Homélie du père Michel Naas pour la fête de La Sainte Famille - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas pour la fête de La Sainte Famille - Année B

Homélie Sainte Famille - Année B

(Genèse 15, 1-6 ; 21, 1-3 ; Ps 104 ; Hébreux 11, 8… ; Luc 2, 22-40)

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Pour célébrer la Sainte Famille, la liturgie nous propose un passage de l’évangile de l’enfance de Luc où apparaissent 2 vieillards, un passage du livre de la Genèse où est faite une prédiction à Abraham et un passage de la lettre aux Hébreux où il est question de la foi de ce même Abraham.

Dans l’évangile de Luc, que font Joseph et Marie ? Par le respect des rites religieux juifs et la présentation de Jésus au temple, ils intègrent Jésus dans une famille plus large que la leur, celle du peuple d’Israël avec ses lois et ses rituels. L’incarnation se précise ; car pour être incarné, il faut des racines, et celles-ci nous sont données par une nation, une Église, une famille.

Nous avons trop tendance à oublier que Jésus fut pleinement homme ; et les évangiles apocryphes, rejetés comme non canoniques, c’est-à-dire ne reflétant pas la vérité, nous ont présenté Jésus un peu comme un magicien qui change des modelages en terre en oiseau, juste en claquant des doigts. Ceci pour nous faire croire que Jésus depuis sa tendre enfance pouvait tout. Il pouvait tout, il savait tout et on désincarnait ainsi le Messie d’Israël, le sauveur du monde.

Ici, avec la Sainte Famille, la liturgie nous parle d’une autre incarnation du Fils de l’Homme, qui a dû, comme tout enfant, faire des bêtises, qui a dû avec son père apprendre à travailler le bois, et l’a écouté conter l’histoire de sa famille et de son peuple. Il a dû se blottir dans les bras de sa mère pour pleurer quand il s’était fait mal ou quand elle le berçait pour l’endormir. Un petit homme donc !

Mais en même temps, il y a la présence de Siméon et de Anne, les 2 vieillards qui « attendaient la Consolation d’Israël ». Siméon vient au temple, « poussé par l’Esprit », ainsi, « ses yeux peuvent voir le salut que Dieu préparait à la face des peuples ». L’un comme l’autre accueillent l’irruption de la nouveauté dans leurs histoires personnelles alors qu’ils sont selon le psaume « rassasiés d’années », nouveauté pour le peuple d’Israël, comme le chante Siméon, mais aussi nouveauté pour le monde.

Ils discernent au-delà des apparences, celles d’une famille d’Israël qui pratique les rites demandés par la loi de Moïse, la présence du Messie, cet envoyé de Dieu qui délivrera son peuple et assurera un avenir à toutes les nations en leur apportant le salut.

Comme à Noël, où dans la mangeoire se profile l’offrande eucharistique, ici dans la présentation, se profile l’offrande pascale signifiée par Siméon à Marie: « il sera signe de contradiction, et toi, ton âme sera traversée d’un glaive ».

Et comme je le disais déjà hier avec la naissance de Jésus dans cette étable avec les bergers, cette présentation de Jésus au temple s’inscrit dans l’histoire d’un peuple. La liturgie ne s’y trompe pas en nous parlant d’Abraham. Celui-ci attendait une descendance , mais lui et Sara étaient trop vieux. Leur Avenir était stérile. Pourtant la Parole du Seigneur leur ouvre un autre avenir.

« Regarde le ciel, et compte les étoiles si tu peux ». Dans ce ciel, Yahvé lui fait sentir les signes des temps et reconnaître l’intervention divine dans son existence ; ce que l’Ange Gabriel va dire à Marie : « Rien n’est impossible à Dieu ». Et comme Marie, « Abraham eut foi dans le Seigneur », et comme pour Marie, tout ce que Yahvé lui avait annoncé va se réaliser.

La vie d’Abraham va changer, parce qu’il va croire en la parole qui lui fut adressée. C’est de cette foi dont parle la lettre aux Hébreux, la foi de Sarah, la foi d’Abraham, une foi comme celle de Marie, soumise à l’épreuve de la vie. Pour se conformer aux traditions sanglantes de fécondité acquises au pays d’Haran d’où il vient, il doit sacrifier son fils premier-né. Mais sa foi en l’Éternel, et l’attente d’une descendance « aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel », elle aussi éternelle, va lui faire retenir son bras au moment du sacrifice.

Ainsi, si l’Église parle de Sainte Famille, c’est simplement pour mieux encore incarner le Fils de Dieu dans notre humanité. Car c’est par « le mystère du Verbe incarné » comme le dit si bien une des préfaces de la nativité, que Dieu veut rencontrer cette humanité qu’il a créée. Simplement aussi, pour dire que dans tous les moments de vie vraiment vécus avec chaleur et avec âme que nous pouvons rencontrer celui qui s’est fait homme pour nous sauver.

Michel Naas

 

 

 

 

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