Homélie du père Maurice Bez pour le 28ème dimanche du temps ordinaire - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez pour le 28ème dimanche du temps ordinaire - Année B

Dimanche 10 octobre 2021 – 28ème dimanche ordinaire – Année B

(Sagesse 7, 7-111 ; Ps 89 ; Hébreux 4, 12-13 ; Marc 10, 17-30)

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Nous avons en 1ère lecture un passage du livre de la Sagesse. Ce livre est le dernier écrit de l’Ancien Testament. Il fut composé par un Juif d’Alexandrie, vers l’an 50, avant Jésus-Christ. L’auteur, influencé par la pensée grecque, ayant assimilé cette culture, exprime sa foi et demande à Dieu la Sagesse. « J’ai prié, et le discernement m’a été donné. J’ai supplié et l’esprit de Sagesse est venu en moi ». On sait que, dans notre vie, il faut souvent faire preuve de discernement. C’est quoi le discernement ? Le Pape François, dans son exhortation apostolique Gaudete et exultate, y consacre tout un chapitre. « Sans la sagesse du discernement, nous pouvons devenir facilement des marionnettes à la merci des tendances du moment ». Et d’ajouter : « La société dans laquelle nous vivons nous oblige à développer une profonde capacité à discerner ». Nous devons « lire depuis l’intérieur » ce que le Seigneur nous demande, pour vivre dans l’amour et poursuivre sa mission d’amour ».
On sait que l’auteur fait référence au roi Salomon lui qui incarne cette sagesse pour gouverner : « J’ai prié et le discernement m’a été donné. J’ai supplié et l’esprit de la Sagesse est venu en moi ». L’Esprit de Dieu est celui qui éduque l’esprit de l’homme.

On comprend la place de la Parole de Dieu dans notre vie de foi. Quand j’ouvre et lis la Bible, c’est Dieu qui me parle et cette parole, dit l’auteur de la lettre aux Hébreux (2ème lecture), « Elle est vivante… plus tranchante qu’une épée à deux tranchants ». La preuve en écoutant l’Évangile, nous voyons que la Parole de Dieu, ça décoiffe, ça décape. Il n’est pas toujours agréable d’entendre : « Il est plus difficile à un riche d’entrer dans le Royaume qu’à un chameau d’entrer par le trou d’une aiguille ».
C’est l’histoire du jeune homme riche qui ne me rassure pas et m’interroge. Même s’il me paraît sympathique, il est celui qui me ressemble.
« Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » demande ce jeune homme à Jésus. Quand il dit : « Je respecte les commandements : pas de meurtre, pas de vol, ni de faux témoignage, honorer son père et sa mère… ». Mais ça ne semble pas suffisant pour être chrétien. « Peut mieux faire ! », semble lui répondre Jésus. St Vincent de Paul n’est pas satisfait de ce qu’il fait. Une dame de la noblesse le lui fait remarquer : « Mais, monsieur l’Abbé, que pouviez-vous faire de plus ? » Et Vincent de répondre : « Bien davantage, Madame ! ». C’est ce davantage qui a fait peur au jeune homme riche.
En effet pour devenir disciple, Jésus va lui dire : « Va ! Vends ce que tu as et donne-le aux pauvres… puis viens, suis-moi. »
Voilà ce qui lui manque à ce jeune… il est attaché à ses biens, et il veut « posséder la vie éternelle » comme il possède ses biens. La vie éternelle n’est pas à chercher du côté de l’avoir, mais du côté de l’être, du côté de la vie, du côté de la relation, de la communion, de la gratuité de l’amour. C’en est trop pour ce jeune et il s’en va tout triste. Jésus n’est pas contre la richesse, mais l’argent est mauvais quand il isole, quand il provoque le repli sur soi et conduit à vivre dans l’égoïsme. On veut réussir seul et sans les autres.
La vie éternelle, c’est aujourd’hui, maintenant que Jésus m’invite à l’accueillir.
D’ailleurs, regardez ce que fait Jésus : il ne juge pas, « il le regarda et l’aima ». « Un regard qui en dit long comme le dit le chant : « Laisse-toi regarder par le Christ… ».
Il y a tout dans ce regard : une telle intensité, une telle profondeur qu’on ne peut le décrire ; si peut-être qu’il est rempli d’amour. Jésus respecte sa décision, sa liberté. C’est l’occasion de nous poser la question de nos regards sur l’autre, les autres. Je me souviens de ces jeunes au bas de ce bâtiment et de dire : « Quand les gens passent et qu’ils nous regardent, à leur regard, on voit qu’ils ne nous aiment pas ». Prenons un peu de temps et regardons tous les regards possibles : un regard qui invite à la confiance, un regard chargé d’espérance, un regard de compassion, un regard qui dit : « Tu n’es pas seul ! ». Bref,  un regard qui remet en route et qui fait croire qu’avec Dieu tout est possible.

Maurice BEZ

Marie-Noëlle Thabut lit et commente l'intégralité des lectures du 28ème dimanche du temps ordinaire, année B

 

 

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