Une vierge miraculée, Notre-Dame des Jacobins — Cathédrale Saint-Jean Saint-Etienne

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Une vierge miraculée, Notre-Dame des Jacobins

La vierge du Passignano

Claude Menestrier, né en 1580 à Vauconcourt (70), exerça ses missions de prêtre et de docteur en droit à Rome. Grâce à ses relations avec la plupart des cardinaux et principalement avec Barberini, le neveu du Pape Urbain VIII, cet amateur d’art rencontra de nombreux artistes. Vers 1630, il commanda à Domenico Cresti, dit le Passignano, une représentation de la Vierge. Moyennant dix écus d’or, il l’a reçue pour sa dévotion personnelle. Cela représentait 30 livres, quand un prêtre de l’époque en gagnait 800 ou 900 par an, ce qui aujourd’hui équivaudrait à 120 euros.

Rescapée du nauvrage

Nommé membre de l’insigne chapitre de Besançon, Claude Menestrier profita du voyage d’un légat du Pape vers la France pour rejoindre son canonicat. A l’escale de Toulon, le chanoine préféra rejoindre par voie de terre Marseille, laissant sa cargaison d’oeuvres d’art sur la galère. Malheureusement, une violente tempête fit chavirer cette dernière. Arrivé à Marseille, le chanoine se rendit sur les lieux du naufrage pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être, mais en vain. Après trois jours passés dans l’eau, la petite Vierge de Passignano vint s’échouer sur le rivage, parfaitement intacte, alors que la toile était simplement roulée et maintenue par une ficelle. « D’un visage gai, d’un coeur rassuré, et plein d’un juste sentiment des grâces que Dieu et la Sainte Vierge lui avait faites », il promit de ne pas garder cette bienfaisante image pour lui seul.

Confiée à la dévotion des frères Dominicains

Connaissant la fervente dévotion des frères Dominicains de Besançon pour le culte de Marie à travers le Rosaire, le chanoine Menestrier leur offrit le tableau. Rappelé à Rome, il chargea son ami Anthoine Alviset, curé de Saint-Pierre, de le remettre au couvent. Le 2 janvier 1633, le père prieur Pierre Alexandre Ratelier reçut la représentation de la Sainte Vierge. Lors de la célébration, il retraça l’histoire du tableau et demanda à l’assistance de le vénérer.

Protégée des flammes

La réputation de la Vierge miraculeuse s’étendit rapidement dans le Doubs, le Jura, la Haute-Saône et même jusqu’en Suisse, en Italie et à Paris. De nombreux oratoires dédiés à la Vierge des Jacobins de Besançon furent crées et de nombreux miracles furent recensés de partout : guérisons, protections contre les incendies, les attaques de soldats et les noyades. Les artistes bisontins se lancèrent dans la reproduction de la Vierge afin de répondre à la dévotion populaire.
Le 12 décembre 1654, une copie du tableau, que Pierre Duloisy voulait reproduire en gravure, se retrouva dans un brasier. Elle aurait du se consumer, mais la femme du graveur la retrouva miraculeusement intacte dans les flammes. Ainsi, après avoir été sauvée des eaux, la Vierge était sauvée du feu.

Epargnée par la Révolution

En 1790, le couvent des Dominicains fut fermé et les biens furent dispersés ou vendus. Epargnée, la petite Vierge fut transférée vers l’église métropolitaine, la cathédrale Saint-Jean. Sa vénération se perpétua durant la Révolution et sous la Terreur, alors que la cathédrale était consacrée au culte constitutionnel de la déesse Raison. Grâce à la ferveur qui lui était dévolue, la Vierge des Jacobins fut sauvée de la tourmente révolutionnaire.

Vénérée à la cathédrale depuis 224 ans

Vers 1830, les travaux d’embellissement de la cathédrale du cardinal de Rohan-Chabot, archevêque de Besançon, concernèrent également la chapelle Boitouset qui accueillait désormais Notre-Dame des Jacobins. Les caissons de la voûte, les guirlandes sur les murs, les douze apôtres de Georges-Philippe Clésinger et la gloire datent de cette rénovation. Les quatre vitraux de la chapelle furent quant à eux commandés par le cardinal Mathieu dans le troisième quart du XIXe siècle.

Chapelle Boitouset, cathédrale Saint-Jean

Sauvée du vandalisme

La Vierge des Jacobins, de nombreuses fois « miraculée », dut subir un nouvel affront. Le 19 mars 2008, le tableau fut vandalisé : d’abord gratté puis couvert d’inscriptions nazies, le visage de la Vierge et une partie de celui de l’Enfant furent ensuite arrachés avec un couteau. Par chance, le morceau perdu sera retrouvé dans une poubelle de la ville le soir même. Le tableau fut alors confié aux soins de Joseph Garcia, restaurateur à Chambornay-lès-Bellevaux (Haute-Saône). Le 27 avril 2010, la Vierge des Ondes retrouva sa place dans la chapelle Boitouset, sous bonne protection.

Priez pour nous

MARIE,
Toi qui as reçu Jésus
et qui nous l’as donné,
Apprends-nous
à répondre à ses appels,
à être fidèles à son
Eucharistie,
et à servir nos frères.
AMEN !

 

Réalisation : Chloé Monnier et Sébastien Choffat
Photographies : François Julien