Noël - Messe du Jour — Cathédrale Saint-Jean Saint-Etienne

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Noël - Messe du Jour

17h - Vêpres animées par le recteur de la cathédrale, M. le chanoine Michel Bruard
18h15 - Messe célébrée par le doyen du chapitre, M. le chanoine François Viennet

Calendrier des célébrations de Noël et du Jour de l'an dans le Diocèse de Besançon

Frère François Cassingena-Trévedy o.s.b., moine de l’Abbaye de Ligugé, artiste et poète, enseignant à l’Institut Supérieur de Liturgie à Paris, nous donne un éclairage sur cette fête de Noël

Messe du Jour

            Le jour s’est levé sur le Petit-Jour que la Nuit nous a donné. Voici le jour que le Seigneur a fait : jour d’allégresse et de joie ! (Ps 117, 24). Cette exclamation, typiquement pascale, peut bien retentir aussi le jour de Noël, car la lumière de Pâques irradie déjà la fête hivernale, dans l’unité profonde d’un même mystère de Révélation et de Salut. En ce plein jour de Noël, c’est néanmoins l’oracle messianique d’Isaïe (Is 9, 5-6), déjà écouté pendant la Nuit, que le chant d’entrée, éminemment populaire, remet sur nos lèvres : Un enfant nous est né, un Fils nous est donné : l’insigne du pouvoir est sur ses épaules. On lui donne ces noms : Conseiller merveilleux… N’oublions pas que toute la liturgie de Noël, dans la perspective du triomphe pascal sur la mort, est une liturgie d’investiture royale : elle nous fait saluer d’emblée la dimension eschatologique et cosmique du Règne non temporel dont cet Enfant paradoxal est le Prince et dont il revendiquera calmement la transcendance devant Pilate (Jn 19, 33-37). La crèche, surprenante à nos yeux, que la liturgie construit avec le matériau des Saintes Écritures, est à vrai dire la seule qui soit à la taille du Nouveau-né : la seule qui soit également à notre taille à nous, puisque aussi bien, à travers ce Nouveau-né, se révèlent l’ampleur et la dignité de notre vocation.

            La Messe du jour est particulièrement substantielle et l’intelligence spirituelle de sa richesse incompatible avec la digestion d’un réveillon trop lourd (Noël nous veut sobres, éveillés, et peut-être ne nous faudrait-il faire d’autre festin, ce jour-là, que celui d’un silence plénier)… Les deux plus grandes pages théologiques du Nouveau Testament – le prologue de la Lettre aux Hébreux et celui de l’Évangile de Jean – viennent en effet envelopper, comme des langes somptueux, l’Enfant qui vient de naître, et nous renseigner sur son identité vertigineuse, à tel point que les grâces attendrissantes de la crèche semblent disparaître un instant dans l’immensité des horizons qu’elles découvrent, dans la splendeur de la lumière qu’elles projettent. Les écrivains du Nouveau Testaments (qui sont aussi les premiers et les plus grands théologiens chrétiens) ne ressemblent-ils pas, avec leurs voix différentes mais concordantes, à ces bergers qui se pressent vers la mangeoire en se disant les uns aux autres : Allons à Bethléem et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître (Lc 2, 15) ? Avec Jean, avec Pierre, avec Paul et les autres, nous n’en finirons jamais d’interroger le Mystère de Jésus, de tâcher de faire le jour sur ce Petit Jour qui s’est levé sur nous. Comme Dieu nous a parlé en son Fils (He 1, 2), le Fils nous a fait connaître ce Dieu que nul n’a jamais vu (Jn 1, 18).

            Messe du Jour. Milieu du Jour. Midi. Cette heure-là aussi est sainte et décisive. C’est à cette heure-là que, devenu adulte, avec toute l’épreuve et l’usure que ce devenir comporte, l’Enfant s’assiéra un jour, fatigué par la marche, au bord du puits (Jn 4, 6), pour y changer la vie tumultueuse de la Samaritaine : dès aujourd’hui, nous reconnaissons en lui la Source jaillissant en vie éternelle (Jn 4, 14) et nous nous penchons avec émerveillement et révérence sur la profondeur insondable de son être. C’est à cette heure-là que Pilate le fera assoir au tribunal au lieu-dit Gabbatha pour le présenter à la foule : d’ores et déjà nous pouvons affirmer de lui, avec toute la gravité dont ce nom qu’il partage avec nous s’entoure : Voici l’Homme (Jn 19, 5-14).