean nous relate la visite de Nicodème à Jésus pendant la nuit. Ce nom, Nicodème, me dit quelque chose, c’est un nom qu’on entend plusieurs fois dans les récits des évangiles. Qui est ce Nicodème ? Je vous propose comme support à notre spiritualité quotidienne pendant ce temps de confinement, une lecture par une perspective autre, celle de Nicodème lui-même, que nous confie une communauté de religieuses de St Brieuc.

Frédéric Jacquin, diacre

Je me souviens de ce soir-là ! Jn 3

Moi Nicodème, j’avais choisi la nuit pour rencontrer le Rabbi. Ma nuit avait rendez-vous avec la lumière pressentie ! Jésus me fascinait : Sa Parole avait la fraîcheur de l’Eau vive jaillie des profondeurs. Elle était comme une lampe pour mes pas de chercheur. Je scrutais les Écritures à la recherche de la vérité. Expert en la matière, on me reconnaissait « Maître » en Israël. J’étais avide « d’Annonciations » de nouveauté, de clarté. Ce soir-là, le Rabbi m’étonna : Il m’invita à « Naître d’en Haut » Alors mon oreille intérieure se fit toute « ouïe »

Je me souviens encore !…. Jn 7

C’était le dernier jour de fête, jour de grande solennité jour aussi de grande déclaration, de discussion, de contestation, d’altercation, d’interrogation. Un vrai tsunami pour le Rabbi. J’avais peur pour lui. J’ai voulu le défendre, publiquement j’ai pris parti, me suis opposé à mes amis. J’ai risqué ma réputation. J’ai été traité de Galiléen, alors que plus fidèle que moi à la Thora, il n’y a pas. J’ai avalé cette violence, dans le silence…. Je le pressentais, mes amis lui préparaient un coup dur, je le sentais moi le pharisien, et je me suis tu… !

Je me souviens surtout …

J’ai tout vu tout entendu. J’ai vu les coups bas, Je ne savais pas qu’il nous était possible d’aller jusque-là. Je n’ai rien pu ! Puis-je encore les appeler Mes frères ?

Je me souviendrai toujours. Jn 19

C’était un après-midi de vendredi. Mon ami le Rabbi venait de mourir. J’étais là, J’ai ouvert en grand, mes bras pour recueillir le fruit béni descendu de la Croix J’ai contemplé ce corps meurtri Pétri de plaies fleuries, d’un si grand prix ! J’ai contemplé ce côté droit, D’où le sang et l’eau ont jailli. J’ai offert à profusion du parfum, Cent livres de myrrhe et d’aloès, c’est si peu pour le Roi des cieux.

Nicodème, tu fais silence…. Tu veux dire ton amour sans aucun discours dans des actes lourds d’humanité et parfumés d’amitié. Tu signes en gestes silencieux, ta compassion reconnaissante dans un embaumement royal. Ce corps de Jésus, lieu de Dieu, Pain rompu, c’est ton trésor … Tu le tiens dans tes mains, « Comme la perle d’un amour » Ce cadeau précieux est don de ton Dieu pour ta renaissance, toi, « le mendiant de Dieu ».