♦ Célébration des Rameaux dans la paroisse Sainte Anne

Les quatre évangélistes relatent l’entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem. Pour manifester leur liesse, les riverains utilisent un moyen visuel, des branchages pris dans les environs et un moyen sonore : des acclamations dont la tradition conserve un mot hébreu, Hosanna ! Mais que signifie exactement cet Hosanna que nous entendons à chaque messe, quand nous entonnons le sanctus ? Littéralement, cette acclamation signifie « sauve donc ! », mais elle est aussi utilisée comme un cri de joie et/ou de victoire. La bénédiction de rameaux végétaux dans le rituel de l’Eglise est ancienne (IXème siècle). Elle est vraisemblablement rattachée à la tradition juive de Souccot (la fête des cabanes) dont le cérémoniel utilise quatre ressources végétales locales (le dattier, le cédrat, le saule et la myrte). D’autres civilisations antiques ont utilisé des végétaux pour honorer leurs généraux et leurs athlètes victorieux : pensons par exemple aux lauriers de César, à la couronne d’Olympie faite de branches d’olivier tressées…

Une verdure qui perdure

Selon les régions climatiques, des branches de différents végétaux peuvent être bénies le jour des Rameaux : dans le pourtour méditerranéen les palmes (feuilles de palmiers) – mais aussi l’olivier, et le laurier. Plus au nord, on utilise le buis, le houx, et même le sapin dans les pays scandinaves. Le point commun de toutes ces plantes ? Elles restent vertes en hiver… symbole de la vie spirituelle qui perdure même quand les conditions sont défavorables. C’est la victoire de la vie de foi qui triomphe des persécutions, du découragement et de l’oubli que nous célébrons, nous, Chrétiens du monde entier, à travers ces rameaux toujours verts brandis vers le ciel appelant Dieu à nous sauver. Hosanna au plus haut des Cieux !

Ici et là existent des traditions locales de rameaux ornés, décorés et agrémentés de croix, de fruits ou de friandises (bonbons, petits œufs de chocolat…) que les enfants les plus patients attendront de déguster… à Pâques ! Les rameaux bénis lors de la messe des Rameaux sont traditionnellement ramenés par les fidèles dans leurs demeures pour orner les crucifix domestiques. 11 mois plus tard, ces rameaux desséchés sont brûlés le jour de l’entrée en carême, pour redevenir cendres… dans un rite où entrent en résonnance les cycles biologiques, liturgiques et spirituels.

Comme nous l’a rappelé le Père Emmanuel dans son homélie du jour, le dimanche des Rameaux ouvre la semaine de la Passion du Christ. Même si c’est un épisode joyeux des Évangiles, l’acclamation de Jésus par la foule comme un roi temporel relève d’une méprise, et fait affront à sa nature divine, puisqu’il est « Dieu […] né du Père avant tous les siècles », comme nous l’avons proclamé dans le Credo de Nicée-Constantinople. Un affront qui fait écho aux autres affronts plus tragiques que relate le récit de la Passion entendu ce même jour : trahison par un proche, arrestation nocturne, abandon par ses disciples et reniements successifs de son bras droit, procès et jugement inique, outrages, mort infamante réservée aux esclaves.

Belle semaine sainte et belle montée vers Pâques à tous !

Alexandre Coronel

ALBUM-PHOTOS  

Photos : Isabelle Vairon

• Quelques rameaux ornés réalisés par les enfants des groupes de catéchisme de la paroisse Sainte Anne
• L'atelier de confection des rameaux est l’occasion d’échanger avec les enfants et leurs parents sur l’origine et le sens de ce rituel…
• Avant la bénédiction des rameaux et la procession dans le village de Mailley, le père Emmanuel nous a rappelé que l’entrée de Jésus dans Jérusalem était un acte politique, comme l’est aussi notre procession sur la voie publique !

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