Histoire — Cathédrale Saint-Jean Saint-Etienne

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Histoire

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Le diocèse de Besançon est un des plus vieux évêchés de France. Il fut évangélisé au début du IIIe siècle par Ferréol, prêtre, et son frère Ferjeux, diacre, envoyés par l’évêque Irénée de Lyon.

Les origines (du IIIe au XIe siècle)

Aux IVe-Ve siècle, se développe un « groupe épiscopal » regroupant une église principale certainement dédiée à saint Etienne (patronage récurrent à la suite de la découverte de ses reliques en 415), une église secondaire sous le patronage de sainte Marie, un baptistère et la résidence de l’évêque.

Au IXe siècle, lorsque l’archevêque Bernoin (811- 829) construit sa cathédrale, il englobe les deux églises. Ce plan carolingien à trois nefs sans transept est original par ses deux absides opposées. Le patronage de l’apôtre Jean a été choisi par l’archevêque Bernoin en référence aux origines de l’église de Besançon fondée par Ferréol et Ferjeux, disciples d’Irénée, disciple de Polycarpe, disciple de saint Jean, lui-même disciple et apôtre de Jésus Christ.

L'archevêque Hugues de Salins (1031-1066), grand bâtisseur du XIe siècle, entreprend d’importants travaux de restauration. Une nouvelle consécration a lieu le 23 septembre 1061. De cette église il ne reste rien aujourd’hui.

La reconstruction (XIIe siècle)

La consécration de la cathédrale le 5 mai 1148 par le pape Eugène III marque le terme d’une complète reconstruction, initiée par l’archevêque Anséri (1117-1134). Plus vaste que la précédente, cette cathédrale conserve des archaïsmes : le plan à deux absides,
la toiture en charpente (modèle paléochrétien), et les hautes piles circulaires. Cependant, l’art roman s’exprime à Besançon par la richesse du décor sculpté. Les chapiteaux historiés du choeur, représentant les Apôtres, les Mages devant Hérode et l’adoration devant l’enfant Jésus, sont les plus remarquables de la cathédrale.

 Châpiteau représentant l'Adoration des mages

Du roman au gothique (XIIIe siècle)

En 1212, l’incendie de la charpente engageait une grande campagne de rénovation. Le nouvel architecte gothique couvrit l’édifice de voûtes d’ogives. Pour en supporter le poids, des groupes de colonnettes furent adossées aux piles romanes. Les deux absides furent surélevées pour donner une hauteur commune à tout l’édifice. Les ouvertures sur combles et les fenêtres hautes romanes furent réunies par des triplets de colonnettes. Cependant pour respecter l’oeuvre de son prédécesseur, l’architecte replaça les chapiteaux romans sur les nouveaux supports.

 

L’âge d’or (XVIe – XVIIe siècles)

La cathédrale Saint-Jean bénéficie d’une situation politique, artistique et géographique privilégiée au sein de l’empire des Habsbourg.

De belles stalles commandées par Jean Carondelet furent installées en 1549. Elles ont aujourd’hui disparu. De 1551 à 1554, Claude Arnoux, dit Lulier, sculpteur comtois, construisit le jubé, malheureusement détruit en 1792.

De nombreuses chapelles furent construites ou reconstruites à cette époque : l’actuelle chapelle Saint-Denis (ou chapelle vitrée), la chapelle de l’Immaculée-Conception et la chapelle  Boitouset.

 Actuelle chapelle Boitouset, Saint-Jean, Besançon

 Actuelle chapelle l'Immaculée-Conception

Les transformations (XVIIIe siècle)

Le 23 février 1729, le clocher s’effondra, détruisant l’abside orientale romane. La nouvelle abside fut reconstruite en 1748 pour honorer la relique du Saint-Suaire vénérée à Besançon depuis le XVIe siècle. En 1749, deux chapelles dédiées à saint Etienne et aux saints Ferréol et Ferjeux sont élevées de part et d’autres de cette abside. Le clocher, reconstruit de l’autre côté de la nef, est un des plus beau de la ville avec son dôme à l’impériale. Il abrite aujourd’hui neuf cloches harmonisées en carillon pesant plus de 14 tonnes (le bourdon de 4100kg date de 1787).

On construit en 1771 la grande sacristie d’après les plans de l’architecte parisien Chalgrin. Elle contient des boiseries remarquables dessinées par l’architecte bisontin Bertrand (1778).

Derniers embellissements (XIXe – XXe siècles)

Le sanctuaire est réaménagé, en 1829 et 1830, par le cardinal Louis-François-Auguste de Rohan-Chabot (1829-1833).

La mosaïque de marbres qui complète l’abside du Saint-Suaire est une commande du cardinal Mathieu (1834-1875) exécutée en 1869 par Auguste Loichemolle, marbrier parisien. Elle représente la Jérusalem idéale : de forme circulaire avec une muraille percée de huit portes et de huit tours. Les fidèles pouvaient ainsi venir en pèlerinage sur les lieux de la Passion dans cette abside.

« Nous avons entendu la voix des pauvres, qui sont les membres de Jésus Christ, et qui sont nos frères. Dans tels pays que ce soit, ils nous doivent être tous également chers » (Sainte Jeanne-Antide Thouret, fondatrice des Soeurs de la Charité de Besançon, XIXe siècle)

Exécutée de 1857 à 1860 par Auguste Lucien Vérité, l’horloge astronomique est composée de plus de 30 000 pièces.

De nouveaux vitraux, commandés par Mgr Maurice-Louis Dubourg (1936-1954), sont installés dans le choeur par Jacques Le Chevallier entre 1948 et 1951.

L'édifice a été classé « Monument historique » en 1875.