Méditation du père Bruno Doucet — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Méditation du père Bruno Doucet

Méditation 4ème dimanche du temps de Pâques

Journée mondiale de prière pour les vocations

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Ils sont 6 garçons dans notre diocèse à se préparer à être prêtre. Et il nous faut vraiment prier pour eux. Avec vous, devant vous, je ressens le besoin de revenir sur l’histoire de ma vocation, vocation à accueillir chaque jour, chaque matin en se levant.

Il y a 40 ans, je me lançais dans la même aventure du sacerdoce… Pour moi, cette ordination fut précédée d’une longue maturation qui passa par bien des chemins dont la formation et le travail salarié en menuiserie et l’accueil au compte-goutte de ce que me disait l’Esprit. Au compte-goutte parce qu’il a utilisé pour me parler depuis ma naissance, nombre d’hommes et de femmes, croyants et incroyants, qui ont croisé mon chemin et en particulier dans le monde du travail professionnel.

Bousculé dans ma vie spirituelle par mes deux premières années de grand séminaire, j’ai cherché du côté de la congrégation des petits frères de Jésus. J’avais découvert la spiritualité de Charles de Foucauld dans le livre « Au cœur des masses » du petit frère René Voillaume, dès le début du temps de séminaire. Je me voyais alors beaucoup plus vivre une vie cachée de travail, prière et partage de la vie des gens au milieu desquels j’aurais vécu avec un ou deux compagnons en fraternité. Au bout de 9 mois de discernement, partageant la vie d’une telle fraternité dans le Var, les petits frères présents autour de moi jugèrent que telle n’était pas ma vocation. J’y étais pourtant bien heureux. Je leur fis alors confiance et guidé par l’Esprit, cette petite lumière qui jamais ne s’est éteinte en moi, alimentée par ceux et celles qui priaient pour moi, mes parents en premier et d’autres également, j’ai alors repris le chemin du séminaire et vécu alors quatre belles années de formation. C’est le Père Lucien Daloz qui m’appela alors et m’ordonna prêtre pour le diocèse de Besançon.

Pendant ces 40 ans de ministère paroissial, Charles de Foucauld ne m’a jamais quitté. Très vite j’ai rejoint la fraternité sacerdotale Jésus Caritas du diocèse. Notre rencontre mensuelle de partage, relecture de vie, prière m’a apporté, et continue de le faire, un équilibre spirituel qui m’a beaucoup aidé dans mon ministère en m’aidant à traverser les moments d’épreuve, et a grandement participé à mon bonheur d’être prêtre. Cette fraternité, même réduite aujourd’hui, continue à être un support important pour moi.

Aujourd’hui, au moment où tous mes conscrits sont déjà depuis quelques années en retraite professionnelle, n’ayant plus vraiment l’énergie pour inventer de nouveaux chemins d’évangélisation dans une société qui évolue de plus en plus vite, je ne vous cacherai pas que j’aspire à retrouver ce que fut finalement ma vocation première, vivre cette vie cachée de Jésus à Nazareth, une vie simple de relations, de services, de partage de la vie des uns et des autres autour de moi. Cela prendra le temps qu’il faudra. Je suis prêtre, toujours heureux de l’être. La petite lumière est toujours bien là en moi. Il me suffit de laisser le Bon Dieu continuer de faire son travail en moi comme en chacun de nous.

Et je vous offre cette prière d’abandon de Charles de Foucauld que vous connaissez sûrement déjà. Elle m’a accompagné à peu près tous les jours pendant ces quarante années :

Mon Père, je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoique tu fasses de moi, je te remercie. Je suis prêt à tout, j’accepte tout, pourvu que ta volonté se fasse en moi et en toutes tes créatures. Je ne désire rien d’autre mon Dieu.
Je remets mon âme entre tes mains. Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je t’aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre tes mains, sans mesure, avec une infinie confiance, car tu es mon Père.