Appeler de nouveaux catéchistes — Service diocésain de la catéchèse et du catéchuménat

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Appeler de nouveaux catéchistes

Chaque année, à la fin du printemps, le même casse-tête se présente dans les équipes de catéchèse : quels seront les catéchistes qui pourront accompagner les groupes d’enfants à la rentrée prochaine ?
Sauf divine surprise, l’appel de nouveaux catéchistes est systématiquement source d’inquiétude pour le curé, les responsables, les catéchistes et même les familles. Qui appeler ? Selon quels critères et quel processus ?

Qui appeler ?

L’idée la plus spontanée consiste à solliciter directement les parents des enfants de la catéchèse. Les personnes concernées sont motivées par l’accompagnement de leurs enfants mais ne sont pas toujours prêtes à y consacrer du temps. On constate également que leur engagement est souvent limité au parcours de catéchèse de leurs enfants, on peut toutefois se réjouir de l’engagement.

Les dernières Orientations suggèrent de se tourner vers les jeunes confirmés de nos doyennés. La poursuite d’études entraîne certes des déplacements et des changements de disponibilité à brève échéance, mais leur dynamisme et leur capacité à questionner nos fonctionnements sont précieux.

La pédagogie d’initiation employée dans la catéchèse n’incite pas forcément à solliciter des enseignants pour assurer la mission de catéchiste. Davantage qu’une compétence personnelle à valoriser, il s’agit avant tout d’appeler des témoins de la foi qui pourront s’appuyer sur leur propre vie spirituelle pour conduire d’autres à la rencontre du Christ.

On le voit, il n’y a pas de profil idéal ou de vivier naturel pour appeler des catéchistes. La meilleure perspective consiste sans doute à se rendre attentif tout au long de l’année aux personnes que nous rencontrons, particulièrement les fidèles qui fréquentent les célébrations paroissiales.

Quels critères ?

La mission de catéchiste étant une mission ecclésiale, il est indispensable de veiller à ce qu’une conscience d’Église soit présente dans la démarche d’appel, à la fois du côté des appelants et des appelés.

Ainsi la seule motivation de rendre service aux enfants de son village ou de l’âge de son petit-fils ne peut pas suffire. La conviction d’agir au nom du Christ, au sein de l’Église catholique est une condition nécessaire pour ne pas agir « à son compte » et pouvoir ainsi annoncer authentiquement l’Évangile.

Du côté de l’institution, l’appel de nouveaux catéchistes ne peut pas non plus être l’initiative d’une seule personne, qu’elle soit prêtre, catéchiste ou membre de l’équipe de coordination. Les catéchistes forment une équipe animée par leur responsable, tous missionnés par le curé de la paroisse. Ainsi, évacuer l’une ou l’autre personne du processus, revient à refuser de cheminer ensemble en Église. La cooptation ou l’imposition n’ont pas leur place.

Quel processus ?

Lorsque des personnes acceptent d’assurer la catéchèse d’un groupe d’enfants de la paroisse, il est impératif de leur proposer un accompagnement fraternel qui inclut des éléments de formation. Chaque année le service diocésain propose deux ou trois soirées pour les nouveaux catéchistes. Il est impensable de laisser les documents et les clés de la salle à la personne, sans souci pour sa propre croissance !

Un tel compagnonnage doit pouvoir permettre d’identifier les besoins du catéchiste et lui permettre de ne pas seulement « faire la catéchèse » mais d’être un peu plus catéchiste. On peut ainsi se réjouir lorsqu’un chemin de foi personnel est suscité. Une brève relecture en cours et en fin d’année pourra être utile.

La rédaction d’une lettre de mission signée par le curé permet de donner un cadre à la mission reçue. Acceptons qu’un catéchiste ne s’engage pas forcément pour les vingt ans à venir mais pour un an, ou trois ! Les Orientations invitent enfin à manifester publiquement par un rite d’envoi au début de l’année scolaire la nouvelle mission reçue (cf. 3.2.3.)

Conclusion

Sans doute, beaucoup de nos « recrutements » paroissiaux ne répondent pas intégralement aux critères proposés dans cet article ; nous ne sommes pas une Église de purs. Toutefois il est certainement utile d’avoir conscience des enjeux profonds et des exigences liées à la catéchèse. Sinon nous risquerions de rester dans une logique de conservation et de ne pas entendre les appels de l’Esprit Saint qui « renouvelle la face de la terre » (cf. Ps 103, 30) et nous invite à toujours progresser dans la fidélité à l’appel du Seigneur.

Emmanuel Barsu, prêtre