Nuit de Noël 2020 — Diocèse de Besançon

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Nuit de Noël 2020

Frères et sœurs, chers amis, il est là le temps de l’espérance. Il est arrivé le temps où la vierge enfante le Sauveur du monde. Couché dans la crèche, l’enfant annoncé par l’ange Gabriel fait son entrée dans le monde au cœur de la nuit. Il est venu tout simplement comme naissent tous les enfants du monde. Son cri de naissance a empli le silence du recueillement de ses parents. Sa mère, Marie, est empli d’émerveillement en regardant l’enfant de la promesse. Son père Joseph est en adoration devant Celui qui vient d’ailleurs. Cette nuit, il devient père, un père adoptif, un père plein de prévenance, un père attentif, un père plein d’attention envers l’enfant et sa mère, son épouse.

Et pourtant, cette époque-là est pleine de troubles. L’occupant romain a mis sur les routes toutes les populations de son empire. Pour mieux asseoir sa puissance et contrôler les peuples conquis, l’empereur a ordonné de recenser toute la terre. De partout, les familles ont pris la route de leurs origines. Les distances sont longues depuis les lieux d’habitation jusqu’au lieu où les familles ont pris naissance. Joseph et Marie ont quitté Nazareth pour se rendre à Bethléem, la ville de David. La jeune femme est enceinte et celui qui naîtra, sera de la lignée de David, le roi du peuple de l’alliance. Le trouble devant l’incertitude du voyage traverse les cœurs de Joseph et de Marie.

L’occupation par Rome ne se passe pas sans heurts. Des factions font sans cesse le coup de force. Les Galiléens, éloignés de la Judée et de Jérusalem sont un groupe turbulent. Ils sont tentés comme d’autres groupes, les sicaires, par le coup de force. Ils ne peuvent pas laisser l’impie romain régner sur leur peuple. Le roi Hérode n’est qu’un fantoche aux mains de Rome. Il n’a que le pouvoir que veut bien lui laisser l’empereur.

La situation religieuse est également tendue. Le temple n’est plus ce lieu de prière et d’adoration pour tous. Il est devenu un lieu de commerces, de marchands, d’intrigants et de pouvoir. Les différents groupes religieux se concurrencent pour user de leur influence. Les sadducéens sont les gardiens de la tradition. Les pharisiens portent la nouveauté en croyant en la résurrection des morts.

Et voici qu’au cœur de la nuit les anges annoncent le Christ, le Messie. « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. »  Le Messie tant attendu arrive ; il est là. Il est certainement revêtu de puissance.

Mais voilà que le signe qui est donné est celui d’un enfant venant de naître. « Voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Le Christ, le Seigneur est couché dans une mangeoire. Quel drôle de trône ! Quelle drôle de posture que celle d’être couché ! Le dénuement et le dépouillement sont les nouveaux attributs royaux et messianiques.

Aujourd’hui, c’est Noël. Un Noël bien particulier et bien spécial. « Ce Noël est le Noël de la pandémie, de la crise sanitaire, économique, sociale et même ecclésiale qui a frappé aveuglément le monde entier » a partagé le Pape François dans ses vœux à la curie romaine, ses proches collaborateurs.

Au temps de Noël, nous avons la joie de nous réunir en famille. Venant de près ou de loin, les générations se retrouvent pour cette fête de fin d’année. Les retrouvailles sont joyeuses. Les cadeaux s’échangent. Les nouvelles circulent. Les repas s’allongent. Les promenades s’organisent. Le repos est le bienvenu.

Nombreux sont ceux pour qui ce Noël est celui de la maladie, de l’inquiétude, de l’incertitude. Nombreux sont ceux qui sont en tenue de service, dans les structures hospitalières, dans les EHPAD les maisons de retraite et tous les services nécessaires à la vie ordinaire.  Les services de sécurité assurent une vigilance renforcée. Au cœur du trouble d’une société qui s’interroge sur ses modes d’existence, Noël demeure un grand signe d’espérance. La vie est donnée ; la vie est reçue ; la vie est admirée ; la vie est choyée ; la vie est protégée. Dieu vient en humanité.

C’est « le mystère d’une naissance qui se déroule dans le plus grand des dépouillements : Dieu surgit dans notre monde, d’une manière inattendue, sous la forme d’un petit enfant, sans masque, sans faste, sans bruit, dans la plus stricte intimité familiale. » (Dominique Greiner).

Ce dépouillement de la nuit de Noël à Bethléem, ce dépouillement d’aujourd’hui dû à la pandémie nous invite à cultiver l’essentiel en nos vies :  être en relation de simplicité les uns avec les autres. Dieu est venu dans la simplicité d’une étable ; il ne fait pas de bruit ; il ne s’impose pas. Il est là tout simplement et il attend que nous ouvrions nos mains et nos cœurs pour le recevoir.

Soyons attentifs à ceux et celles qui resteront seuls.

Bonne fête de la Nativité à chacune et chacun.

+ Jean-Luc BOUILLERET
Archevêque de Besançon

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