Homélie du père Maurice Bez — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez

Dimanche 10 septembre 2023 - 23ème dimanche ordinaire (année A)

(Ezékiel 33, 7-9 ; Psaume 94 ; Romains 13, 8-10 ; Matthieu 18, 15-20)

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La vie au sein de nos communautés n’est pas à l’abri de heurts et de tensions. Déjà, dans la 1ère lecture, Ezékiel, un prophète vers 600 ans avant Jésus Christ, qui a vécu avec son peuple, la déportation et l’exil à Babylone, nous dit de la part du Seigneur, d’être des guetteurs pour nos frères, à devenir responsables les uns des autres. Non pas des redresseurs de torts comme ceux qui pensent toujours avoir raison, mais comme des frères qui, ensemble, humblement, cherchent la vérité et le chemin de l’amour.

Dans l’évangile de ce jour, Jésus évoque les relations entre les membres au sein de l’Église, au sein de nos communautés chrétiennes. Il évoque plus particulièrement les tensions qui peuvent exister : « Si ton frère a commis un péché contre toi... ». Eh bien le conseil que Jésus donne, c’est d’aller le trouver : « Va ! Va lui faire des reproches seul à seul ! »

Vous comme moi, vous devez penser que cette démarche est difficile. On peut se faire jeter, remballer. « De quel droit, tu me fais la morale ? ». On connaît toutes ces phrases… On veut éviter les paroles qui fâchent ou qui blessent. Et pourtant Jésus nous dit : « Va ! ». Non pas pour condamner ou critiquer, mais dans une volonté de se comprendre et de se réconcilier. : « Si 2 d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père ». Jésus veut nous dire qu’une rencontre ou même une prière commune peut rapprocher, réconcilier.

Et si ça ne marche pas ? Jésus nous dit : « Prends avec toi 1 ou 2 personnes, afin que l’affaire soit réglée sur la parole de 2 ou 3 témoins ». Les chrétiens de Corinthe avaient la même pratique (2 Co 13, 1). La communauté de Qumran : « Personne ne peut porter une affaire devant l’assemblée contre son prochain sans avoir été préalablement jugée par des témoins ». (Dt 19, 15). Si ces 2 premières démarches n’aboutissent pas, Jésus nous dit que nous pouvons considérer l’autre comme un païen et un publicain. Dans la bouche de Jésus, cette parole prête à sourire. Jésus, que ses contemporains accusaient de manger constamment avec publicains et les pécheurs. Lui qui s’est fait insulter chez Zachée, un chef de publicains. Jésus n’a-t-il pas aussi appelé le publicain Matthieu à devenir un de ses apôtres ? Tout au long de l’évangile, Jésus va à la rencontre des pécheurs, comme un berger part à la rencontre de la brebis perdue, car, dit-il, « je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. Jésus ne rejette pas, ne condamne pas, n’exclut pas, au contraire, il aime, il pardonne.

Dans l’Église d’aujourd’hui, dans nos communautés, chacune des lectures de ce jour nous invite à avancer ensemble sur un chemin de dialogue, d’écoute et de bienveillance, dans un esprit d’unité, de prière et de charité.

St Paul ajoute que l’accomplissement parfait de la loi, c’est l’amour fraternel. Dans ce même chapitre 13, Paul donne des consignes précises pour la vie en commun par une vie soumise aux lois communes de la société civile, mais en disant que la loi de Dieu nous demande d’aimer nos frères, dépasse toute loi humaine.

Dans le psaume de ce jour, le 94, le Seigneur pose la question de confiance car après les épreuves, nous savons qu’il est toujours présent. Il répond à nos appels et il est prêt à nous aider si nous lui faisons confiance. C’est l’expérience du peuple d’Israël au désert qui est aussi un peu la nôtre dans un monde déchristianisé où nous sommes devenus minoritaires.

Néanmoins, gardons la foi, elle conduit à l’espérance. N’oublions pas que notre foi, notre fidélité et notre amour fraternel seront une boussole pour le monde qui nous entoure et qui cherche désespérément une lumière et une espérance.

Maurice B.