Une mosaïque de la résurrection du Christ

Le sujet est traité sobrement et de façon inattendue: pas de tombeau, ni de femmes, ni de gardes, ni de disciples. Jésus victorieux de la mort vient délivrer ceux qui ont vécu avant lui.
Découvrons et contemplons cette mosaïque.

Descente du Christ aux Enfers, mosaïque au narthex dans monastère d'Osios Loukas

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Evangile selon St Matthieu 27

52 Les tombeaux s’ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent,
53 et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la Ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens.

Regarder et interpréter

On peut déjà relever le fond or du panneau de la mosaïque, donnant au lieu un caractère sacré. quatre personnages entourent le Christ à droite et à gauche. Présenté de face en plan rapproché, le Christ occupe la partie centrale et principale de l'image. C'est l'essentiel de la composition. Debout sur un espace de ténèbres dont les portes sont détruites, toute son attitude traduit la force, la détermination et induit un mouvement.

Regardons son visage son manteau travaillé comme une armure avec un pan soulevé par le vent, la direction de ses jambes. D'un côté, la croix tenue comme un étendart de victoire montre le chemin, elle relie la terre et le ciel en signe de réconciliation entre Dieu et les hommes. D'ailleurs plusieurs des regards convergent vers elles. À gauche, le Christ tient énergiquement le bras d'Adam qu'il attire derrière lui. Le Christ est présenté comme un soldat vistorieux terrassant l'ennemi pour sauver son peuple. C'est ici la traduction d'un passage d'une Pâque: Jésus Christ remonte des enfers rempli de la vie nouvelle, on le voit déployant sa puissance pour entrainer l'humanité dans sa victoire sur la mort.

Au second plan à gauche et à droite, des personnes sortent de leurs tombeaux, les sarcophages sont ouverts. Leurs mains tournées vers le Christ, ils rendent grâce et le désignent comme le sauveur. À la droite du Christ, deux personnes en tenue royale représentent les justes de l'Ancien Testament, ils portent l'auréole des saints. Ce sont les rois David et Salomon. À gauche du Christ on reconnait Adam et Eve qui symbolisent l'humanité. La robe blanche d'Adam évoque le salut offert pour la délivrance du péché originel. Eve est vêtue de rouge, cette couleur est symbole de la terre dont fut pétri Adam.

Un regard sur la croix

Elle est symbolique. La barre horizontale du haut rappelle la petite pancarte (le tricculum) sur laquelle était inscrit le nom du crucifié (INRI). La barre horizontale un peu plus basse rappelle la croix du Christ tandis que la petite barre inférieure était la barre d'appui des pieds du crucifié.

Un regard sur l'auréole du Christ

Au-dessus de l'auréole du Christ, on aperçoit un titre. Il s'agit du mot "Anastasis" qui signifie, en grec, "se lever" pour exprimer LA RÉSURRECTION.

Lien avec la liturgie

"Jésus est la résurrection et la vie" (Jn 11, 25). c'est ce que nous fêtons chaque dimanche et à Pâques. Dans ce passage de la mort à la résurrection, Jésus nous libère, nous ne sommes plus prisonnier du mal.
Chaque dimanche à la messe, nous professons notre foi et nous disons : ... " Il est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts"...
Jésus présent au séjour des morts a accompli sa mission de sauveur. Il sauve ceux qui avaient vécu avant lui et attendaient la résurrection.
Dans l'anamnèse, nous chantons : "tu as vaincu la mort, tu es ressuscité et tu reviens encore pour nous sauver".

Jésus est bien venu pour les hommes d'hier et d'aujourd'hui.

Article paru dans A vous catéchistes n° 140 février 2013