Le clocher restauré — Cathédrale Saint-Jean Saint-Etienne

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Le clocher restauré

crédit photo : Pierre Guenat

En novembre 2020, le démontage de la zone de chantier située au sud de l’abside du Saint-Suaire a marqué le terme des travaux de restauration du clocher de la cathédrale de Besançon, commencés en 2017.

Au total, l’État propriétaire du monument aura consacré près de 3 millions d’euros à cette opération dont la maîtrise d’ouvrage a été assurée par la Conservation régionale des monuments historiques (CRMH) et la maîtrise d’œuvre par M. Paul Barnoud, architecte en chef des monuments historiques du Doubs.

Quel bilan tirer de cette restauration ?

 

Son apport évident est la requalification d’un des monuments les plus visibles du paysage bisontin. Le clocher, qui se dresse comme un trait d’union entre le centre-ville et la citadelle, a retrouvé son état du XIXe siècle, contemporain du classement de la cathédrale au titre des monuments historiques (1875). La restitution d’arêtiers et d’un lanternon en cuivre étamé, la mise en œuvre d’un panachage de tuiles élaboré sur mesure et la dorure de la croix ont redonné à la couverture sa dimension emblématique. La restauration des parements de pierre de taille, particulièrement dégradés sur la façade ouest, la plus exposée aux intempéries, permet à présent d’assurer la pérennité de l’ouvrage et la sécurité de ses visiteurs pour les prochaines années.

Il faut ici souligner la compétence des architectes, entreprises et compagnons, aux profils très spécialisés, qui ont œuvré durant plus de trois ans à cette réussite. Plus que tout autre, le chantier d’une cathédrale doit être le lieu de l’entretien et de la transmission des savoir-faire traditionnels, un patrimoine immatériel lui-même indispensable à la conservation des monuments historiques.

 

La restauration a aussi apporté son lot de redécouvertes sur l’histoire du clocher et ses évolutions à travers les siècles. Préalablement aux travaux, la charpente du dôme à l’impériale a été datée par dendrochronologie par le laboratoire CEDRE de Besançon. Elle s’est révélée parfaitement authentique, dans un état hérité du XVIIIe siècle, lorsque Nicolas Nicole repris le chantier à la suite de Jean-Pierre Galezot. De son côté, la recherche en archives a permis de préciser la succession des restaurations de l’édifice, notamment en 1808, année où fut posée sa croix de faîtage, et en 1846, lorsqu’il fut question de remplacer la charpente par un toit pyramidal, projet finalement rejeté. Enfin, la présence d’un grand échafaudage a fourni l’occasion d’étudier de près l’état des parements, de relever par endroit la présence d’une armature en fer dans les maçonneries ou la localisation de parements en pierre calcaire coquillée, sans doute des remplois de l’ancien clocher roman, effondré en 1729.

 

Dernier chapitre des travaux menés depuis plus de vingt ans sur l’enveloppe extérieure de la cathédrale, la restauration qui vient de s’achever permet à présent aux services de l’État, en concertation avec l’Association diocésaine, de se consacrer aux espaces intérieurs du monument, en particulier les peintures de la chapelle Saint-Denis, la chapelle de la Pietà de Conrad Meit et le local de l’horloge astronomique. Tout cela sans perdre de vue la réouverture du Trésor, qui reste le projet prioritaire de la DRAC à la cathédrale de Besançon pour les prochaines années.

 

Matthieu FANTONI

Conservateur des monuments historiques

CRMH – DRAC de Bourgogne-Franche-Comté

 

          

Photos : Pierre Guenat