Vendredi Saint - La Passion — Diocèse de Besançon

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Vendredi Saint - La Passion

CATHEDRALE SAINT JEAN – SAINT ETIENNE
VENDREDI SAINT – LA PASSION
10 AVRIL 2020


La Parole s’est tue. Il nous reste le regard. Au pied de la croix, se tient la mère de Jésus, la soeur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, Marie-Madeleine et le disciple de l’amitié. Les trois femmes proches de Celui qu’elles ont aimé. L’histoire de chacune avec cet homme est unique. Elles ont cheminé avec lui de longues années. Elles l’ont admiré. Elles ont gouté ses paroles. Elles ont été émerveillées par son souci des pauvres et des petits. Au fil des mois, elles ont craint pour sa vie. Le jour tant redouté est arrivé. Dans le jardin des ténèbres, Il a été arrêté. Sans défense, Il s’est livré. Sans défense, Il a supporté les railleries et les coups. Sans défense, Il a subi la calomnie. Sans défense, il a été condamné à mort comme l’agneau qui est mené à l’abattoir.
Au pied de la croix, les femmes ne peuvent détacher leur regard de Jésus. La tête tournée vers le haut, leurs yeux sont fatigués. Ils sont rouges de pleurs. Ils sont marqués par l’impossible. L’enfant de Nazareth est cloué sur le bois de la Croix. Il souffre. Il est épuisé. Il agonise. Il se tourne vers le Père. Il meurt.
En ce vendredi saint, alors que nous sommes confinés, nous sommes invités au regard. Alors que l’inquiétude ne peut se chasser d’une simple pensée, nous purifions notre regard pour regarder le salut de l’humanité cloué sur le bois de la croix.
Dans le confinement des jours, nos regards se croisent. Nos regards interrogent. Nos regards éclairent ceux que nous aimons. Dans les rues, les regards ne savent où se poser, sur le passant, sur le SDF qui emplit les rues vides, sur le ciel si bleu, sur l’absence d’une foule qui arpentait les rues de la ville et de la vie. Le regard se fait remerciements envers ceux qui assument les services essentiels à la vie simple.
Le regard a besoin lui aussi de purification. Dans un monde de l’image, nous sommes happés par le regard des médias. Nous croyons que nous les regardons alors que ce sont eux qui nous regardent pour refléter ce que nous attendons d’eux.
Frères et soeurs, nous sommes en communion avec vous tous qui nous regardez et qui nous écoutez. Depuis cette cathédrale, nous les regardons avec notre coeur et notre pensée. La distance physique nous ouvre les portes de la présence spirituelle.
En ce vendredi saint, je vous invite à développer le regard intérieur, celui des yeux du coeur par lesquels nous voyons au-delà des apparences. Fermons les yeux et regardons ceux que nous aimons, ceux dont nous prenons soin, ceux qui sont proches et ceux qui sont loin, ceux qui nous sont indifférents ou que nous peinons à aimer. Confions à Jésus de Nazareth tous ces regards et ces visages.
Frères et soeurs, je vous invite à mettre devant vous un crucifix. Prenez le temps de le regarder ; laissez le Christ vous regarder. Ce soir et demain, passez du temps au pied de la croix. Soyez en communion avec tous ceux qui souffrent, avec quatre disciples, trois femmes et un jeune homme, réunis dans une même plainte.
Au terme de sa vie, Jésus est déposé dans le tombeau. Il va échapper à nos regards. Nous gardons de lui les temps heureux pour honorer sa mémoire. Vient alors le temps de l’attente impossible.
« A l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne. A cause de la préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus. »
+ Jean-Luc BOUILLERET
Archevêque de Besançon.