Méditation du père Bruno Doucet — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Méditation du père Bruno Doucet

Méditation pour les enfants et ceux qui ont gardé leur âme d’enfant en regardant le petit âne qui a porté Jésus à son entrée à Jérusalem

Marc 15, 1-39

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Je voudrais vous confier une question qui m’habite depuis quelques semaines : Qu’est devenu le petit âne sur lequel Jésus est monté pour entrer à Jérusalem ? Je me disais qu’il devait être fier ce petit âne de porter un homme que tout le monde acclamait. Il ne savait pas ce qu’il avait fait, mais ce devait être quelqu’un de drôlement important pour qu’on l’acclame ainsi : Hosannah, criaient-ils, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le règne qui vient, celui de David notre Père. Hosannah, au plus haut des cieux !

Ils devaient ensuite le rendre à son propriétaire… Mais avec cette foule, ces cris, cette joie, ils l’ont oublié et il s’est simplement retrouvé attaché à un mur et alors, il a regardé ce qui est arrivé à celui qu’il avait transporté sur son dos : il avait entendu qu’ils l’appelaient Jésus et il a été stupéfait et il ne comprenait plus.

Alors moi le petit âne, j’ai compris qu’il y avait la foule mais aussi, les grands chefs, les prêtres. Il y avait aussi un certain Pilate qui était le responsable des Romains qui occupaient la ville. J’ai compris que ceux-ci voulaient accuser Jésus mais je ne comprenais pas ces accusations. Il avait l’air si doux, si humble ce Jésus. D’ailleurs, il n’a rien répondu, comme s’il acceptait ces accusations. D’ailleurs, personne ne le défendait.

Moi, je suis un petit âne, je ne comprends pas grand-chose à la vie, je me contente de transporter ce qu’on me met sur le dos et parfois, ceux qui me mènent me donnent des coups de trique pour que j’avance plus vite. Mais alors, ce Jésus, qu’est-ce qui s’est passé pour qu’ils deviennent tous aussi violents avec lui ? Et tous, les prêtres, le romain Pilate, et même la foule ! Alors eux, ils ont eu vite fait de retourner leur veste. Ils l’acclamaient quand je le portais en entrant à Jérusalem et voilà qu’ils veulent qu’il soit crucifié. Ah oui ! ils ont eu vite fait de changer d’avis. Et lui, Jésus, qui ne se révolte pas. Je l’ai bien regardé, j’ai vu ses yeux, j’ai eu l’impression qu’il les aimait quand même… Mais peut-être que je me suis trompé parce qu’ils étaient drôlement méchants avec lui…

Voilà qu’ils l’emmènent en dehors de la ville. Je voulais voir ce qui allait arriver. Alors j’ai grignoté la corde qui m’attachait au mur et je l’ai suivi… Ils l’ont cloué sur une croix avec deux autres. Je ne comprends toujours pas ce qu’il a fait de mal… Ils ont l’air de lui reprocher de vouloir être un roi, le roi des juifs. C’est peut-être pour ça qu’ils lui ont mis une couronne d’épines… En tous cas ça doit lui faire mal toutes ces épines ! Ce qui doit surtout lui faire mal, c’est toutes ces insultes, tous ces gens qui se moquent de lui.

Je ne voyais plus le temps passer, tellement j’avais mal avec lui. C’est bizarre, je ne le connaissais pas, mais de l’avoir porté pendant quelques heures, je me suis senti bien, heureux, il était si léger, et lui, il ne me donnait pas de coups de trique ! Et là j’ai mal de voir tous ceux qui s’acharnent contre lui. J’ai eu peur qu’il meure… mais, ça y est ! On ne reste pas longtemps crucifié, on étouffe et on meurt. Et lui aussi est mort. Quelle tristesse ! Les gens sont vraiment fous !

Alors je les ai vues : quelques femmes qui pleuraient doucement, j’ai su après qu’il y avait Marie sa maman et puis cet homme qui a descendu le corps pour le mettre dans un tombeau.

Au fond de moi, je n’étais pas d’accord avec tout ce qu’on lui avait fait. Il avait l’air si bon !

Alors moi aussi, j’ai pleuré et je me suis couché tout près de la tombe, triste et je me suis endormi… Et je n’ai pas entendu le tombeau s’ouvrir. Ce sont quelques femmes qui, dès le matin en arrivant m’ont réveillé et avec elles, j’ai vu le tombeau vide. Le corps de Jésus n’était plus là et j’ai senti en moi comme quelque chose qui revivait, une sorte d’espérance de vie, presque sûr que j’allais le revoir cet homme et peut-être de nouveau le porter, là où il voudrait aller…

Bruno, votre frère prêtre