Textes, méditations — Paroisse de Gray

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Textes, méditations

SE DÉSARMER ...(Patriarche Athénagoras (1886-1972), Prière pour l’unité des chrétiens)

Il faut mener la guerre la plus dure contre soi-même.
Il faut arriver à se désarmer.
J’ai mené cette guerre pendant des années, elle a été terrible.
Mais maintenant, je suis désarmé.
Je n’ai plus peur de rien, car l’amour chasse la peur.
Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison, de me justifier en disqualifiant les autres.
Je ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses.
J’accueille et je partage.
Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets.
Si l’on m’en présente de meilleurs, ou plutôt, non pas meilleurs, mais bons, j’accepte sans regrets.
J’ai renoncé au comparatif.
Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours pour moi le meilleur.
C’est pourquoi je n’ai plus peur.
Si l’on se désarme, si l’on se dépossède, si l’on s’ouvre au Dieu-Homme, qui fait toutes choses nouvelles, alors, Lui, efface le mauvais passé et nous rend un temps neuf où tout est possible.

 

MON RÊVE (Martin LUTHER KING)

Un jour les enfants apprendont des mots qu’ils ne comprennent pas.
Les enfants de l’Inde demanderont :
- « Qu’est ce que la faim ? »
Les enfants d’Alabama demanderont :
 - « Qu’est-ce que la ségrégation raciale ? »
Les enfants d’Hiroshima s’étonneront :
- « Qu’est-ce qu’une bombe atomique ? »
Les enfants des écoles demanderont :
- « Qu’est-ce que la guerre ? »
Tu leur répondras, tu leur diras :
- « Ce sont des mots que l’on emploie plus, comme diligence, galères ou esclavage.
Des mots qui ne veulent plus rien dire. C’est pourquoi on les a retirés du dictionnaire. »

 

FAIRE L’ÉGLISE DU CHRIST (Mgr. Guy Deroubaix, 1927-1996, fut évêque de Saint-Denis-en-France)

Nous aimons notre Église, avec ses limites et ses richesses, c’est notre Mère.
C’est pourquoi nous la respectons, tout en rêvant qu’elle soit toujours belle :
Une Église où il fait bon vivre, où l’on peut respirer, dire ce que l’on pense.
Une Église de liberté.
Une Église qui écoute avant de parler, qui accueille au lieu de juger, qui pardonne sans vouloir condamner, qui annonce plutôt que de dénoncer.
Une Église de miséricorde.
Une Église où le plus simple des frères comprendra ce que l’autre dira, où le plus savant des chefs saura qu’il ne sait pas, où tout le peuple se manifestera.
Une Église de sagesse.
Une Église où l’Esprit Saint pourra s’inviter, parce que tout n’aura pas été prévu, réglé et décidé à l’avance.
Une Église ouverte. Une Église où l’audace de faire du neuf sera plus forte que l’habitude de faire comme avant.
Une Église où chacun pourra prier dans sa langue, s’exprimer dans sa culture, et exister avec son histoire.
Une Église dont le peuple dira non pas « Voyez comme ils sont organisés », mais « Voyez comme ils aiment »
 

DEVENIR LIBRE ET JOYEUX (Jean SULLIVAN - Parole du passant)

On nous a mis dans la tête que le but de la vie c’est de réussir en occupant des fonctions, en gagnant beaucoup d’argent, en acquérant du prestige. Quelle puérilité !
Le but de la vie c’est de rajeunir spirituellement. Chaque homme naît vieux, emmailloté dans les mots et les préjugés qu’on lui inculque.
Devenir jeune en vieillissant, c’est se libérer de la peur, moins céder aux pesanteurs sociales. Finalement, le plus grand service que nous puissions rendre à la société ce n’est pas de réussir, d’acquérir de la considération, mais de devenir libres et joyeux. Des techniciens tristes, des ambitieux, des malins, des joviaux qui masquent leur vide intérieur sous les grimaces, des hommes de la réussite qui ne s’aperçoivent même pas qu’ils sont spirituellement vides, il y en aura toujours. Mais les hommes « dépris » des ordinaires avidités, capables d’humour, la fantaisie dans l’esprit et le cœur, cela ne court pas les rues. Ce sont eux cependant qui aident le monde à ne pas sombrer dans la vulgarité.
 

Pape FRANÇOIS (Messe à Lampedusa, Italie)

« La culture du bien-être, qui nous amène à penser à nous-mêmes, nous rend insensibles aux cris des autres, nous fait vivre dans des bulles de savon, qui sont belles, mais ne sont rien ; elles sont l’illusion du futile, du provisoire, illusion qui porte à l’indifférence envers les autres, et même à la mondialisation de l’indifférence. »


 

Personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à partager. La fraternité n’est pas une option, c’est une nécessité
Nous en avons fait l’expérience forte et joyeuse à 12 000, lors du rassemblement Diaconia, de toutes origines et de toutes conditions, représentant des centaines de milliers de chrétiens engagés au service de leurs frères. A la lecture de l’Evangile, à la suite du Christ serviteur, tous ont appris à écouter la voix des pauvres de notre temps. Chacun a été entendu dans sa singularité : ceux qui souffrent, malades, handicapés, personnes seules ou abandonnées, sans domicile ou mal logées, chômeurs ou précaires, divorcés, remariés ou non, salariés en souffrance ou menacés dans leur emploi, jeunes sans perspectives d’avenir, retraités à très faibles ressources, locataires menacés d’expulsion, tous ont pris la parole. Leurs mots, leurs colères sont aussi dénonciation d’une société injuste qui ne reconnaît pas la place de chacun. Ils sont une provocation au changement. Il est temps de sortir de nos zones de confort. Comme le dit le Pape François, il est temps d’aller aux périphéries de l’Eglise et de la société. Ensemble, osons le changement de regard sur les plus fragiles. Abandonnons un regard qui juge et humilie pour un regard qui libère. Nous n’avons pas de prochain clé en main. La proximité se construit chaque jour. Ensemble, osons le changement d’attitude au sein des communautés chrétiennes pour que les pauvres y tiennent toute leur place. Cette conversion passe notamment par un développement des collaborations dans et hors de l’Eglise. Ensemble, osons le changement de politiques publiques, du local à l’international. Que les décisions prises visent à prendre en compte la situation des plus fragiles dans le respect, la justice et la dignité. Ensemble, osons le changement dans nos modes de vie, pour respecter la création où les liens humains sont premiers et préserver l’avenir des générations futures.
Le rassemblement Diaconia, voulu par l’Eglise de France, est une étape. Le temps de l’engagement se poursuit. Les participants appellent tous les baptisés et tous les hommes et femmes de bonne volonté qui se retrouvent dans les valeurs de l’Evangile, à se mettre en route, ensemble, pour construire une société juste et fraternelle. Une société où l’attention aux pauvres guide toutes nos actions.
Lourdes, samedi 11 mai 2013