Semaine de Prière pour l'Unité des Chrétiens — Diocèse de Besançon

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Semaine de Prière pour l'Unité des Chrétiens

Semaine de Prière pour l'Unité des Chrétiens

La Semaine de Prière a lieu chaque année entre le 18 et le 25 janvier. Ce sont les chrétiens du Minnesota (États-Unis) qui ont choisi le thème de la Semaine de prière qui sera : « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice » (Ésaïe 1,17).

Martin Luther King constatait : « c’est l’une des tragédies de notre nation, l’une des tragédies honteuses, qu’à onze heures le dimanche sonne une heure qui est sans doute celle de la plus forte ségrégation dans l’Amérique chrétienne.» Quelle meilleure manière d’évoquer le scandale du racisme qui fait qu’au sein même des Églises, des chrétiens ne sont pas reconnus dans leur dignité d’humains créés à l’image de Dieu ?

Dans l’histoire des Etats-Unis particulièrement, la ségrégation a été un facteur déterminant de la division ecclésiale. Ailleurs dans le monde, d’autres questions non-doctrinales jouent un rôle similaire. C’est pourquoi le travail théologique effectué par la Commission Foi et Constitution sur l’unité a toujours cherché à faire reconnaître le témoignage d’unité entre Églises engagées contre les discriminations au sein de la société.

Cette intention a orienté le choix du groupe de préparation pour la célébration de prière pour l’unité de 2023 vers le Conseil des Églises du Minnesota aux Etats-Unis.  Ces Églises se sont réunies pour ouvrir un chemin d’espérance dans un contexte criant de discriminations raciales dont nous avons entendu parler dans les médias à l’occasion du meurtre de Georges Floyd par un policier blanc le 25 mai 2020 à Minneapolis.

Créé en 1947, le CEM est une initiative d’Églises blanches qui, dès son origine, ont cherché une collaboration avec les Églises afro-américaines. Au fil des années, une stratégie commune de lutte contre le racisme a été élaborée. Aujourd’hui, le Conseil d’Églises rassemble 27 dénominations avec une représentation à part égale d’Amérindiens, de Latinos, d’Américains asiatiques et blancs, et pour une grande part ce sont des jeunes.

Avec cette composition multiraciale, le CEM dispose d’une forte stature morale qui le rend apte à appeler à témoigner de la vérité, écouter les plaintes, plaider pour que réparation soit faite et engager un processus de changements en matière de maintien de l’ordre, de santé, d’éducation, d’emploi, de logement… Dire la vérité, c’est aussi dénoncer la complicité des communautés religieuses en matière d’injustice raciale, de remettre en question les récits dominants qui renforcent la suprématie des Blancs. En 2020, suite au meurtre de Georges Floyd le 25 mai à Minneapolis, le CEM a intensifié son action en participant à des manifestations et en élaborant, en partenariat avec les collectivités publiques, un programme d’action en faveur de la justice raciale.

Pendant le travail de préparation de la célébration œcuménique, le groupe a été confronté à une actualité brulante : entre autres, l’attaque du Capitole de Washington et le procès du policier qui avait tué Georges Floyd. Les communautés indigènes et afro-américaines ont continué à être victimes d’exécutions extrajudiciaires. Dans ce contexte, les réunions d’écriture ont été un espace sacré, un lieu de soutien où prier ensemble.

Comme thème, le groupe de travail a retenu un texte d’Esaïe dont les résonances sont toujours actuelles (Esaïe 1, 12-18).

Voici le contexte. Esaïe a vécu et prophétisé en Juda au cours du VIIIe siècle avant JC, période d’expansion économique et de stabilité politique qui allait toucher à sa fin. Mais c’était une époque où l’injustice et les inégalités étaient très répandues.

La religion prospérait en tant qu’expression rituelle de la croyance en Dieu. Le pouvoir était entre les mains du roi et des prêtres, dont aucun ne prenait la défense des victimes des injustices. Les riches étaient considérés comme bons et bénis de Dieu, tandis que les pauvres, qui ne pouvaient offrir de sacrifices, étaient tenus pour mauvais et maudits.

Dans ce contexte, Esaïe tente d’éveiller la conscience du peuple de Juda. Au lieu d’honorer la religiosité de l’époque comme un bienfait, Esaïe la voit comme une plaie qui suppure. Ses prophéties dénoncent l’hypocrisie qui consiste à offrir des sacrifices tout en opprimant les pauvres. Il s’élève vigoureusement contre les dirigeants corrompus et prend position en faveur des défavorisés, Dieu étant pour lui l’unique source de la droiture et de la justice.

Esaïe prononce des condamnations cinglantes sur ce qui ne va pas : « cessez d’apporter de vaines offrandes. La fumée j’en ai horreur… Quand vous étendez les mains, je me voile les yeux ». Puis il présente le remède aux iniquités : « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice ». Cette exhortation a donné le thème de 2023.

Cette année particulièrement, grâce au témoignage des Églises du Minnesota, prier ensemble pour l’unité des chrétiens sera une occasion de réfléchir à ce qui nous unit et de nous engager à lutter contre les injustices qui divisent l’humanité.

Emmanuel Coudel, délégué pour l’unité des chrétiens, diocèse de Besançon

⇒ La célébration à Besançon aura lieu le lundi 16 janvier 2023 à 18 h 30 à l’église St François d’Assise. 

⇒ Pour toute information sur la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens : https://unitedeschretiens.fr