Le mercredi des Cendres — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Le mercredi des Cendres

Le Mercredi des cendres, premier jour du Carême, est marqué par l’imposition des cendres : le prêtre dépose un peu de cendres sur le front de chaque fidèle, en signe de la fragilité de l’homme, mais aussi de l’espérance en la miséricorde de Dieu. En 2021, il est fêté le mercredi 17 février.
Mais pourquoi le Carême commence-t-il par le mercredi des Cendres ? Quelles sont l’origine et la signification religieuse de la fête des Cendres ? Voici quelques éléments de réponses.
(Dossier réalisé conjointement avec Monique du doyenné du Haut-Doubs Forestier)

« Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1,15)

Pourquoi un mercredi des Cendres ?

(Source : Guide des traditions et coutumes catholiques)

Le mercredi des Cendres marque l'entrée officielle en Carême et dans le cycle pascal. Il peut tomber n'importe quel mercredi entre le 4 février et le 10 mars, en fonction de la date de Pâques. Les cendres qui proviennent des rameaux de l'année précédente, brûlés pour l'occasion, sont déposées sur le front des fidèles. Cette coutume de se couvrir la tête de cendres – et à l'origine de se revêtir aussi d'un sac – est une ancienne pratique pénitentielle qui remonte au peuple hébreu (Jonas 3.5-9  Jérémie 6.26;25- 34 ; Matthieu 1 1,21).

Aux commencements du christianisme

Ce rite des cendres n'était pas directement associé au début du Carême. Vers l'an 300, il fut adopté par certaines Églises locales et intégré au rite d'excommunication temporaire ou de renvoi des pécheurs publics de la communauté. Ces personnes s'étaient rendues coupables de péchés ou de scandales «majeurs» : apostasie, hérésie, meurtre et adultère (considérés comme des péchés «capitaux»).

Au VIIe siècle environ

Cette coutume donna lieu, dans certaines églises, à un rite public du mercredi des Cendres. Les pécheurs confessaient d'abord leurs péchés en privé. Puis ils étaient présentés à l'évêque et mis publiquement au rang des pénitents, ils devaient se préparer pour recevoir l'absolution donnée le Jeudi saint. Après une imposition des mains et des cendres, ils étaient renvoyés de la communauté comme Adam et Eve l'avaient été du paradis. Bien sûr, on leur rappelait que la mort est la conséquence du péché : « Oui, tu es poussière et à cette poussière tu retourneras » (Genèse 3,19).

Les pénitents vivaient en marge de leur famille et du reste de la communauté chrétienne pendant les quarante jours du Carême (d'où l'expression de « quarantaine »). Le « sac » qu'ils avaient revêtu et la cendre dont ils étaient couverts permettaient de les reconnaître lors des assemblées ou, le plus souvent, aux portes de l'église où ils étaient relégués. Cette pratique pénitentielle impliquait généralement de s'abstenir de viande, d'alcool, de bain. Il était également interdit de se faire couper les cheveux, de se raser, d'avoir des relations sexuelles et de gérer ses affaires. Selon les diocèses, il arrivait que certaines pénitences durent plusieurs années, voire toute la vie.

Au cours du Moyen-Âge

C'est la dimension personnelle du péché, plutôt que son caractère public, qui fut objet d'insistance. Par conséquent, les traditions associées au mercredi des Cendres furent appliquées à tous les adultes de la paroisse, mais sous une forme mitigée. Au XIe siècle, les pratiques en usage étaient fort semblables à celles que nous connaissons aujourd'hui. Depuis quelques années, il existe une alternative à la formule traditionnelle pour l'imposition des cendres. Elle met en valeur un aspect beaucoup plus positif du Carême : « Convertissez-vous et croyez à l'Évangile » (Mc 1,15).
 
Dans les églises de Bretagne insulaire et d'Irlande, une nouvelle modalité pénitentielle se développa, entre le VIe et le VIIIe siècle, sous l'influence des moines celtes. Il s'agissait d'une forme de pénitence personnelle et privée pour des péchés moins graves que ceux évoqués ci-dessus. Cette pratique, plus que le rite du mercredi des Cendres, allait contribuer à faire évoluer les modalités du sacrement de la réconciliation.

De nos jours

Au cours de ces vingt dernières années, ces traditions ont été associées à des pratiques nouvelles, mettant l'accent sur une dimension plus positive du Carême.

Quelle est la symbolique des cendres ? Le Père Olivier de Cagny, président de la Commission de la Pastorale liturgique et sacramentelle du diocèse de Paris, nous donne quelques clés :

 


 

Célébration des Cendres, un symbole de Carême

(Source : La Croix)

Le Carême s’ouvre avec la célébration du mercredi des Cendres. Dans la Bible, les Hébreux se couvraient la tête de cendres en signe de pénitence. Ce symbole s’est imposé tardivement dans la liturgie catholique du premier jour du Carême.

Dans la Bible, les cendres sont le signe qui exprime la tristesse de l’homme devant le malheur. « Me voici pareil à la poussière et à la cendre », crie Job après avoir tout perdu (Jb 30, 19) tandis que Tamar, fille de David, « répandit de la cendre sur sa tête » après avoir été violée (2S 13,19). Se couvrir de cendre, voire se rouler dans la cendre, est donc logiquement devenu aussi le symbole du deuil : « Ô fille de mon peuple, revêts-toi de sac et roule-toi dans la cendre ! Prends le deuil », demande Jérémie à Jérusalem (Jr 6,26).

Plus profondément, la cendre est indissociable de la poussière – les traducteurs grecs de la Bible emploient souvent un mot pour l’autre – renvoyant à celle d’où l’homme a été tiré avant que Dieu ne lui insuffle la vie. « Tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière », chante ainsi le psalmiste (Ps 103,29) alors que Dieu met en garde Adam : « Tu es poussière, et à la poussière tu retourneras » (Gn 3,19).

La cendre symbolise ainsi le néant de l’homme devant l’absolue transcendance du Dieu qui se révèle à Moïse à travers un buisson ardent qui, lui, ne se consume pas. Elle est donc, logiquement, l’état auquel retourne le pécheur qui se détourne de Dieu. Ainsi l’idolâtre « qui se repaît de cendre » (Is 44,20) et dont le « cœur n’est que cendre » (Sg 15,10). C’est aussi la cendre que les prophètes promettent aux pécheurs : « Sur la terre, je te réduis en cendre », prévient Ezéchiel (Ez 28,18) « les méchants (…) seront de la cendre sous la plante de vos pieds », annonce Malachie (Ml 3,21). Par analogie, c’est donc en se couvrant la tête de cendre que les pécheurs reconnaissent leur état et deviennent des pénitents : le roi de Ninive après la prédication de Jonas « se couvrit d’une toile à sac, et s’assit sur la cendre » (Jon 3,6).

Mais, pour la Bible, ce geste de pénitence anticipe aussi la victoire pour qui s’engage à faire confiance à Dieu. C’est le cas pour Judith qui, pour prier Dieu avant de combattre le Babylonien ­Holopherne, « répandit de la cendre sur sa tête et ne garda que le sac dont elle était vêtue » (Jdt 4,11). D’ailleurs, pour Isaïe, le Messie se manifestera en venant « consoler tous ceux qui sont en deuil » et « mettre le diadème sur leur tête au lieu de la cendre » (Is 61,3).