Homélie du père Maurice Bez — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez

Dimanche 7 Janvier 2024 – Épiphanie du Seigneur (et Meilleurs Vœux ! )

(Isaïe 60, 1-6 ; Ps. 71 ; Éphésiens 3, 2-3a.5-6. ; Matthieu 2, 1-12)

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« Notre horoscope… »

En début de chaque année, les horoscopes font la une… et beaucoup de penser que l’avenir des hommes comme du monde est dans les étoiles. C’est une croyance qui remonte à la nuit des temps. Et en cette fête de l’Épiphanie l’Évangile nous parle d’une étoile apparue dans le ciel comme signe de la naissance d’un roi mystérieux des Juifs.

Prenons au sérieux ce récit symbolique. St Matthieu veut nous dire d’une manière imagée que Jésus est bel et bien le Sauveur, non seulement du peuple Juif, mais de toute l’humanité.

Nous sommes là devant la Foi de la première communauté chrétienne.

Notons au passage que l’Étoile des mages ne leur a pas indiqué ce qui allait arriver, mais ce qui était arrivé. C’est l’inverse de la prétention des astrologues de tout genre à prédire l’avenir. Les mages se sont mis en route dans une aventure pleine de risques à la recherche d’un mystérieux personnage, auprès d’un enfant qui était, lui, la véritable étoile. « L’astre d’en haut » avait proclamé le père de Jean-Baptiste ; « Étoile radieuse du matin » dira l’Apocalypse de St Jean.

Alors, voilà notre étoile, c’est le Christ : c’est notre horoscope chrétien.

Nous sommes, comme beaucoup de nos contemporains des « Mages » qui, dans la nuit, sont en quête d’une étoile ou suivent une étoile !

La foi est l’étoile du croyant. Elle est un don de l’Esprit, une lumière intérieure qui l’aide à regarder « autrement » sa vie quotidienne. La foi est une invitation à apprendre à discerner les « épiphanies » de Dieu, à découvrir ces mille et une petites étoiles qui, de temps en temps, percent la grisaille de notre vie quotidienne.

L’étoile du croyant est la foi. Notre étoile, c’est le Christ. Étoile qui n’est pas accrochée dans le firmament de notre imaginaire mais au plus profond de notre cœur où l’Esprit murmure : « Si tu savais le don de Dieu ! ».

Car avouons-le, si tant de gens lisent leur vie et leur avenir dans les horoscopes, cela traduit la plus grande détresse de l’homme d’aujourd’hui : ne plus avoir dans son cœur ni étoile, ni rêve, ni espérance.

Si nous voulons lire chaque jour notre horoscope chrétien, et bien « lève les yeux alentour et regarde » (1ère lecture Isaïe). « Il y a une étoile dans le cœur de chaque homme », cette étoile a un nom pour nous : Jésus Christ.

On dit de Pentecôte que c’est Pâques qui prend feu. L’Épiphanie, c’est Noël qui éclate, qui se déploie, qui prend toute son ampleur, qui dit ce qu’il a à dire, pour tous les hommes de tous les temps, de toute race, de toute culture, manifestant ainsi sa densité, l’universalité du salut.

La tradition s’est plu à représenter ces mages comme appartenant à des races différentes. La légende en a fait des rois et leur a donné des noms : Melchior, roi des Perses, Balthazar, roi des Indes, et Gaspar, roi arabe. Ainsi, à la crèche, tous les peuples du monde étaient représentés. Le salut s’adresse à tous.

Les mages se laissent guider par l’étoile. Ils sont des païens, ils viennent au Christ par le biais de leur astrologie, de leur religion.

En apportant au prince de la paix les biens de leur pays et de leur culture, ne sont-ils pas prophètes d’un ordre mondial où les nations échangeraient leurs ressources pour un équilibre des biens de la terre ?

Nous nous appelons « catholiques ». Un titre parfois dévalué, à connotation de « boutique », « d’étroitesse d’esprit », de « ghetto »… difficile à porter devant certains de nos contemporains. Mais « catholique » veut dire « universel », « citoyen du monde », contemporain de tout homme et de tout l’homme, « accueil et ouverture au monde », « amour sans frontières » : notre fierté !

Les mages apportent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’or, c’est pour exprimer la royauté du Christ, l’encens pour dire la divinité de Jésus, la myrrhe pour reconnaître l’humanité de Jésus et annoncer sa passion.

Pour éviter Hérode, « ils repartirent par un autre chemin ». Il en va ainsi pour chacun, chacune d’entre nous : après l’Eucharistie du dimanche, ou la méditation de ce texte d’Évangile, nous ne sommes plus les mêmes qu’en arrivant à la messe : quelque chose a changé en nous, un autre chemin intérieur ou encore que celui du pouvoir des grands de ce monde !

Maurice BEZ

 

Que ces mots de Eluard habitent nos 366 jours de 2024

« Il est des mots qui font vivre et ce sont des mots innocents : le mot chaleur, le mot confiance, amour, justice et le mot liberté, le mot enfant et le mot gentillesse, et certains noms de fleurs et certains noms de fruits, le mot courage et le mot découvrir et le mot frère et le mot camarade et certains noms de pays, de villages et certains noms de femmes et d’amis ».

Paul Eluard