Dimanche des Rameaux 2020 — Diocèse de Besançon

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Dimanche des Rameaux 2020

CATHEDRALE SAINT JEAN-SAINT ETIENNE
FETE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION
DIMANCHE 5 AVRIL 2020


Frères et soeurs, chers amis, par la célébration des Rameaux et de la Passion, nous entrons dans la grande semaine pascale au coeur de la liturgie de l’Eglise. Pendant une semaine et d’une manière unique au cours des Trois Jours Saints du Triduum Pascal, nous cheminerons avec Jésus de Nazareth. Il met ses pas dans nos pas. Nous mettons les nôtres dans les siens. Aujourd’hui, Jésus entre à Jérusalem. Il est acclamé comme le prophète de Nazareth en Galilée. Il effectue une entrée messianique dans la ville sainte. Jésus Messie ! Mais de quel Messie s’agit-il !
La liturgie de ce jour nous ouvre au mystère de la passion de ce même Jésus de Nazareth. Les heures qu’Il va vivre pendant quelques jours sont les plus éprouvantes de sa vie. Son corps, son esprit et son âme vont être secoués comme le fruit de l’arbre tombé en terre. Il mourra dans la solitude de quelques parents et amis réunis à ses pieds, au pied de la croix, son trône.
Frères et soeurs, en ces jours de pandémie, notre monde vit sa propre passion. Les années passées nous avons vécu dans la gloire d’une humanité qui se pensait comme maîtresse du monde. Nous n’attendions plus de Messie venu d’ailleurs. L’homme était devenu son propre Messie pour lui-même. Nous étions entrés dans l’ère de la possession, de la plénitude des biens, de la consommation, de l’argent facile, de la communication instantanée, de la suffisance, etc. Même si la misère, la violence et la guerre venaient troubler nos vies quotidiennes, nous pensions que notre planète, les pays et les nations ne pouvaient pas être atteints par une destruction forte de ses habitants. Le bonheur pour tous semblait à portée de main.
Et puis, le covid-19 est arrivé, sans doute dès la fin de l’année 2019. Ce virus s’est propagé à la vitesse du vent dans un monde où le voyage était devenu le mode de vie ordinaire pour de nombreux habitants de notre planète. Par la puissance de cet agent pathogène, le monde s’est enfermé. La mort traverse hommes et femmes et surtout les plus fragiles.
Nous sommes entrés en passion. La violence de l’irruption virale nous déstabilise. Notre système de santé est mis à mal alors que tous les soignants donnent sans compter leurs compétences au péril de leur vie.
L’inquiétude et l’angoisse traversent nos existences. Des proches sont touchés par la maladie. Des parents, des amis, des voisins décèdent dans la solitude de leurs
lits à l’hôpital ou en EHPAD. Ceux et celles qui sortent de cette infection font état d’un rude combat de plusieurs jours. En eux, la vie s’est battue pour demeurer vivante. Ils sont sortis de cette épreuve autrement. Leur regard sur l’existence est autre. Les liens familiaux et relationnels ont pris une autre saveur. Désormais, leur bonheur sera autre. Il ne s’agira plus de posséder mais d’être en responsabilité de bonheur les uns pour les autres.
Au cours de cette semaine, nous entendrons deux fois le récit de la passion de Jésus. Aujourd’hui, l’évangéliste Matthieu nous guide. Vendredi, ce sera l’évangéliste Jean qui nous fera entrer dans le mystère de l’homme et de Dieu en Jésus-Christ. Deux récits, une même passion décrite selon deux traditions qui enrichissent le témoignage des Ecritures.
Frères et soeurs, aujourd’hui et toute cette semaine, que notre prière se fasse plus intense pour les malades, ceux qui vont passer la mort, pour les soignants, les aidants, tous ceux qui permettent à la vie de de se poursuivre. Prions pour les personnes isolées et seules. Prions le Seigneur, pour qu’Il accorde la guérison à notre monde. Suivons pas à pas Jésus sur le chemin du don de sa vie.
Là où nous sommes, là où nous vivons, là où nous travaillons, que notre prière monte comme le cri de l’espérance envers notre Dieu.
« Seigneur Jésus, comme tu es entré à Jérusalem, entre un jour de façon décisive dans nos humbles vies.
Sachons alors t’acclamer et t’ouvrir grand les portes de nos citadelles intérieures, qui attendent en vérité une royauté d’amour. Seigneur Jésus, aide-nous à préférer au compagnonnage des chevaux arrogants qui donnent puissance celui des ânes modestes, et à vivre nos chemins les plus difficiles au régime chaotique de la douceur humble et de la pauvreté.
Seigneur Jésus, apprends-nous à ne pas être dupes des petites gloires humaines de nos vies, à les goûter pour ce qu’elles sont, mais à pressentir, sous les apparences du triomphe, la profondeur de la Croix et du don secret d’amour qu’elles dissimulent parfois. » Patrick LAUDET, diacre.


+ Jean-Luc BOUILLERET
Archevêque de Besançon.