Méditation de Carême — Diocèse de Besançon

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Carte des paroisses

Sur messes info 
Sur l'annuaire 
Sur le site 

NB : les demandes de copie ou d'extrait d'acte de baptême, confirmation ou mariage doivent être faites
 par courrier postal.

Dans les médias

Dans la boite à outils

 

Méditation de Carême

Nous vivons le Carême d'une manière bien particulière cette année... Le cheminement vers Pâques se fait depuis chez nous. C'est cette situation inédite que décrit la sœur Marie-Claire, clarisse, dans une médiation que nous vous invitons à lire.

CARÊME 2020

rédigé en mars 2020 par soeur Marie-Claire

 

Qui eût pensé qu’un temps de carême

où l’on prône à tous vents un changement de vie radical,

un séjour au désert privé de toute sécurité,

une vie de sobriété, une vie intérieure basée sur le jeûne, la prière, le partage...

un temps où se pratiquent des valeurs essentielles

trop souvent dévorées par le temps, la vitesse, la multiplicité de voyages et d’activités

tuant parfois la vie familiale et la gratuité  dans une course effrénée,

la course à l’argent, au prestige, au pouvoir...

 

Qui eût pensé que tout cela, un jour, brutalement, serait mis en acte

comme en un grand carême  mondial, universel, inéluctable,

révélateur d’un besoin urgent  dont on ne soupçonnait pas le prix et la venue,

comme une épreuve initiatique s’imposant à tous,

questionnant notre liberté ?

 

Il a suffi qu’un virus inconnu s’introduise en Chine,

d’abord caché, bientôt connu, étudié, identifié, nommé  coronavirus,

semant la mort ou ses dangers, se répande très vite

par des porteurs infectés  ayant essaimé sur tous les continents...

La mondialisation est là, sous nos yeux,

et pour quels effets ?

 

Afin de juguler la contamination,

voici des villes entières en quarantaine, dont les rues sont désertes, en silence de plomb.

Voici des industries à l’arrêt, privées de transactions.

Voici interdits tous rassemblements de sport, d’art ou de commerce.

 

Voici désertés les hôtels de luxe où n’arrive plus la clientèle qui roule sur l’or.

Les écoles fermées, les stations délaissées,

les familles en confinement (huis clos éprouvant !)

Les rassemblements religieux eux aussi supprimés.

Les hôpitaux sont bondés, les services d’urgence saturés.

La panique est à bord dans les géants des mers : bateaux de croisière devenus prisons,

sans escale possible...  rejet devant le danger !

 

Pauvres et riches sont à la même enseigne  dans leur fragilité,

leur condition humaine si vulnérable,

dont ils n’avaient jamais autant pris conscience, que ces jours-ci...

 

Cette privation soudaine de toutes relations,

de liberté, d’espoir de vivre ou de s’éclater, est-elle possible, est-elle vivable ?

A quoi nous mène-t-elle ?  A-t-elle un sens ?

 

Il y a de quoi se poser la question !

 

Les chercheurs se mobilisent pour trouver un vaccin...

Médecins et soignants se donnent sans compter

pour que le souffle ne vienne à manquer  en de nombreux patients.

Les politiques s’affairent pour gérer la crise, préserver les populations,

relancer l’économie dont les cours en bourse s’effondrent.

 

Partage, solidarité, responsabilité, sont les maîtres-mots

de cette entraide généreuse pour la vie.

 

Le jeûne de tout ce qui nous tient à cœur et nous disperse

va-t-il nous aider à retrouver l’essentiel de nos vies ?

Gigantesque taille de l’arbre, élagage de toute branche morte,

élimination de tous les gourmands, de tous les troncs pourris,

au profit de rejetons qui sont là, bien vivants, presque inaperçus,

Ils existent pourtant !

Que va-t-il nous rester de ce qui nous manque,

ce dont, peut-être, nous n’aurons plus besoin ?

 

Et la prière, en tout cela ?

On n’en parle sans doute pas beaucoup,

mais la relation à Dieu, pour soi et pour les autres,

est une réalité qui se révèle capitale.

 

L’Esprit est là, toujours, au fond des cœurs

qui se relient à son mouvement plus rapide que la lumière

et nous propulse en avant.

Même si les églises sont fermées, il reste en chacun

la chambre intérieure et secrète où Dieu se tient présent,

la communion dans l’invisible,

le soutien spirituel qui est promesse de vie,

de vie présente et éternelle.

 

Jésus est parmi nous, dans la tempête et au-delà,

guidant l’humanité vers de nouveaux rivages.

 

C’est la Pâque du Seigneur et de son peuple

appelé à ressusciter.

 

Et Notre Dame du Haut, tournée vers l’horizon,

veille sur tous avec amour.