Le premier concile œcuménique du Vatican — Service diocésain de la catéchèse et du catéchuménat

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Le premier concile œcuménique du Vatican

Le premier concile œcuménique du Vatican, ou simplement appelé Vatican I, est le XXe concile œcuménique de l'Église catholique. Il se tient du 8 décembre 1869 au 20 octobre 1870. Convoqué par Pie IX, il définit notamment l'infaillibilité pontificale. Il est interrompu quand les troupes italiennes envahissent Rome. Suspendu sine die, il n'est jamais repris.

le contexte

Ce concile s'inscrit dans un contexte géopolitique très troublé. La situation politique est alors pour le moins précaire : depuis la proclamation du royaume d’Italie en 1861, le pape a perdu son pouvoir temporel sur les États pontificaux, à l’exception du Vatican et sur le plan international la guerre franco-prussienne de 1870 marque fortement la scène internationale. Dans ce contexte compliqué, le 29 juin 1867, à l'occasion de la fête des saints Pierre et Paul, le pape Pie IX annonce son intention de convoquer un concile. Il remet aux évêques présents un questionnaire sur l'état de l'Église. Le concile s’ouvre le 8 décembre 1869, quinzième anniversaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception (1854) et cinquième anniversaire du Syllabus (1864), qui condamne certaines «erreurs du temps», notamment la séparation entre l’Église et l’État et le modernisme. Même si le concile s’est brutalement interrompu au bout de dix mois, par son œuvre doctrinale, il n’a cessé d’irriguer l’Église. L’arrêt soudain de Vatican I est alors perçu par beaucoup comme un échec de l’Église face au monde contemporain en pleine mutation. Il n’en est rien et, avec le temps, on perçoit mieux l’importance de l’œuvre accomplie pendant ces quelques mois de réflexions et de discussions. Aujourd’hui encore, des analyses proposées par ce concile servent à éclairer la compréhension chrétienne du monde actuel.

le concile

Ce concile fait naître de nombreuses espérances chez les catholiques, durement éprouvés par les bouleversements politiques et idéologiques qui ne cessent de se multiplier depuis 1789. Contrairement aux siècles précédents, les difficultés rencontrées par l’Église au XIXe siècle ne viennent pas de l’émergence d’une nouvelle hérésie mais d’une remise en cause générale du principe même de la Révélation. Le programme du nouveau concile a pour ambition de couvrir un vaste champ dans les domaines aussi bien internes qu’externes, avec des sujets théologiques, disciplinaires, mais aussi politiques et sociétaux.
Une des innovations les plus notables de Vatican I, par rapport aux conciles antérieurs, a été d’instituer à Rome six commissions qui ont travaillé en amont du concile pendant plus de deux ans. Ainsi, en décembre 1869, d’importantes réflexions ont déjà été menées, des projets de constitution sont déjà prêts et les pères conciliaires n’ont plus qu’à les discuter et les amender avant de les voter. Et si seules deux constitutions sont votées par l’assemblée plénière du concile (Pastor aeternus et Dei filius), la plupart des 51 projets de décrets élaborés ont été utilisés dans les enseignements postérieurs au concile par les successeurs de Pie IX.

Pastor æternus : "Pasteur éternel"

Pastor æternus affirme en son chapitre 4 : «  C'est pourquoi, nous attachant fidèlement à la tradition reçue dès l'origine de la foi chrétienne, pour la gloire de Dieu notre Sauveur, pour l'exaltation de la religion catholique et le salut des peuples chrétiens, avec l'approbation du saint concile, nous enseignons et définissons comme un dogme révélé de Dieu: le Pontife romain, lorsqu'il parle ex cathedra, c'est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu'une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par toute l'Église, jouit, par l'assistance divine à lui promise en la personne de saint Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue son Église, lorsqu'elle définit la doctrine sur la foi et les mœurs. Par conséquent, ces définitions du Pontife romain sont irréformables par elles-mêmes et non en vertu du consentement de l'Église. »

Dei Filius : "Fils de Dieu"

"Dei Filius développe la conception d'un double ordre de la connaissance humaine. Le premier, à un certain niveau, est alimenté par la raison humaine, l'autre, à un autre niveau, par la foi religieuse. Bien que la foi soit d'un ordre supérieur à celui de la raison il ne peut jamais y avoir de réel désagrement entre les deux, car c'est le même Dieu unique qui est source de l'une comme de l'autre. Dieu est la source de la Révélation divine et de la foi religieuse, et le même Dieu a accordé à l'esprit humain la lumière de la réflexion. La Vérité est donc 'Une'. Non seulement Foi et Raison ne peuvent jamais réellement être en opposition, mais au contraire elles se soutiennent l'une l'autre."  Wikipedia

quelques projets inachevés de Vatican I dont l'Église d'aujourd'hui s'est inspirée

 

Le droit canonique
Au début du concile, plusieurs évêques demandent l’unification des trop nombreux recueils de droit canonique qui se sont développés de façon quelque peu anarchique. Les commissions pour la discipline ecclésiastique et pour la vie religieuse travaillent en ce sens. Et lorsque saint Pie X décide, en 1904, de rassembler l’ensemble des lois et décrets gouvernants l’Église pour élaborer un code universel de droit canonique, la commission chargée de ce travail reprend les schémas rédigés en 1869 par Vatican I. Le premier Code de droit canonique est promulgué en 1917 par le pape Benoît XV.

Catéchisme universel
Un autre projet de décret de Vatican I concerne l’élaboration d’un catéchisme universel afin d’unifier les multiples catéchismes publiés par chaque diocèse. Le catéchisme de l’Église catholique de Saint Pie X est publié quelques années plus tard.

La doctrine chrétienne du mariage
Un autre exemple de fécondité des textes préconciliaires porte sur la doctrine chrétienne du mariage : la commission doctrinale de Vatican I a rédigé un schéma sur le mariage, institution particulièrement attaquée à cette époque par la mise en place des unions civiles et du divorce. Léon XIII, successeur de Pie IX, utilise ce texte pour rédiger Arcanum divinae, première encyclique spécifiquement consacrée au mariage, publiée en 1880. Cette encyclique est le point de départ de l’enseignement moderne de l’Église sur le mariage chrétien.

Doctrine sociale de l'Église
Une autre commission de Vatican I élabore des projets concernant les questions sociales. Ils attirent l’attention sur la misère des pauvres, la condition des ouvriers, et dénoncent le désir de certains d’accumuler les richesses au mépris de toute justice et de toute honnêteté. Ils soulignent aussi les dangers du socialisme qui rejette les lois “de la charité et de la justice”. Ces réflexions constituent le point de départ de la fameuse encyclique Rerum novarum de Léon XIII qui expose la première doctrine sociale de l’Église en 1891.

Ainsi, la plus grande partie du travail préparatoire fourni en amont du concile Vatican I est réutilisé dans les encycliques des successeurs de Pie IX. Ces textes du magistère de l’Église catholique sont aujourd’hui encore considérés comme fondamentaux pour qui souhaite appréhender sereinement et saintement le monde contemporain, fortifier sa foi et comprendre les dérives actuelles.

Eva Cavalli d'après Wikipédia et Aleteia