Mercredi des Cendres - Entrée en Carême - 17 février
MERCREDI 17 FEVRIER 2021
ENTREE EN CAREME
MERCREDI DES CENDRES
CATHEDRALE SAINT JEAN – SAINT ETIENNE
Frères et sœurs, le temps du Carême est une invitation à nous tourner avec détermination vers le Seigneur, à tendre vers le matin de Pâques, à recevoir déjà la lumière du ressuscité. Détournons-nous de nous-mêmes pour mieux nous recevoir de Dieu lui-même. Nous avons quarante jours pour être en sortie, pour être à Dieu et à notre prochain. Le temps du Carême est un temps de libération et de liberté. Alors que la pandémie a bousculé notre quotidien, nous recevons ce temps vers Pâques comme un temps du sens à donner à la contrainte sanitaire. Le temps de pause est une habitation de soi à soi-même.
Le pape François nous invite à la conversion : « Que cet appel à vivre le Carême comme un chemin de conversion, de prière et de partage, nous aide à revisiter la foi qui vient du Christ vivant, l’espérance qui est dans le souffle de l’Esprit et l’amour dont la source inépuisable est le cœur miséricordieux du Père. » La foi, l’espérance et la charité sont les trois piliers et fondements de la vie chrétienne. Elles sont appelées vertus théologales c’est-à-dire en perpétuelle croissance. Nous sommes comme les apôtres demandant à Jésus d’augmenter notre foi. A la suite de l’apôtre Paul qui vivait les turbulences du ministère apostolique, nous espérons que notre espérance soit lumière de nos vies. A la manière de Saint Jean, nous confessons que Dieu est amour et que l’amour est le cœur de la vie avec Dieu et avec notre prochain.
Le temps du Carême est donné par Dieu comme un temps de purification et de conversion. Depuis le début de la pandémie en mars 2020, nous vivons une purification radicale dans nos vies, dans nos relations et nos engagements. Nous sommes sans cesse convoqués à l’essentiel : prendre soin de chacun et de tous. Les cendres que nous recevrons sont le signe que tout vient de Dieu, nous sommes ses créatures façonnées par la glaise de la genèse ; notre appartenance à Dieu est manifestée par le signe des Rameaux de la passion brulés pour que nous soyons marqués par les cendres du feu de Dieu.
Trois compagnons de voyage nous sont offerts : la prière, le jeûne et l’aumône. La prière nous configure au Christ. Jésus se retire dans les endroits déserts, la nuit ou dès l’aurore pour prier son Père. Imitons-le sans détour. « Si tu n’as pas une minute pour prier dans ta vie ordinaire, alors prends-en deux ! ». Prier est le don gratuit que nous offrons à Dieu. Ouvrons la Parole de Dieu. Lisons-là, méditons-là et ruminons-là. Que l’Evangile soit nourriture pour chaque jour. Dès le matin, que la Parole de devienne cette réserve qui emplit notre journée. Retenons un mot, une phrase qui seront notre aliment pour la journée comme une respiration salutaire.
Le jeûne est libération de tous les esclavages conscients ou inconscients. Quelles sont nos dépendances ? Quelles sont les consommations superflues ? Que nous puissions nous satisfaire du nécessaire dont nous avons besoin. Aujourd’hui la dépendance à tous les écrans qui envahissent nos vies inquiète beaucoup. Demandons la grâce de la régulation pour ne pas devenir esclave des outils mis à notre disposition. Nous entendons que les consommateurs sont devenus des produits à vendre !
L’aumône. « Que ta main droite ignore ce que donne ton autre main ». L’aumône couvre une multitude de péché nous dit la tradition. Le partage est justice nécessaire à l’injustice qui traverse toutes les sociétés. Sans partage, aucune vie commune n’est possible. Le partage est la continuité de la justice sous un mode de gratuité.
Frères et sœurs, que ce Carême, quarante jours de chemin vers Pâques, nous ouvre à la présence de Dieu en nos vies, nous ouvre à la présence des autres en nos vies.
Que Marie nous guide et nous accompagne sur ce chemin du don qu’elle a su accomplir de la naissance à la mort de son Fils Jésus-Christ.
+ Jean-Luc BOUILLERET
Archevêque de Besançon