Rencontre régionale au Foyer Sainte-Anne — Paroisse du Val de Pesmes

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Rencontre régionale au Foyer Sainte-Anne

RENCONTRE RÉGIONALE DU GRAND-EST

54 membres de notre mouvement ont répondu à l’appel de l’Equipe régionale qui nous avait conviés à notre rencontre bisannuelle au Foyer Sainte Anne de Montferrand-le-Château à proximité de Besançon.
Après une intervention rapide mais convaincante d’Anne-Marie et Maurice, représentants de l’Equipe Nationale qui nous ont fait le point sur la situation et les attentes de notre mouvement, c’est avec un vif intérêt que nous avons écouté le Père Gérard Daucourt (évêque émérite) nous présenter le thème que nous avions choisi à cette occasion à savoir : « Miséricorde et espérance dans l’Eglise », thème qu’il a développés en 4 points : définition, vocabulaire – lien entre miséricorde et espérance – quelques situations concrètes dans l’Eglise - l'Eglise aujourd'hui.*

 

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1.  DÉFINITIONS : 

- Eglise : Parler de l’Eglise c’est parler du monde, l’Eglise n’existe pas pour elle-même ; l’Eglise c’est nous les chrétiens.
L’Eglise n’est ni un cocon fermé où on se sent bien entre nous et encore moins  une secte mais une entité accueillante et ouverte au monde. Son rôle, sa mission c’est de partager les joies et les peines de tous les hommes et d’abord de ceux qui nous sont les plus proches  (humainement et géographiquement). Il faut sortir pour offrir à tous la vie de Jésus-Christ comme le recommande le pape François dans son exhortation apostolique : « Sortons, sortons pour offrir à tous la vie de Jésus-Christ. Je répète ici pour toute l’Église ce que j’ai dit de nombreuses fois aux prêtres et laïcs de Buenos Aires : je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. »

 Miséricorde : on en a beaucoup entendu parler pendant l’année de la miséricorde de 2016.


Dans le mot miséricorde il y a misère et cœur. Nous devons garder un cœur ouvert sur les misères humaines. Dieu qui est miséricorde a pris visage humain. Nous en sommes les bénéficiaires et les témoins et nous devons nous efforcer de l’imiter.

Le pardon est une expression de la miséricorde. Faire œuvre de miséricorde c’est d’abord supporter les personnes qui ont un caractère difficile.

-  Espérance : c’est une vertu théologale, c’est autre chose que l’espoir. Elle est intimement liée à la foi (encyclique de Benoît XVI). N’est pas chrétien celui qui est seulement baptisé mais celui qui est intime avec le Christ et qui donc essaie de s’approcher de la vie du Christ en calquant sa vie sur la sienne.

2.  LIEN ENTRE MISÉRICORDE ET ESPÉRANCE :

              un grand témoin, le Père  Lataste

  Le Père Daucourt s’appuie longuement sur le témoignage de vie du père Jean-Joseph Lataste né en 1832 à Cadillac près de Bordeaux.

-  Les 1ers pas de Jean-Joseph Lataste:

Après des études, un coup de cœur pour une jeune fille  et une vie professionnelle comme contrôleur des contributions, le 4 novembre 1857, il fait son entrée  chez les Frères Prêcheurs de Flavigny et le 8 février 1863, il est ordonné à Marseille par Monseigneur Petagna.

-  Le déclic:
 Chargé de nombreuses prédications, en 1864, il est envoyé pour prêcher une retraite dans la prison pour femmes de Cadillac qui hébergeait des femmes condamnées aux travaux forcés pour des crimes tels que vol, infanticide, avortement et meurtre. Il les accueille telles qu’elles sont.

Il leur révèle que Dieu ne nous enferme pas dans notre passé Il ne demande pas d’être pur mais d’aimer. Et lui, il nous aime tels que nous sommes. A nous de répondre à son amour et alors nous allons commencer une nouvelle vie.

-   la création de la Congrégation des Dominicaines de Béthanie:

En 1866, à Frasne-le-Château en Haute Saône, le Père Lataste  entourée de quatre religieuses, fonde la Congrégation des Dominicaines de Béthanie pour accueillir des novices quel que soit leur passé. C’est l’Eglise de la Miséricorde, celle qui n’enferme pas les individus dans leur passé mais les accueille.

3.  QUELQUES SITUATIONS CONCRÈTES :

-  Le Handicap :

Le Père Daucourt nous révèle alors quelques éléments de son parcours personnel et son contact avec la Communauté de l’Arche. Notre approche des personnes handicapées doit être pratiquée avec beaucoup de délicatesse et d’humanité et proscrire toute condescendance : ne pas s’engager pour eux mais AVEC eux. Il ne faut pas non plus s’abaisser pour soi-disant se mettre au même niveau mais considérer chaque personne quelle qu’elle soit comme un être humain à part entière quelles que soient nos différences et nos parcours.

 L’homosexualité :
un homosexuel n’est pas seulement un homosexuel mais c’est d’abord un homme et Dieu aime tous les hommes.
-  Les criminels : légalement on ne peut pas absoudre leurs forfaits et il faut que justice se fasse mais on ne doit pas les enfermer dans leur condition. Il faut bien sûr avoir beaucoup de compassion pour Alexia Daval et sa famille mais on ne peut pas rejeter Jonathan.
-  Idem pour les pédophiles : on doit condamner fortement ces actes et l’institution Eglise doit révéler les faits avérés à la justice si les auteurs des faits n’ont pas eu le courage de le faire eux-mêmes mais on ne peut pas rejeter les hommes : le Christ court après les pécheurs. Il faut se comporter avec une grande prudence et beaucoup de discernement.

4.  L’EGLISE AUJOURD’HUI ET LE SACREMENT DE RÉCONCILIATION :

-  Pour nous aujourd’hui :

Dieu nous fait grand par les autres. Et nous ne pouvons pas quitter le bateau. Même si l’Eglise a péché, elle a besoin de nous (d’ailleurs nous sommes l’Eglise) pour continuer sa mission. Les victimes des abus sexuels ont besoin de l’Eglise pour panser leurs blessures  et revenir à la vie. Les abuseurs aussi ont besoin de notre aide pour se convertir et se réconcilier.

-  Le sacrement de réconciliation :

C’est celui de la miséricorde. C’est un signe de Dieu.

 Se reconnaître pécheur devant un prêtre nous oblige à objectiver.

Les handicapés qui ne peuvent parler reçoivent un signe fort lors de cette rencontre avec le prêtre « représentant » du Christ et sont apaisés.

« Tu étais parti mais moi je suis toujours là » dit Jésus.

Lorsque Jésus demande à Pierre « m’aimes-tu ? » c’est parce qu’il ne veut pas de rupture quels que soient nos manquements, il a besoin qu’on l’aime et lui il nous aime et nous aimera toujours quoi que nous fassions. Une seule condition qu’on s’adresse à lui, qu’on l’aime quoi que nous ayons fait.