Homélies du père Maurice Bez pour la Veillée pascale et le jour de Pâques — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélies du père Maurice Bez pour la Veillée pascale et le jour de Pâques

VEILLÉE PASCALE et JOUR de PÂQUES - 3 et 4 avril 2021

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Le Cierge Pascal

 

Chaque année, en célébrant Pâques, nous allons au cœur de notre foi. De plus, lors de la Veillée, nous revisitons l’histoire du salut par ces longues lectures, depuis le récit de la Création jusqu’au récit de l’Évangile qui annonce la Résurrection de Jésus et notre propre Résurrection.

Les Évêques de France disaient : «  La Veillée Pascale replonge en effet nos existences dans ce qui fait notre commune vocation : former ensemble un peuple de disciples qui marchent derrière leur Seigneur ».

Cierge pascalLors de la Veillée, nous ne marchons plus derrière la Croix comme aux Rameaux, ni vers la Croix comme le Vendredi saint, mais derrière le cierge pascal.

C’est pourquoi, chaque année, dans la nuit de Pâques, et dans toutes les églises du monde, la lumière déchire les ténèbres. C’est le cierge pascal, signe du Christ ressuscité, lumière du monde, qui est solennellement placé au chœur de nos églises.

C’est tout un enseignement, ce cierge, toute une catéchèse !

Après la veillée de Noël, on va voir la crèche, à la fin de la veillée de Pâques, on devrait aller voir de près ce cierge.

Sur ce cierge, sont gravées,  A et Ω l’Alpha et l’Oméga, première et dernière lettre de l’alphabet grec, comme pour dire que Jésus est le commencement et la fin, la clé de l’histoire du Salut, ou de l’histoire tout court. Le millésime 2021 est aussi gravé sur le cierge pour bien signifier que le mystère de Jésus mort et ressuscité, il y a plus de 2 000 ans est d’une actuelle réalité. Il transcende le temps : hier, aujourd’hui et demain. Le Christ est devenu contemporain de tout homme, de tout l’homme, de tous les hommes de tous les temps, races, cultures.

Sur ce cierge, et c’est important, il y a aussi la Croix. Pas un signe pieux. Car la Croix proclame que le ressuscité de Pâques est bien le même que le crucifié du Vendredi saint.

C’est pour cela que Jésus, lors de ses apparitions, montre ses plaies et son côté aux disciples, c’est pour affirmer son identité. Les récits de la résurrection sont relativement brefs, mais ceux de la Passion occupent plusieurs chapitres, insistant lourdement sur le chemin du crucifié.

Jésus a raison de dire aux disciples d’Emmaüs, le soir de Pâques : « Ne fallait-il pas que le Messie souffrit avant d’entrer dans la gloire ? ». C’est pour n’avoir pas fait ce lien, avec les Écritures, que ces mêmes disciples d’Emmaüs rentrent chez eux désespérés, ne reconnaissant pas cet homme qui pourtant marche avec eux sur la même route.

Mais c’est pour avoir fait ce lien que saint Jean, simplement devant le tombeau vide, a vu et a cru. Car « Il faut l’Événement pour comprendre l’Écriture, et il faut l’Écriture pour comprendre l’Événement ». La foi est au carrefour de l’Événement et de l’Écriture.

C’est pour cela que le Cierge Pascal présidera chacune de nos célébrations à venir. Il sera bien visible lors de chacune de nos Eucharisties jusqu’à la Pentecôte. Vous remarquerez que ces dimanches à venir, se nomment : « Dimanches de Pâques », et non plus « dimanches après Pâques » comme jadis. Cela veut dire que nous sommes encore dans l’événement de Pâques : soit une semaine de semaines, c’est-à-dire 7 semaines.

Le tombeau vide

Enfin se lève le jour… Et voilà que ces femmes, ayant attendu la fin du Sabbat, s’empressent d’aller au tombeau… pour embaumer le corps de Jésus. Tous les évangélistes parlent de ces femmes qui, les premières, vont découvrir le tombeau vide, et vont faire l’expérience que Jésus est ressuscité !

Tombeau vide. Le Christ est ressuscitéNormal, les femmes ne sont-elles pas au commencement de la vie ? Ne sont-elles pas celles qui conduisent la vie à terme, elles qui tissent dans la nuit de leur propre corps la vie qu’elles vont mettre à la lumière du monde.

Dans l’Évangile de Jean, c’est Marie-Madeleine qui va au tombeau – tombeau : 7 fois nommé dans cet évangile – «  qui va enlever la pierre ? » se demande-t-elle en chemin ? La pierre devant, c’est la mort qui est victorieuse, la pierre enlevée, c’est la mort qui est vaincue. Elle court dire à Pierre et à l’autre disciple, celui que Jésus aimait, qu’on a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis… Marie-Madeleine, la pécheresse pardonnée que Jésus, par son regard, avait depuis longtemps ressuscité ! « On ne sait pas où on l’a mis… » Mais maintenant, elle et nous, nous savons ! Nous sommes au premier jour de la semaine : car le dimanche, pour nous, est le premier jour de la semaine : nouveau monde, nouvelle création… Nous naissons à nouveau de la vie même du Christ ! C’est le sens de notre baptême.

Pierre partit et l’autre disciple aussi… ils couraient tous les deux ! Jean arriva le premier -normal, le plus jeune- mais laissa Pierre entrer le premier ; Pierre, le responsable: il voit le tombeau vide, mais Jean lui aussi le voit : et on dit, dans l’Évangile : « Il vit et il crut ! » Jean, ce disciple que Jésus aimait, comprend tout : il vivait une complicité profonde avec Jésus ! St Anselme disait : « Il ne faut pas comprendre pour croire, il faut croire pour comprendre ».

Voilà notre mot de passe : le tombeau vide ! Il n’y a pas de preuve de la résurrection de Jésus, personne ne l’a vu en train de ressusciter. Les yeux de la chair voient le tombeau vide, mais les yeux de la foi voient la résurrection de Jésus.

Cette année, en France, 3 639 adultes sont baptisés, à Pâques, dont 100 dans les diocèses d’Outre-Mer. (18% de moins qu’en 2020, -sans doute à cause de cette pandémie). La moitié ont entre 26 et 40 ans. 64% sont des femmes.

Bonnes fêtes de Pâques !

Maurice BEZ

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