Homélie du père Maurice Bez — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Accéder au site diocésain

Doyenné Banlieue - Val de l'Ognon Doyenné Banlieue - Val de l'Ognon

Homélie du père Maurice Bez

Dimanche 14 janvier 2024 - 2ème dimanche du Temps ordinaire - Année B

(1 Samuel 3, 3b-10.19 ; Ps 39 ; Cor 6, 13c… ; St Jean 1, 35-42)

Télécharger l'homélie

L’Évangile de ce dimanche nous décrit la rencontre de Jésus avec ses premiers disciples. Cela se passe au bord du Jourdain.

Ce qui frappe, c’est que cela se produit grâce à l’intervention d’intermédiaires : Jean-Baptiste présente André et un autre disciple à Jésus ; André invite son frère Simon à rencontrer le Seigneur, Simon en parle à Philippe qui, à son tour, transmet la nouvelle à Nathanaël… Et c’est ainsi depuis 2 000 ans. L’appel de Dieu est transmis par quelqu’un qui, ayant rencontré Jésus, en parle à d’autres. St Jean dira dans sa 1ère lettre. « Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de Vie… Nous vous l’annonçons ».

Quand nous regardons l’histoire de notre vie de foi, nous nous souvenons de certaines personnes qui nous ont fait connaître le Christ ou nous ont accompagné dans notre vie de foi. Oui, le christianisme est une grande chaîne de personnes qui en conduisent d’autres au Christ. Habituellement, on ne rencontre pas le Christ sans une intervention quasi providentielle de témoins qui, souvent, nous font partager leur expérience de foi.

Dans l’évangile d’aujourd’hui ; lorsque Jésus rencontre ses premiers disciples, il ne leur dit pas : « Suivez-moi », mais « Que cherchez-vous ? » Ce sont là, les premiers mots de Jésus dans l’évangile de St Jean.

Cette question s’adresse à chacun et chacune d’entre nous. « Oui, que cherchons-nous ? ». Sommes-nous dans une attitude de chercheurs ? Oui, chercheurs de Dieu ? C’est dans notre vie, dans la vie de celles et ceux qui nous entourent, dans la vie du monde que nous pouvons repérer les signes de la présence de Dieu, de son action par l’Esprit Saint. Mais n’oublions pas que nous sommes aussi « cherchés »… Dieu nous cherche, et Dieu nous appelle.

Vous avez vu, dans l’évangile, Jésus appelle André, Jacques, Simon et Jean, mais il nous appelle nous aussi. Il était un temps où les prêtres étaient si nombreux que les baptisés étaient peu investis dans des responsabilités d’Église. Aujourd’hui, ils sont nombreux à répondre aux sollicitations de toutes parts…

Quand Dieu appelle Samuel, cette nuit-là, Samuel répond aussitôt. Mais il ne sait pas que c’est Dieu qui l’a appelé. Il va voir le grand prêtre Eli, puisqu’il est seul avec lui.

Ce n’est que la 3ème fois, après qu’Eli ait initié Samuel à la présence de Dieu, que Samuel comprend que l’appel vient de Dieu. Et lorsque Dieu l’appelle à nouveau, il répond tout de suite « Parle, ton serviteur écoute ! » Samuel n’a pas trouvé Dieu tout seul. Il a fallu que Dieu se révèle à lui, par l’intermédiaire d’un autre. Mais voilà que Samuel deviendra un grand prophète, quelqu’un toujours à l’écoute de Dieu. Rappelons que c’est lui qui permettra, à la fin de sa vie, de transmettre l’appel de Dieu à un jeune berger, David, de devenir le roi de son peuple.

Il en va ainsi pour nous. Il nous arrive de recevoir des appels, mais souvent nous ne savons pas d’où ils viennent.

Si on creuse un peu, on peut découvrir que Dieu n’y est pas étranger !

Ces 2 textes, l’appel de Samuel et l’appel des premiers disciples, ont un déroulement commun. Ces récits commencent tous les 2 par une incertitude : « Qui est celui qui m’appelle ? » « Que cherchez-vous ? » Et peu à peu une certitude se construit : l’appel vient de Dieu.

Cette certitude est attestée par Jésus lui-même. Il reconnaît en Pierre, le rocher sur lequel il construira son Église. Il l’appelle Kephas, le roc, la pierre. Il lui donne son nouveau prénom, ce qui signifie la confiance que Jésus accorde à cet homme, ce qui permettra à Pierre d’accomplir sa mission, et n’oublions pas jusqu’au prix de sa vie. La confiance, c’est le maître-mot de l’appel, et c’est le maître-mot de notre réponse.

C’est dans la confiance réciproque que s’enracine notre foi : le mot « foi » vient d’ailleurs de la même racine que confiance, qui a donné le verbe « se fier », « oui, confiance, faire confiance ! »

Oui, chers amis, accordons-lui notre confiance, et laissons-le faire. Et à notre tour, disons à Dieu : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ! ».

Maurice BEZ