La confiance l’emportera — Diocèse de Besançon

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La confiance l’emportera

Dans le cadre des réflexions générées par les bouleversements de la pandémie, l’Observatoire Sociétal Diocésain vous propose de découvrir une version résumée de la prise de position de Paul Allibert, directeur général de l’Institut de l’Entreprise.

La reprise économique, et donc celle de notre système de production, impose pour les entreprises, dans un contexte totalement inédit, la prise en compte de trois interrogations majeures de l’économie :

a) le risque sanitaire toujours présent.

b) l’unité européenne pour le sauvetage de l’économie réelle,

c) l’inconnue du modèle socio-économique français (avec une protection sociale très favorable) et de sa pérennité du fait de la dégradation des moyens financiers ; modèle qui ne survivra que si l’on augmente l’emploi du secteur productif et que si les entreprises produisent plus de richesse, ce qui est loin d’être gagné.

Les dirigeants d’entreprises, bien conscients de leurs responsabilités dans cette reprise économique, doivent et devront se focaliser sur trois notions en essor :

  • La sécurité, qui devient majeure et soudainement prioritaire, avec un décalage dans l’anticipation entre les entreprises (très réactives) et l’état (jugé trop centralisateur). La crainte de prolongation de la crise économique, de « surcrise » pourrait-on dire, n’est pas liée exclusivement à une seconde vague de contamination massive, mais peut également dépendre d’autres facteurs (ex. : défaut de paiement d’un État, troubles politiques ou sécuritaires au sein d’un pays clé, conflit armé dans une zone névralgique pour le transport maritime, catastrophe naturelle). Dans la mesure où il apparaît clair que le chômage de masse va augmenter à cause de la récession, et au vu de la longue phase contestataire qui a affecté l’économie nationale avant le Covid-19 (manifestations contre la loi Travail, Gilets Jaunes, contestation contre la réforme des retraites), il serait logique de s’attendre à ce que la crise sanitaire, et maintenant économique, se prolonge par un contexte politique et social troublé et conflictuel.
  • La solidarité individuelle et collective qui s’est grandement manifestée à tous les niveaux pendant cette crise, facilitant dans un premier temps la préservation de notre appareil économique, avec :

                 * l’Etat, qui a institué des mesures de soutien rapides et efficaces (telles que le chômage partiel et les prêts garantis)
               * les entreprises qui tout en collaborant avec les pouvoirs publics, voire en palliant à leurs manquements (ex : les masques) se sont engagées sur tous les fronts en faisant preuve de réactivité, de solidarité et d’une grande responsabilité envers tous les acteurs dont leurs propres collaborateurs. Cette solidarité a marqué les esprits et l’on peut espérer qu’elle perdure dans les prochains mois. 

  • L’urgence qui s’accentue entre autres du fait de la concurrence industrielle internationale. Les entreprises se sont adaptées à l’épidémie et se préparent à la reprise progressive de leur activité, une relance qu’il faut provoquer en surmontant la pénurie de masques en France, en attendant qu’un vaccin soit distribué. En effet, outre les risques pour la stabilité financière de la France déjà évoqués, nombre d’entrepreneurs disposant d’une assise internationale rappellent que le monde ne nous attend pas. Il est probable que les acteurs économiques les plus performants, les investisseurs internationaux et les entreprises qui souhaitent investir dans de nouveaux outils de production vont poursuivre la translation de leurs centres de gravité vers les zones économiques les plus homogènes et les plus unies, telles que les États-Unis et la Chine.

A quoi ressemblera l’économie française et ses entreprises dans l’après-crise ? L’après sera sans doute l’accélération de l’avant plutôt que sa répudiation.

Depuis la crise des subprimes de 2008, les entreprises françaises se sont engagées à mettre en cohérence leurs objectifs affichés et leurs pratiques réelles, ceci matérialisé entre autres par la Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE). Considérant aujourd’hui que ce qui était en cours avant mars 2020 est toujours pertinent, valable et nécessaire, ces mêmes entreprises, face à l’urgence, acceptent une accélération de ces processus RSE et s’engagent à aller au bout de cette démarche.

Mais pour réussir cette exigence extrême qui modifie en profondeur leurs modes opératoires et leur fonctionnement en général, les entreprises (et l’économie en général) ont besoin de continuité et d’une transition progressive, non d’un changement brusque et radical.

Concrètement, les entreprises expriment une volonté claire et concrète d’aller jusqu’au bout et d’accélérer les mutations en cours :

  • La digitalisation des outils et des pratiques au service de l’humain et de la relation,
  • Le développement de stratégies de relocalisation et de processus de production écologiquement plus vertueux, vers une économie moins carbonée et davantage circulaire.
  • La volonté des entreprises d’investir leurs divers niveaux d’utilité pour la société : la production de biens et services utiles et respectueux de notre planète, la production de richesse, la participation à l’éducation de toutes les générations, l’innovation technique et sociale, la générosité avec les plus fragiles et les plus démunis.
  • Le devoir de représenter une force de pacification des mœurs et d’apporteur de solutions concrètes dans un monde de plus en plus divisé, dans lequel le multilatéralisme cède de nouveau la place à des logiques de bloc.

                                                                                                                                      Gérard BOILEAU,

Membre de l'Observatoire Sociétal Diocésain

 

L’intégralité de l’article est disponible auprès de observatoire-societal@diocèse-besancon.fr

L’institut de l’Entreprise est un groupe de réflexion composé d’entrepreneurs, d’experts, d’intellectuels....

Cette publication s’inscrit dans un travail de réflexion mené par l’Observatoire Sociétal diocésain qui a partagé plusieurs contributions de chercheurs et penseurs dans la revue Eglise de Besançon. Vous pouvez par exemple retrouvez des textes de Gaël Giraud dans le n°9 et Dominique Bourg dans le n°11.