Homélie du père Maurice Bez pour le 1er dimanche de l'Avent - Année C — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez pour le 1er dimanche de l'Avent - Année C

Dimanche 28 novembre 2021 - 1er dimanche de l’Avent – Année C

(Jérémie 33, 14-16 ; Psaume 24 ; 1er Thessaloniciens 3, 12 – 4, 2 ; St Luc 21, 25-28.34-36)

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EN « AVENT ! »

Une nouvelle année liturgique : De même qu’il existe une année légale ou civile commençant le 1er janvier, il y a pour l’Église une année qui s’appelle « liturgique », qui commence ce dimanche avec le temps de l’Avent. Le calendrier liturgique aide la communauté à vivre les grands événements de la vie et de l’enseignement du Christ. La liturgie actualise et rend présente l’action de Dieu dans l’histoire pour sauver son peuple. Que veut dire ce mot « liturgie » ? Vous connaissez ces mots : « métallurgie, chirurgie »… ce mot « urgie » veut dire transformation… et bien la « liturgie » agit en nous et sur nous pour nous transformer et nous faire vivre quelque chose de la vie de Dieu. De plus, une liturgie ça fabrique, ça fait devenir un peuple. Toute liturgie fait, constitue ceux et celles qui sont rassemblés en un peuple. Alors, bonne année… liturgique !

Pour comprendre le message des lectures de ce jour, je commencerai par cette histoire. Peut-être la connaissez-vous ?

Un cascadeur se prépare à traverser les chutes du Niagara sur un fil de fer, à plusieurs dizaines de mètres du sol. Le public est là, nombreux, confiant qu’il va réussir. Après avoir relevé son défi, le cascadeur demande au public : « Croyez-vous que je peux refaire cela les yeux bandés ? » – Oui, répond la foule. – « Alors qui veut monter sur mes épaules ? » On entend plus que le bruit de l’eau. Soudain, une voix brise le silence : « Moi, je veux y aller. » C’est un très jeune enfant. Les gens tentent de l’en dissuader. « Sais-tu ce que tu fais, n’as-tu pas peur ? » - « Non, c’est mon Père. »

Quelle confiance, de la part de ce fils vis-à-vis de son père ! Il faut une telle confiance pour oser une telle audace. Les lectures de ce jour nous parlent toutes de confiance, Une année liturgique vient de s’achever ; une nouvelle année liturgique commence. Nous entrons dans ce temps de l’Avent. Les lectures nous invitent à regarder l’avenir et à faire confiance. Jérémie voit le jour du Seigneur où, selon la promesse, tout annonce le bonheur : le droit et la justice permettront de vivre en sécurité. Le royaume est divisé : mais le Seigneur va réunir les 2 royaumes rivaux : la maison d’Israël (capitale : Samarie) et la maison de Juda (capitale : Jérusalem). Et pour cela, il annonce la venue d’un Sauveur qu’il nomme « germe de justice ». On comprend que ce temps de l’Avent soit un temps d’attente de ce Sauveur. St Paul demande aux Thessaloniciens de vivre en frères, dans l’amour, pour avoir cette attitude d’accueil du Seigneur, quand il viendra. Nous avons là, le premier écrit du Nouveau Testament (en l’an 51), à cette communauté qui doit préparer la venue d’un sauveur. Le psalmiste nous invite à suivre ainsi le chemin du Seigneur qui est « amour et vérité ».

Les 3 textes de ce jour nous répètent avec insistance que Jésus « viendra ». Oui, Jésus va venir, « avec grande puissance et grande gloire », mais avec « fracas »… Et on voit 2 attitudes possibles de la part des hommes. Les uns meurent de peur, dans la crainte des malheurs qui surviennent. D’autres, les disciples de Jésus reçoivent de lui 6 consignes d’espérance : « 1. Redressez-vous ; 2. Relevez la tête ; 3. Tenez-vous sur vos gardes ; 4. Que votre cœur ne s’alourdisse pas dans la débauche ou les soucis de la vie ; 5. Restez éveillés ; 6. Priez ! »

Pourquoi ces consignes ? Pour échapper à la destruction qui arrive et pour paraître debout devant les Fils de l’homme qui vient.

« Tout passe ». Difficile d’accepter que « tout passe », à commencer par nous-mêmes. Mais Dieu demeure ! Il est le « Vivant » pour toujours. On ne trouve pas en nous-mêmes la réponse, mais en Dieu. Car « Jésus vient ». C’est le sens de ce temps de l’Avent. Les 3 textes de ce jour nous le répètent avec insistance. De plus, à chaque messe, après la consécration nous chantons ce désir d’un monde à venir : « Nous attendons ta venue dans la gloire… nous attendons que tu viennes… Viens, Seigneur Jésus ».

Entrer en « Avent », c’est entrer dans le temps de Dieu, qui est aussi le temps de l’homme : un temps pour se construire comme bâtir un monde de justice et de paix. L’espérance nous habite et elle alimente notre confiance. Prier, n’en doutons pas, c’est le moyen privilégié d’assumer le temps et de guetter les venues du Seigneur dans nos vies comme au cœur de notre monde.

Maurice BEZ

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