Ordination de Mgr Garin - 14 février
ORDINATION DE MONSEIGNEUR JEAN-LUC GARIN
14 FEVRIER 2021
CATHEDRALE SAINT PIERRE – SAINT PAUL ET SAINT ANDRE
Frères et sœurs, chers amis, aujourd’hui est un jour de joie. Le Seigneur donne un nouvel évêque au diocèse de Saint Claude. Choisi par le Pape François, Mgr Jean-Luc GARIN reçoit le diocèse de Saint Claude pour porter l’évangile à tous les habitants du Jura. Le soin envers chaque homme et femme de ce diocèse lui est confié. Comme un berger attentif à toutes les brebis du troupeau, Mgr. Jean-Luc GARIN saura se rendre proche de chacun à l’image de l’unique pasteur Jésus-Christ. Il compte sur chacun d’entre vous pour prier pour lui, le soutenir et collaborer à l’élan missionnaire dont tous nos diocèses ont besoin et plus encore dans le contexte actuel de la crise sanitaire.
L’attente d’un nouvel évêque a été longue depuis la nomination de Mgr Vincent JORDY à l’archevêché de Tours. Les quatorze mois d’attente ont été traversés par un ardent désir de voir le Pape François nommer celui-qui présiderait à la charité en ce diocèse. La parole de l’épitre de Pierre a pris tout son sens au cœur de ce désir. « Bien-aimés, il est une chose qui ne doit pas vous échapper : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous … » (2 Pierre 3,8b-9). Le temps du désir est temps de purification et de conversion.
Je souhaite remercier le diocèse de Lille, son archevêque, la paroisse de Lambersart et le doyenné des Rives-de-la-Deûle. Nommé en septembre 2020, Mgr Jean-Luc Garin laisse les fidèles qui lui ont été confiés comme curé et doyen avec des sentiments partagés, la joie de donner un prêtre à une autre Eglise et le sentiment de devenir orphelins. La reconnaissance du diocèse de Saint Claude en demeurera très forte et priante.
Mgr Jean-Luc Garin entre dans une histoire riche ancrée dans un territoire au caractère bien déterminé. Apprenant sa nomination, il a exprimé qu’il ne connaissait que très peu le Jura et la Franche Comté. Cette connaissance restreinte est tout autant une chance qu’une limite. Il arrive avec un regard et un cœur neuf dans une terre qu’il saura parcourir à la rencontre de tous.
Il saura inscrire les impulsions à donner à son diocèse en s’appuyant sur le travail apostolique de ses prédécesseurs, Vincent, Jean, Yves et tous les autres.
L’apprentissage de la mission épiscopale nous fait découvrir que nous sommes façonnés par le diocèse qui nous est confié tout autant que nous le modelons à notre image. Les collaborateurs qui nous sont donnés sont un don du Seigneur. Être évêque, c’est savoir bien écouter, être attentif à la parole de chacun, discerner et décider sous le souffle de l’Esprit.
La pandémie qui traverse plus ou moins tous les pays de notre terre est un défi du quotidien, un appel à un vivre autrement et un engagement pour s’enraciner dans l’espérance. Alors que la consommation, le progrès et la croissance sont les moteurs de la planète-terre, nous mesurons la nécessité du changement de paradigme existentiel pour assurer une vie digne à la génération actuelle et aux générations futures.
Dans son allocution aux membres du corps diplomatique la semaine dernière le Pape François en appelle à l’espérance et à la fraternité : « Fraternité et l’espérance sont des remèdes dont le monde a besoin aujourd’hui autant que des vaccins. »
« Dès le début, en effet, il est apparu évident que la pandémie allait affecter considérablement le style de vie auquel nous étions habitués, en limitant les commodités et les certitudes bien établies. Elle nous a mis en crise, en nous montrant le visage d’un monde malade non seulement à cause du virus, mais aussi dans l’environnement, dans les processus économiques et politiques, et plus encore dans les relations humaines. Elle a mis en lumière les risques et les conséquences d’un mode de vie dominé par l’égoïsme et la culture du rejet, et nous a placés devant une alternative : continuer sur la route jusqu’à présent parcourue ou entreprendre un nouveau chemin. »
La rencontre du lépreux et de Jésus nous ouvre ce chemin de la fraternité et de l’espérance. Jésus se laisse approcher par le lépreux alors que la société les expulsait hors des villes et des villages. Le lépreux implore Jésus pour sa purification. Il quémande l’espérance d’une vie renouvelée. Jésus manifeste sa compassion par un geste inouï. Il le touche et exprime sa volonté de le purifier. « Je le veux, sois purifié. » La parole du Fils de Dieu s’accomplit aussitôt : « A l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié… »
Cette rencontre de Jésus n’est-elle pas une invitation à vaincre la solitude de tous ceux qui souffrent de la covid-19. Ils ont le sentiment d’être mis de côté.
Avec toutes les précautions nécessaires, ne nous lassons pas de manifester toute notre proximité avec ceux et celles qui sont atteints par ce virus. N’oublions pas ceux et celles qui luttent à chaque instant pour vaincre ce virus qui atteint tout autant le corps physique que le corps social ainsi que le corps ecclésial.
C’est bien vers un nouveau chemin à prendre que nous sommes appelés. Ce chemin nouveau pour la société et pour l’Eglise est à construire ensemble. Nous sommes tous appelés à construire ensemble une société nouvelle, une Eglise nouvelle. Au cœur de toutes les institutions, le désir d’une participation de tous à toutes les décisions concernant la vie habituelle est une constante qui s’affirme de plus en plus.
A l’occasion de la commémoration du 50ème anniversaire de l’institution du synode des évêques, le pape François propose un chemin de synodalité pour la vie ecclésiale. « Le monde dans lequel nous vivons, et que nous sommes appelés à aimer et à servir même dans ses contradictions, exige de l’Eglise le renforcement des synergies dans tous les domaines de sa mission. Le chemin de la synodalité est justement celui que Dieu attend de l’Eglise du troisième millénaire. »
Frères et sœurs, confions à Marie le ministère épiscopal de Mgr Jean-Luc GARIN. Qu’il sache comme Marie, mère de Dieu et mère de l’Eglise, se tenir auprès de Jésus-Christ, pasteur de l’Eglise, maître de Sagesse et porteur de vérité.
+ Jean-Luc BOUILLERET
Archevêque de Besançon