Le pape en pélerinage à Rome Frère Serge 26 mars
Pape François :
« J’ai demandé au Seigneur de stopper l’épidémie de sa main »
Dimanche 15 mars, 3ème dimanche de Carême, le Pape François est sorti du Vatican en pèlerinage.
Il s’est rendu d’abord à la Basilique Sainte Marie Majeure, qui abrite l’icône de Marie Salus populi Romani (Marie, Salut du peuple de Rome), pour demander la protection spéciale de la sainte Vierge Marie.
En 593, le pape Grégoire Ier avait processionné avec cette icône pour conjurer la peste. En 1837, le pape Grégoire XVI avait invoqué Marie Salus populi Romani contre le choléra.
Il s’est rendu ensuite à pieds à l’église San Marcello al Corso (Saint-Marcel), où est conservé un grand crucifix qui a marqué l’histoire de Rome.
Lors de l’incendie du 23 mai 1519 qui a détruit entièrement l’église Saint-Marcel, ce crucifix qui ornait le Maître-Autel est resté intact.
Depuis, tous les vendredi soir, les fidèles venaient se rassembler auprès de lui pour prier. Le pape Léon X fit reconstruire l’église. Trois ans plus tard, en 1522, Rome fut frappée par une grande peste. Le crucifix fut porté en procession dans toute la ville. Cette procession dura 16 jours, du 4 au 20 août 1522 et se termina à la Basilique Saint-Pierre. Chaque jour, l’épidémie régressait et chaque quartier voulait conserver le Crucifix. Lorsque celui-ci fut reconduit à Saint-Marcel, l’épidémie avait cessé.
Il est de tradition de processionner de Saint-Marcel à Saint-Pierre durant les années saintes. Les noms des papes et les années jubilaires sont inscrits au dos de la croix. Ainsi, ce crucifix a été embrassé par saint Jean-Paul II lors de la journée du pardon qui a marqué le Grand Jubilé de l’an 2000.
Un journaliste a demandé au Pape François quelle avait été sa prière lorsqu’il était au pied du crucifix. Il a répondu : « J’ai demandé au Seigneur de stopper l’épidémie : Seigneur, arrête-là de ta main ».
La « main du Seigneur » est sa puissance créatrice, celle par qui le monde a été fait (Is 64,7), par laquelle il tient le monde dans l’existence (Ps 89,4) et celle aussi par laquelle Jésus est ressuscité (Ps 31,6 ; Lc 23,46). La « main du Seigneur » sauve le malheureux (Pr 31,20), détruit la mort et vainc les puissances mauvaises (Ps 106,42).
C’est par sa main que le Seigneur gouverne le monde (Sg 5,16), qu’il domine les méchants (1S 5,11) et qu’il protège les justes (Sg 3,1). C’est par « sa main forte et son bras étendu » que le Seigneur a libéré son peuple de l’esclavage d’Égypte (Jr 32,21) et des armées de Pharaon (Dt 4,34 ; 11,2 ; 26,8). C’est par sa main, que le Seigneur fait justice (Ps 17,14).
La « main du Seigneur » était avec Jean-Baptiste (Lc 1,66) comme avec les Apôtres à la Pentecôte, lorsqu’ils annoncèrent la résurrection de Jésus et que beaucoup crurent et se convertirent (Ac 11,21). La puissance de la « main du Seigneur » dépasse toute science et toute technologie. Elle est l’Esprit Saint.
En priant le Seigneur, le Pape François a mis en application l’enseignement de Jésus (Lc 11,9‑13) :
Moi, je vous dis :
Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira.
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson,
lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ?
Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint
à ceux qui le lui demandent !
C’est ainsi que le Pape François, qui, en raison de sa charge apostolique, est assisté de l’Esprit Saint et a pour vocation de confirmer ses frères dans la foi, nous indique le chemin : prier le Seigneur qu’il stoppe l’épidémie de sa main.
Frère Serge