Homélie du père Michel Naas pour la fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ - Année B
Le Saint-Sacrement - Année B
(Exode 24, 3-8 ; Ps 115 ; Hébreux 9, 11-15 ; Marc 14, 12-16. 22-26)
Que célébrons nous aujourd’hui en cette fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ ? Nous célébrons la présence réelle de Jésus-Christ dans l’Eucharistie. Encore aujourd’hui, dans bien des endroits des prêtres organisent des processions dans nos villages ou dans nos villes avec le Saint-Sacrement exposé dans un Ostensoir, à l’occasion de cette fête. Je n’ai rien contre, mais ce n’est pas là l’essentiel !
Les évangiles nous parlent de l’importance du repas pascal, dont il est fait mention dans ce passage de Marc : plus de levain dans la maison, car il faut, à partir de ce jour, construire quelque chose de neuf. Et puis Saint Marc nous rappelle que « Pendant le repas, le Seigneur prit du pain et prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna ». La fraction eucharistique, comme le partage de la Parole d’ailleurs, ne peuvent se dire ou se faire sans rompre dans la vie de tous les jours, le pain avec ceux qui n’en n’ont pas.
Eucharistie, cela signifie action de grâce, et à chacune de nos Eucharisties, nous remercions Dieu notre Père pour le Don de son Fils. Il se donne pour nous, il se donne pour le monde, il se donne pour le salut du monde.
En ce sens, il refait alliance avec nous, c’est pourquoi la liturgie nous donne à lire le livre de l’Exode où Moïse verse une partie du sang sur l’autel, signe de la présence de Yahvé au milieu de son peuple, et l’autre moitié sur le peuple, qui devient ainsi le peuple de Yahvé. Ce sang versé, signe de l’alliance est aussi le signe de l’engagement total de Dieu envers les hommes, qui demande réciproquement l’engagement total de l’homme en Dieu.
Le Don total du Corps rompu de Jésus pour le monde, en cette fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, nous dit simplement qu’aujourd’hui, nous célébrons le vécu de l’homme dans ses joies comme dans ses souffrances, dans ces offrandes que nous apportons.
Nous sommes invités à manger et à boire, et non pas simplement à regarder puisque le Christ a dit « prenez et mangez ; prenez et buvez ».
C’est la fête du « Corps » et ce corps, c’est aussi nous ! Le livre de l’Exode parle de la communion établie entre Dieu et Israël, et nous parle aussi de la communion que le repas eucharistique crée avec Jésus mort et ressuscité. En fêtant le Corps et le Sang du Christ, nous faisons mémoire de la Parole fondatrice de Jésus qui se jour-là crée la communauté Église. Car si c’est l’Eucharistie qui crée l’Église, il n’y a pas d’Eucharistie sans Église, c’est-à-dire une communauté qui rend grâce pour la vie donnée de Jésus.
Ce dimanche est une piqûre de rappel, chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie, nous nous rappelons de l’Alliance que Dieu a fait avec nous en Jésus-Christ, ce que nous disons au moment de la consécration : « Prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de Mon Sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Faites cela en mémoire de moi. »
La lettre aux Hébreux parle d’une « alliance nouvelle, d’un testament nouveau ». Ce testament nouveau prend tout son sens dans le commandement de l’amour qui nous demande d’aimer Dieu et de vivre en communion fraternelle les uns avec les autres. Comme dans chaque sacrement, dans ce Sacrement du Corps et du Sang du Christ, il y a une dimension de verticalité, qui est appel à la sainteté dans la force de l’Esprit, et une dimension d’horizontalité, c’est-à-dire d’ouverture de nos bras aux frères désemparés.
Père Michel Naas
Ceci est mon corps - Lc 22, 7-21 (Théobule)
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