Le calice Goudji à Fontevraud — Cathédrale Saint-Jean Saint-Etienne

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Le calice Goudji à Fontevraud

En cette fin d’année 2019, l’Abbaye Royale de Fontevraud (49) invoquera l’Espérance à travers une exposition consacrée à l'orfèvre Goudji. Pour l'occasion, le calice et la patène de la cathédrale Saint-Jean Saint-Etienne réalisés par l'artiste ont été prêtés.

EXPOSITION : « L’Espérance, Goudji à Fontevraud »

Cette exposition, présentée dans le chœur de l’église abbatiale, regroupe 80 œuvres profanes et liturgiques de l’artiste et une exceptionnelle Nativité d’argent et de pierres précieuses créée spécialement pour l'occasion.

Après la célèbre châsse des rois mages de l’atelier de Nicolas de Verdun (vers 1200, à la cathédrale de Cologne), la Nativité de Goudji est sans doute l’une des premières crèches d’argent battu et de pierres de couleur dans l’histoire de l’orfèvrerie. C’est également l’occasion d’une grande rétrospective de son œuvre, de 1975 à 2019, donnant accès à toutes les facettes de son art.

C'est la première fois que le calice de Saint-Jean Saint-Etienne quitte la cathédrale depuis sa consécration le 5 mai 2017. Le commissaire de l'exposition Jacques Santrot était assez impressionné par l'originalité de cette oeuvre

Le calice et la patène de Saint-Jean Saint-Etienne

A toutes les époques, le Trésor de notre cathédrale s’est enrichi. En 1829, Louis-François, cardinal de Rohan-Chabot demandait à l’orfèvre du roi, Jean-Charles Cahier, de réaliser plusieurs pièces de très belles qualités ; en 1848, le cardinal Césaire Mathieu faisait réaliser à Paris le nouveau reliquaire du bras de Saint Etienne ou encore en 1936, Mgr Maurice Dubourg commandait plusieurs pièces d’orfèvrerie dans le style art déco. Toutes ces créations sont aujourd’hui au Trésor de notre cathédrale.

Etait-il possible de poursuivre cette tradition de création en ce début de XXIème siècle ? Etait-il possible d’entrer en dialogue avec un artiste contemporain et ainsi laisser à l’histoire une contribution de notre époque ?

Le Père Eric Poinsot, président de l’association des Amis, a souhaité faire appel à Goudji dont il admirait le travail notamment à travers les nombreux aménagements de sanctuaires et créations d’art sacré. Grâce au financement d’un couple de mécènes bisontins, le projet a pu démarrer début 2016. C’est ensemble qu’ils ont fait le choix d’un calice et d’une patène, quoi de plus symbolique pour célébrer l’eucharistie en notre cathédrale.

Le calice a été béni par Mgr Bouilleret le 5 mai 2017 à l’occasion de la Fête de la Dédicace de la Cathédrale en présence de l’artiste. Il est maintenant déposé dans le Trésor de la cathédrale et sera utilisé régulièrement lors des célébrations pontificales.

L’iconographie du calice fait mémoire du double patronage de notre cathédrale bisontine : saint Jean et saint Etienne. La double symbolique retenue est celle de l’aigle pour saint Jean  et d’un saint Etienne qui porterait la dalmatique, les linges du serviteur et la pierre de la lapidation.

En mars 2016, Goudji réalise les premiers dessins. En avril 2016, le dessin quasi définitif est retenu mais Goudji n’a jamais fait cela. Il a dû réfléchir à la faisabilité du projet, à raison en particulier de certaines  contraintes techniques comme de faire supporter la coupe par un cristal de roche givré.

Goudji travaille à ce projet dans son atelier parisien en juin 2016 et façonne les pièces d’argent 1er titre. En  décembre 2016, le Père Poinsot choisit avec Goudji les pierres et bois qui seront incrustés : aventurine, jaspe vert, cristal de roche, jaspe sanguin, lapis-lazuli, serpentine d’Aveyron et de Tanzanie, calcédoine, ivoire et palissandre.

l'orfèvre Goudji

Né en Géorgie en 1941, il s’installe à Paris en 1974. De culture byzantine, il se passionne pour l'art roman et l'art gothique. Sculpteur de formation, il ne veut créer que des pièces uniques. Orfèvre, il conjugue la technique de la dinanderie avec l’incrustation de pierres dures dans le métal (technique qu’il a inventé).

Reconnu très tôt, il crée des oeuvres offertes par les présidents de la République française aux chefs d'État étrangers ou encore des épées d’académicien dont celles d’Hélène Carrère d'Encausse, Raymond Barre ou Maurice Allais.

En parallèle, il crée de nombreux objets liturgiques : cuves baptismales, grands ostensoirs, crosses, reliquaires ou calices. En 1993, il réalise un calice pour la chapelle Notre-Dame du Haut de Ronchamp, c’est également lui qui a crée le mobilier liturgique de la cathédrale de Saint-Claude. La Cathédrale de Chartres possède la plus importante collection d’oeuvres liturgiques de Goudji en France avec pas moins de 41 pièces (maitre-autel, vases sacrés, chandeliers, cathèdre, …). La dernière pièce – une croix reliquaire – vient d’être inaugurée début avril 2017.

CATALOGUE : « Goudji, orfèvre du sacré » 

Pour cette exposition les éditions Albin Michel, avec le concours du Centre Culturel de l’Ouest – Abbaye Royale de Fontevraud, publient dans leur collection « Beaux Livres » l’ouvrage « Goudji, orfèvre du sacré ». Ce dernier a été écrit par Jacques Santrot, commissaire en chef du patrimoine et commissaire de l’exposition. La préface est de Christiane Rancé et les photographies de Marc Wittmer.

« À sa manière si singulière, Goudji a élaboré un art sans limites - sans limites dans le temps puisqu’il regarde à la fois vers le passé, le présent et le futur ; sans limites dans ses racines puisqu'il récapitule toutes les traditions, depuis l'orfèvrerie des Achéménides à l’orfèvrerie des Carolingiens, selon une vision placée, de fait, au-devant de nous, comme Salah Stétié l'a si bien défini : « Goudji possède le privilège de faire une œuvre éternelle. La netteté physique de son travail a une résonance métaphysique. » CHRISTIANE RANCÉ, Romancière et essayiste