Solennité du Sacre cœur - Vendredi 19 juin 2020
Solennité du Sacre cœur
Vendredi 19 juin 2020
Eglise du Sacré-Cœur – Besançon
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Frères et sœurs, chers amis,
« Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos… Car je suis doux et humble de cœur. » Voici comment Jésus se présente et présente sa mission. Ce message de Jésus a été entendu avec force par Sr Marguerite-Marie (1647-1690) à Paray le Monial au cours d’apparition lors de sa vie de religieuse. Elle a été bouleversée par ce cœur aimant de Jésus-Christ et n’a eu de cesse que d’inviter toute l’Eglise à entrer dans le mystère du cœur de Jésus : « Pensez souvent qu’il n’y a que le cœur humble qui soit capable d’entrer dans le sacré Cœur de Jésus-Christ, et de converser avec Lui et de l’aimer et d’être aimé de Lui ». L’amour du Christ pour chacun d’entre nous jaillit de son cœur aimant. Notre amour de Jésus-Christ jaillit de notre cœur.
C’est du côté transpercé de Jésus sur la croix que le culte du Sacré-Cœur trouve son enracinement. « L’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l’eau. » Les Ecritures ont préparé cette révélation du cœur aimant de Jésus. Chez le prophète Ezéchiel, l’eau jaillit du côté du Temple (Ez 47). Le peuple de Dieu reçoit le don du cœur de chair et de l’Esprit (Ez 36). L’alliance nouvelle et la loi sont inscrites dans les cœurs (Jérémie 31). L’agneau immolé annoncé par Jean-Baptiste est la figure de la Pâque et de l’alliance nouvelle.
L’auteur de la première lettre de Saint Jean nous exhorte à mettre l’amour au cœur de nos vies : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu. » En Dieu, l’amour est tout ; en Dieu le cœur est cette source unique de l’amour.
Ce sont les révélations à Marguerite-Marie qui ont ouvert l’Eglise à célébrer solennellement la fête du Sacré Cœur de Jésus : « Je veux que tu me serves d’instrument pour attirer des cœurs à mon amour. » Cette jeune-fille qui avait choisi la vie de religieuse au fond d’un monastère deviendra l’instrument de la dévotion au Sacré Cœur pour l’Eglise tout entière.
Le Pape Pie IX proclame en 1856 la solennité du Sacré Cœur pour toute l’Eglise. Léon XIII consacre en 1899 le monde au Cœur de Jésus. Pie XI et Pie XII écriront des encycliques sur le Cœur de Jésus. Lors de la fermeture de la porte Sainte en 2000, le Pape Jean-Paul II rappellera au monde que si la porte sainte se ferme, le Cœur de Jésus reste à jamais ouvert. Lors de leur assemblée des 8 et 10 juin dernier, les évêques de France ont prié en l’église du Sacré Cœur de Montmartre pour notre pays en ce temps de pandémie du covid-19.
Voici que Jésus se tient à la porte de tout cœur et qu’il frappe pour faire sa demeure en chaque homme et femme de cette terre. Jésus est en attente pour venir habiter chez nous, en notre cœur pour nous transformer en cœur aimant.
Dans la tradition de Paray le Monial, la dévotion au Sacré Cœur se vit dans l’adoration eucharistique, la communion fréquente, la messe du premier vendredi du mois et l’Heure Sainte, c’est-à-dire la veille d’une heure le jeudi soir en communion avec Jésus à l’agonie de Gethsémani.
Frères et sœurs, tout au long de l’épidémie dans laquelle nous sommes plongés, des hommes et des femmes ont écouté leur cœur pour venir en aide à tous ceux qui sont affectés par ce virus. Ils ont donné tout leur cœur pour soulager la souffrance, l’angoisse et la peur. C’est bien une expression qui vient nous dire toute la force de la disponibilité du cœur : « Avoir le cœur sur la main. »
Que cette solennité vécue cette année nous tourne toujours davantage vers le cœur aimant de Jésus-Christ. Il s’est donné pour nous afin que nous nous donnions à lui et aux autres.
Permettez-moi de vous inviter à prier particulièrement en ce jour pour les prêtres. Le Pape François a souhaité faire de ce jour une journée de sanctification pour les prêtres. Qu’ils puissent se sentir aimés de Dieu et qu’ils puissent aimer le peuple qui leur est confié.
Avec toute l’Eglise que nous puissions dire : « Sacré-Cœur de Jésus, j’ai confiance en Toi… Jésus, doux et humble de cœur, rends mon cœur semblable au Tien. »
+ Jean-Luc BOUILLERET
Archevêque de Besançon