JEUDI SAINT - MESSE EN MEMOIRE DE LA CENE DU SEIGNEUR - 1er avril — Diocèse de Besançon

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JEUDI SAINT - MESSE EN MEMOIRE DE LA CENE DU SEIGNEUR - 1er avril

CATHÉDRALE SAINT JEAN-SAINT ÉTIENNE

Après son entrée triomphale à Jérusalem, Jésus entre dans les heures noires de son existence. Il avance pas à pas, péniblement et résolument vers le don de sa vie. Les chefs religieux ont décidé sa disparition. Il perturbe l’ordre établi et remet en question tous les pouvoirs. Des foules le suivent, écoutent sa parole et bénéficient de guérisons. Il est devenu un danger pour toute la nation d’Israël. Il a recruté dans toutes les franges de la population, pêcheurs, collaborateurs de l’occupant, sicaires et bien d’autres disciples.

Voici le dernier repas. Ce geste du repas a été partagé de nombreuses fois avec ses disciples. Les repas ont été lieu d’émotion, de confidence et de communion. Jésus réunit une dernière fois ses plus proches pour leur offrir sa vie, corps et sang. Ce rite qui s’enracine dans le Pâque juive deviendra nourriture pour le peuple de la nouvelle alliance.

Les paroles   prononcées ce soir de la Cène sont si fortes qu’elles demeurent pour ceux qui sont réunis autour de la table. Elles nous sont rapportées par Saint Paul dans la lettre aux Corinthiens, un des plus anciens écrits du Nouveau Testament. « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Puis, « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » De communautés en communautés, ces paroles et ces gestes nous été transmis. Aujourd’hui, nous faisons ces mêmes gestes et communions au corps et au sang du Christ.

En ce temps où les corps sont attaqués par une pandémie nouvelle en ce début du XXIème siècle, la parole de Jésus prend une consonnance très forte. Il donne son corps.  Ce soir-là, Jésus anticipe le don de sa vie. Cette nuit, il sera arrêté, jugé et mis à mort. Son corps transpercé reposera dans le tombeau de l’attente. Il attendra la fin des temps comme tous ceux qui l’ont précédé dans les abîmes de la mort.

Les paroles de Jésus ont été si fortes qu’elles sont une nourriture pour la vie des chrétiens. Nous savons que nous ne sommes jamais prêts à recevoir le corps et le sang de Jésus-Christ. Nous devrions être pris de vertige en entendant à chaque eucharistie : « Prenez, et mangez-en tous ; ceci est mon corps livré pour vous »

Et ensuite : « Prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi. » Telles sont les paroles qui font sens pour notre vie et qui sous la forme du pain et du pain nous offrent le corps et le sang de Jésus-Christ.

Aujourd’hui la liturgie, nous fait entrer non seulement dans la communion eucharistique mais aussi dans la communion fraternelle. Le texte de Paul aux Corinthiens se situe au cœur d’une admonestation de Paul. Le partage eucharistique s’accompagne de « divisions » au sein de la première communauté chrétienne de Corinthe. « Certains membres de la communauté eucharistique mangeaient et buvaient à satiété tandis que d’autres devaient se contenter de peu ». La communion eucharistique exerce sa puissance dans l’attention aux plus petits, aux plus pauvres, au service du frère.

Tel est bien le sens du récit du lavement des pieds dans l’évangile selon Saint Jean. Le geste de Jésus est le geste de l’amour : « Jésus ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout… il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture ». Jésus est à genoux devant ses disciples. Il se met à terre. Il ne regarde plus de haut en bas mais de bas en haut. Le très haut se fait le très bas ! Jésus accomplit le geste de l’esclave. Il se fait le serviteur de l’humanité.

Nous connaissons la réticence de Pierre. Nous reconnaissons bien ses réactions emportées. Et pourtant comme pour Pierre, Jésus se met à nos genoux pour effacer toute la poussière de la route. Par ce geste, il essuie avec le linge les pieds des apôtres. Ce linge gardera la trace des misères de chacun.

Frères et sœurs, ce soir, chez nous, nous serons en adoration nocturne avec le Seigneur. Demain prenons le temps d’un geste fraternel à la manière de Jésus. Manifestons toute notre attention envers les plus petits d’entre nous.

+ Jean-Luc BOUILLERET

Archevêque de Besançon

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