Jeudi Saint — Diocèse de Besançon

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Jeudi Saint

CATHEDRALE SAINT JEAN - SAINT ETIENNE
JEUDI SAINT – MESSE EN MEMOIRE DE LA CENE DU SEIGNEUR
9 AVRIL 2020


Voici les mains. Nous ne pouvons plus nous serrer les mains les uns des autres. Nous en prenons un soin intense. Nous savons qu’elles transmettent le virus quand nous les portons à notre visage. Les mains si précieuses sont lavées comme un trésor à conserver. Les mains sont utiles à la vie quotidienne. Ce sont les mains du travail, du loisir, de l’amitié et de la tendresse. Ce sont les mains de la prière. Ce sont les mains qui reçoivent le corps du Christ. Elles deviennent le tabernacle de Dieu.
Voici les mains de Jésus de Nazareth. Ce soir, au milieu des disciples, elles déposent le vêtement. Elles prennent le linge. Elles versent l’eau dans le bassin. Elles lavent les pieds des disciples. Elles essuient ces pieds avec le linge. Voici les mains de Jésus-Christ qui ont guéri de nombreux malades. Voici les mains de Jésus-Christ qui ont chassé le mal de tant de possédés. Voici les mains qui ont tenu celles de sa mère Marie et de son Père Joseph.
Dans ses mains, Jésus prend le pain et le vin. Nous sommes jeudi soir à quelques heures de la Pâques. Ces mains rendent grâce au Père source de toute plénitude. Elles rompent le pain. Elles transmettent ce pain de vie. De même, elles prennent la coupe et ouvrent à la parole : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi » Puis, « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. »
Voici les corps. Ils sont allongés dans les hôpitaux, dans les EHPAD, dans les maisons de retraite, dans les maisons. Ils sont soignés et retiennent toute l’attention du corps médical. Ils ont été atteints par le virus de la pandémie. La souffrance physique, psychique et morale les traverse de part en part. L’incertitude de l’avenir proche inquiète. Les malades craignent le manque de souffle. Le souffle, c’est la vie. Le souffle, c’est l’air qui entre en nous pour nous tenir vivants. Pour nous chrétiens, le souffle, c’est la puissance de Dieu qui agit en nous. Au commencement de l’humanité, Dieu souffle pour donner la vie.
Nous éprouvons nos corps. Ils sont ce que nous sommes. Nous sommes nos corps et nous sommes le souffle qui nous anime.
Voici que Jésus nous donne son corps. Il nous donne ce corps d’humanité tel qu’il est venu chez nous. Le Fils de Dieu offre toute sa vie, corps et âme pour nous. Il nous demande de reprendre ce geste d’offrande en tenant mémoire de toute sa vie.
Ce soir, nous sommes quelques-uns rassemblés en cette cathédrale. Nous sommes en communion spirituelle avec tous ceux qui nous regardent et qui nous écoutent.
Nous aurions souhaité que tous puissent communier réellement au corps et au sang du Christ en ce jeudi saint. Nous sommes dans l’espérance du temps qui nous sera donné de nous rassembler.
Nous prions pour les prêtres dont c’est la fête. Nous prions pour leur ministère pastoral. Nous prions pour les prêtres atteints par la maladie, les prêtres aînés, ceux qui ressentent plus de solitude en ce temps de confinement.
Nous prions pour les diacres dont le ministère du service est rappelé dans l’évangile de Jean que nous avons entendu ce soir. En ces temps où des hommes et des femmes se donnent sans compter pour servir leurs frères et soeurs. Nous prions pour les consacrés qui trouvent leur force dans la communion eucharistique en ce jours où le jeûne eucharistique avive la faim de Dieu. Nous prions pour tout le peuple de notre diocèse qui fait corps et qui aspire à reprendre travail et vie sociale.
A l’issue de cette célébration, nous sommes invités à entrer en adoration là où nous sommes. Prenons une image de Jésus et laissons-nous imprégner de sa présence.
Que le corps et le sang eucharistiques de Jésus nous purifient de tout mal.


+ Jean-Luc BOUILLERET Archevêque de Besançon