Homélie du père Maurice Bez pour la fête de La Sainte Famille - Année B — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez pour la fête de La Sainte Famille - Année B

Dimanche 27 décembre 2020 – La Sainte Famille

(Genèse 15, 1-6 ; 21, 1-3 ; Ps 104 ; Hébreux 11, 8… ; Luc 2, 22-40)

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La famille !
Cela tombe bien de fêter la Sainte Famille, en ces temps qui sont les nôtres. Jamais nous n’avons autant parlé de la famille en ce temps de pandémie et au moment des fêtes : » souvent, loin des siens, ou encore en nombre restreint… » Mais que la magie des réseaux sociaux a pu rendre présente… comme s’il fallait s’habituer à vivre ces présences dans l’absence, dans l’invisible, comme si ce manque de rencontres présentielles, augmentait la nécessité de « remettre » comme valeur première cette réalité qu’est la famille. Un lieu où circule beaucoup d’amour, et quels que soient les soucis familiaux, la famille reste un lieu de confiance et d’attachement malgré les aléas de la vie !

La Sainte famille !
Je reste toujours perplexe devant cette appellation ! Car, Sainte, parce qu’elle est peut-être celle dont nous rêvons tous : une famille où tout tourne rond, un lieu chaleureux où nous sommes heureux de nous retrouver. Mais est-ce bien cela l’image que Marie, Joseph et Jésus nous donnent de la Sainte Famille ? Elle a connu ses problèmes, elle aussi : l’incertitude de la paternité, accouchement en catastrophe, loin de sa maison et des siens qui sécurisent, une famille déracinée qui connaît le chemin de l’exil, la fugue de Jésus. Mais « Sainte » peut-être parce que Dieu y tient la première place, qu’il l’accompagne sur une route parfois difficile, qu’il y est présent au fil des jours.

Dieu est là partout où l’on partage la joie, le bonheur et plus encore là où l’on porte ensemble le poids des épreuves, de la souffrance et du déchirement.

Les textes de ce jour
Déconcertants, ces textes bibliques qui, pour nous parler de la Famille, de la Sainte Famille, nous présentent deux couples, disons pour le moins hors du commun.
Le premier, celui d’Abraham et Sarah, avancés en âge, sans enfant, 2000 ans avant notre ère. À la suite d’une mystérieuse promesse, ils mettent au monde un petit Isaac.
Le deuxième, celui de Joseph et Marie, très jeunes au contraire, mais qui, eux aussi, après une Promesse et avant d’habiter ensemble, attendent un enfant : Jésus. Aussitôt né, selon la coutume, ils le présentent au Temple pour le consacrer au Seigneur. C’est l’Évangile de cette fête.

Luc insiste par 5 fois sur l’accomplissement de la loi. Bien qu’il soit Fils de Dieu, Jésus et sa famille, ne se mettent pas à l’écart de la société de leur temps : ce sont des juifs pratiquants… tout simplement, humblement.

Et ce jour où Jésus est porté au Temple par ses parents, il se trouve un homme, ce vieillard Syméon qui accueille Jésus, le prenant dans ses bras, lui donne des titres prestigieux : « Messie du Seigneur » - « Salut préparé pour les peuples » - « Lumière pour éclairer les nations » - Mais Syméon annonce à Marie que son enfant sera « un signe de contradiction, qu’un glaive de douleur transpercera son cœur ». La Passion est déjà là, mais pas encore !

Quand les parents viennent présenter leur enfant au Temple, c’est un peu comme ces parents qui présentent leur enfant au baptême, un peu comme une offrande…

Oui, « vos enfants ne sont pas vos enfants… » dit Khalil Gibran. Un acte de désappropriation… Pourquoi vous demandez le baptême, et cette maman de répondre : « Je veux que Dieu finisse mon enfant ».

Puis-je rappeler en terminant et en lien avec l’Évangile de la Présentation, qu’une icône représente Marie à la crèche. Elle tourne le dos à son petit, dans un geste de désappropriation, elle aussi. Il n’est pas à elle, il est au monde.

Exalter la famille, c’est la regarder à la lumière de cette liturgie. Elle n’est jamais apparue si grande dans son rôle et utile à notre monde !

Le poète Goethe disait : « Il y a deux choses que les enfants doivent recevoir de leurs parents : des racines et des ailes ! » À méditer !

Maurice BEZ

 

 

 

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