Méditation du père Bruno Doucet pour le 28ème dimanche du temps ordinaire - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Méditation du père Bruno Doucet pour le 28ème dimanche du temps ordinaire - Année B

Méditation en ce 28ème dimanche du temps ordinaire

(Sagesse 7, 7-111 ; Ps 89 ; Hébreux 4, 12-13 ; Marc 10, 17-30)

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Je viens reprendre mes méditations après ce temps d’été, au moment où l’automne s’installe.
 
Depuis mardi, jour de réception du rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE), j’ai l’impression d’être à la fin de la semaine sainte, précisément le samedi saint : sidéré devant le massacre du Christ et sa mise en croix, aujourd’hui sidéré par l’ampleur du mal fait à ces milliers d’enfants par des membres de mon Église, elle qui a la mission de porter le message d’Amour du Christ au monde. Ces enfants, pour beaucoup aujourd’hui adultes, ont tous le visage du Christ torturé, défiguré, massacré. Et cela continue aujourd’hui encore…
Où est la lumière du matin de Pâques ?… Pour l’instant, je ne sais pas. Je suis comme ces femmes au pied de la croix éperdues de douleur, mais continuant de croire en silence que la vie est plus forte que la mort, que toutes les morts… J’ai besoin du recueillement, de « recueillir » toute cette souffrance et faire silence avant d’agir à ma mesure.

« Femme, voici ton fils, voici ta mère » dit le Christ à Marie et à Jean. Nous avons besoin les uns des autres, prêtres, diacres, religieux, religieuses, laïcs. Je sais combien faire partie d’une fraternité sacerdotale Charles de Foucauld m’a aidé depuis 1990. Une journée de rencontre chaque mois pour relire notre vie, prier ensemble, célébrer l’Eucharistie a été essentielle dans mon ministère de prêtre et le reste aujourd’hui encore. J’ai pu parler lorsque j’ai traversé des moments difficiles, des moments de grande fragilité… et rester debout !

Voilà ce que je voulais simplement vous partager aujourd’hui. Je continuerai le plus régulièrement possible dans les semaines à vivre. Nous ne sommes qu’au début d’un long chemin. Et quand la fièvre médiatique retombera, il nous faudra continuer de réfléchir ensemble, tous ensemble. Pour le moment, c’est la parole des victimes, leur cri, enfin libéré qui monte jusqu’à nous. Et nous avons à l’écouter, à l’entendre, à le prendre en compte, à le laisser nous bousculer, nous renverser ensemble, en Église. Et il nous faudra, avec eux, encore une fois, tous ensemble, reconstruire ce qui peut être reconstruit en nous appuyant plus que jamais sur l’Évangile du Christ, en laissant l’Esprit nous guider.

Bruno, votre frère prêtre

Marie-Noëlle Thabut lit et commente l'intégralité des lectures du 28ème dimanche du temps ordinaire, année B

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