Homélie du père Michel Naas pour le 1er dimanche de l'Avent - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour le 1er dimanche de l'Avent - Année C

Homélie du 1er dimanche de l’Avent - Année C

(Jr 33, 14-16 ; Ps 24, 1b-2 ; 1 Th 3, 12 – 4, 2 ; Lc 21, 25-28.34-36)

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Ce premier dimanche de l’Avent inaugure une année liturgique nouvelle en même temps qu’une nouvelle traduction du missel romain. Changement d’année, changement de rite, un certain bouleversement donc !

C’est ce que nous dit aussi l’évangile de Luc, il nous parle de la fin d’un monde, pas forcément de la fin des temps, même si cela arrivera un jour ; il nous parle de la fin d’une certaine manière d’être.

C’est assez comique ! Quand on regarde la vie du monde et des gens qui l’habitent : bien des hommes agissent comme s’ils étaient éternels, ou comme s’ils voulaient le devenir, et usent la Terre jusqu’à la faire mourir.

Chaque jour nous nous sommes placés au pied du mur de l’Avenir. La fête de Noël que nous commençons à préparer, n’est pas la célébration de l’anniversaire du Petit Jésus, ce n’est pas un retour vers le passé, c’est un tremplin vers cet Avenir.

D’abord l’évangile nous demande de « nous redresser, de lever la tête, car notre rédemption est proche ». En plus, il dit que c’est aujourd’hui que le salut va faire irruption dans nos vies.

Pourtant comment ne pas courber la tête, et plier l’échine sous le poids des événements qui jalonnent le cours de nos vies : peines, morts et désordres de toutes sortes, comme dans la vie de l’Église d’ailleurs. Cela suscite souvent des peurs, ennemies de la foi, et des comportements irrationnels , ennemis de la construction de la paix. Notre manque d’espérance nous empêche de faire face à ce qui nous dépasse. Nous savons bien que si nous voulons que l’arbre donne des fruits et le rosier des fleurs, il nous faudra les tailler. Encore faut-il oser le faire ? Encore faut-il savoir le faire ?

Le temps de l’Avent est un temps de conversion, un appel à vivre autrement. L’évangile de Luc peut faire peur, mais il nous renvoie à nous-mêmes, à notre cœur, c’est là qu’il y a des soleils et des lunes à faire bouger, c’est là qu’il y a à faire un pas vers l’Avenir, vers un futur différent ; il n’est pas question de repousser le temps comme avec les crèmes antirides, il est question de l’accueillir tel qu’il est. Et pour ce faire, il faut marcher debout et redresser la tête, car comme je le disais déjà dimanche dernier en reprenant un mot de Saint Irénée : « la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant », donc debout, car comme dit encore l’évangile d’aujourd’hui : « il faut se tenir debout devant le Fils de l’homme ».

Alors :

► Il nous faut d’abord nous libérer de nos peurs. C’est la peur du nouveau qui sclérose et encroûte : que va devenir notre Église ; que va devenir notre paroisse… il y a de moins en moins de prêtres, il y a de moins en moins de pratiquants, il y a de moins en moins de croyants ; et des remarques de ce genre je pourrai encore en ajouter des pages et des pages. À nous de ne pas regarder en arrière en entretenant la nostalgie du passé, mais plutôt de nous dire : quel avenir y-t-a-il pour nous, car c’est sûr, il y en a un !

► Ne pas avoir l’obsession de vouloir construire un autre avenir avec nos propres forces, laissons-en la responsabilité à l’Esprit-Saint. Jérémie en annonçant un avenir meilleur à son peuple, le faisait en pleine crise : son peuple était écrasé par les Assyriens. Pourtant il dit que pour Israël, « un germe de justice » va naître qui sera promesse de bonheur.

Car si nous voulons la paix, il nous faut faire régner la justice. Si nous regardons la vie du Monde, où est-elle cette justice ? Quand on voit l’écart de niveau de vie entre pays riches et pays pauvres, quand on sait que 10 % de la population française vit en dessous du seuil de pauvreté et a besoin pour vivre du Secours Catholique ou des restos du cœur.

Les textes de la liturgie d’aujourd’hui nous disent simplement que dans notre société en crise, pousse un « germe de justice », couve un monde nouveau.

Que ce temps de l’Avent que nous commençons soit pour chacun d’entre nous un vrai temps d’espérance.

Michel Naas

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