Pâques — Diocèse de Besançon

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Pâques

CATHEDRALE SAINT JEAN – SAINT ETIENNE
DIMANCHE DE PÂQUES
Homélie du dimanche 12 avril


Aux heures de confinement, j’ai eu la joie de lire le témoignage de vie de Noëlla Rouget. L’article commençait ainsi : « La déportée qui continuait à croire en l’humain – Arrêtée avant d’être déportée par un Français collaborateur de la Gestapo, déportée à Ravensbrück, Noëlla Rouget le fait gracier et même réduire sa peine de prison sans jamais obtenir de sa part des excuses. » Elle a fêté ses 100 ans le 25 décembre dernier.
Déjà en 1965, elle écrivait ces paroles si fortes : « Les horreurs vécues sous le régime concentrationnaire m’ont sensibilisée à jamais à tout ce qui peut porter atteinte à l’intégrité tant physique que morale de l’homme et j’ai rejoint les rangs de ceux qui pensent que, s’il faut combattre l’erreur, nous n’en avons pas pour autant le droit de disposer de la vie de celui qui a erré, qu’il faut lutter contre la maladie et non tuer le malade, en un mot, de ceux qui font campagne pour l’abolition de la peine de mort. »
Ce témoignage résonne avec une force audacieuse alors que Jésus a été mis à mort, alors que de nombreux malades luttent pour la vie contre la mort. Je lis en cette femme les fruits de la résurrection de Jésus Christ. La vie est ce bien précieux qu’il faut préserver. La vie nous est donnée en Jésus Christ mort et ressuscité.
C’est le matin. Nous nous sommes préparés pour la célébration de Pâques. Cette année, vous fêtez Pâques à la maison. Comme aux temps des premières communautés chrétiennes, nous vivons une Eglise domestique. En famille, vous écoutez la Parole de Dieu et vous la recevez par les moyens numériques, You Tube et RCF – Franche Comté. Nous sommes en communion les uns avec les autres. Je sais que vous êtes présents en ce jour de Pâques qui est le coeur de la vie chrétienne.
Méditons ensemble la Parole de Dieu. Elle nous est donnée dans l’Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean.
Comme ce matin, nous sommes le premier jour de la semaine. Une femme se rend au tombeau, celui où Jésus a été déposé. Il fait encore nuit ; ce sont les ténèbres. Il fait encore nuit dans son coeur. Sa blessure due à la mort de son Seigneur est encore une plaie vivante. Elle est sans doute venue pleurer celui qui l’a mise debout et a séché ses pleurs hier. Sa vie a été bouleversée par la rencontre de Jésus. Sa vie est encore bien plus bouleversée ; Jésus est mort. Elle devra apprendre à vivre sans entendre ses paroles et sans percevoir sa présence.
Mais voilà un évènement inattendu : la pierre a été enlevée du tombeau. Elle n’entre pas mais va prévenir les apôtres, Pierre, le premier parmi eux et l’autre disciple, celui que Jésus aimait. Elle sait les liens qui unissent celui-ci à Jésus de Nazareth. Même si elle n’est pas entrée dans le tombeau, elle témoigne que Jésus n’est plus là. Il a été enlevé et personne ne sait où il est.
Alors, ni une ni deux, les deux disciples veulent se rendre compte par eux-mêmes. Que s’est-il passé ? Ils veulent comprendre alors qu’il suffit de croire. Le plus jeune arrive le premier mais laissera la priorité au plus ancien. Pourtant, un signe lui est donné : « Les linges sont posés à plat… » Dans le récit de la passion, Jésus est lié dans les linges. Entre Simon Pierre, il voit le suaire qui avait enveloppé la tête de Jésus, roulé à part à sa place. L’évangéliste nous indique que le suaire ne pouvait rester autour de la tête de Jésus, ce n’était pas sa place. Il est un signe donné à notre foi : Jésus n’est plus enveloppé des habits de mort.
Quelques instants plus tard, l’autre disciple entre à son tour. Il voit et il croit. Il voit l’absence du corps de Jésus et il croit qu’Il est vivant. Jésus est ressuscité d’entre les morts.
Frères et soeurs, au coeur des évènements que nous traversons, la Parole de Dieu vient traverser nos doutes, nous inquiétudes, nos peurs et nos angoisses. Elle ne vient pas les effacer comme si nous attendions un miracle de Dieu. La Parole de Dieu vient creuser en nous cette espérance folle de nous dire que la vie est plus forte que la mort. Telle est notre foi et notre espérance.
Que nous reste-il, si ce n’est de nous aimer toujours plus. Le chemin de l’amour auquel nous sommes appelés est le chemin du témoignage à la manière de Pierre à Césarée dans la maison du centurion : « Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour. »
Je vous propose un geste en souvenir de notre baptême qui nous a plongé dans la mort et la résurrection de Jésus Christ. Prenez de l’eau dans un récipient noble. Dite une prière de bénédiction et faites le signe de la croix avec cette eau. Il marquera nos vies de ces jours de confinement.
Frères et soeurs, laissons-nous habiter par le Christ ressuscité d’entre les morts. Il est notre vie et notre espérance.
Christ est ressuscité. Alléluia.


+ Jean-Luc BOUILLERET
Archevêque de Besançon.