Hommage à André Roy — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Hommage à André Roy

Un ami très dévoué, responsable de la distribution de Reflets du Val de l’Ognon et engagé dans de nombreuses actions pour le bien commun. Extraits de l’homélie prononcée lors de ses obsèques.


André a travaillé longtemps dans la mécanique de précision : c’est un art où on ne fabrique pas les pièces en série, mais le plus souvent ce sont des modèles uniques fabriqués pour tel usage très particulier... Il y a, dans cette manière de produire des pièces uniques, non reproductibles, quelque chose de l’art du Créateur qui lorsqu’il nous crée ne crée pas en série, mais crée chacun de manière non reproductible : pour Dieu, comme pour André, chacun était unique et il savait aimer chacun, en particulier ses proches, de manière singulière. Il y avait toujours, chez André, comme pour les pièces qu’il fabriquait dans son atelier, cette attention à chacun et à sa singularité : il savait que l’une ne pouvait remplacer l’autre, mais il fallait que chaque pièce soit bien ajustée à l’autre pour que l’ensemble fonctionne bien : cela, nous avons pu le vérifier chaque fois qu’André organisait quelque chose : c’était toujours de la « mécanique de précision », il avait l’art de faire en sorte que chaque personne soit bien à sa place afin que l’ensemble se déroule dans les meilleures conditions. Je l’ai maintes fois expérimenté lors des rassemblements diocésains des Équipes du Rosaire, où il savait tout arranger afin que la journée soit réussie.

André partageait un autre trait commun avec le Créateur : lui qui aimait tant son jardin et ce qui y poussait, il aimait s’émerveiller de la beauté de la création et, comme un bon jardinier, il savait en prendre soin afin que le moindre grain semé puisse donner un bon fruit. Le travail de la terre est un travail lent qui dit bien la patience du Créateur à l’égard de chacun d’entre nous afin qu’il puisse donner un bon fruit en donnant le meilleur de lui-même. C’était le cas d’André quand il faisait quelque chose. C’est ainsi qu’engagé au conseil municipal des Auxons, il avait créé avec d’autres une association « Anim’Auxons » afin d’organiser des événements qui permettaient aux habitants de se rassembler dans la convivialité à différents moments de l’année. André aimait ce qui rassemble les hommes, dans leur grande diversité comme au sein de l’équipe de coordination, pour se mettre au service de projets où chacun pouvait apporter sa note particulière. Ainsi, comme membre de la chorale paroissiale, il joignait sa voix à celles des basses, apportant dans cette belle polyphonie son timbre particulier. Avec le chef de chœur, il a d’ailleurs fondé une équipe du Rosaire d’hommes qui aiment se rassembler une fois par mois pour prier et partager ensemble la Parole de Dieu dans la fraternité.

Un soir, avant de reprendre mon train, je suis venu boire un bon jus de pomme - maison ! - chez Évelyne et André et j’ai vu des panneaux découpés : il s’agissait de la silhouette d’une crèche qu’André s’apprêtait à installer dans la fontaine au centre du village afin qu’elle éclaire tous ceux qui passeraient par là. C’était là une manière toute simple de dire que la lumière du Nouveau-né de Bethléem rayonnait jusqu’à chacun, comme une présence discrète, mais bien réelle auprès de tous.

Lui que l’on appelait « le sacristain des enterrements », a fabriqué les clefs de cette église dans laquelle nous lui disons un dernier adieu. »

Frère François-Dominique Forquin op.
(Article publié dans RVO n° 142, décembre 2019)