Homélie du père Michel Naas — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Michel Naas

Homélie du 21ème dimanche ordinaire - Année C
(Is 66, 18-21 ; Ps 116 (117), 1, 2 ; He 12, 5-7.11-13 ; Lc 13, 22-30)

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« Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » Cette question taraude les personnages des évangiles, mais est aussi au cœur des préoccupations chrétiennes d’aujourd’hui. Qui peut être sauvé ? Ou encore que faut-il faire pour être sauvé selon la question du jeune homme riche ? Chose extraordinaire, le passage de ce jour rattrape la question du jeune homme riche.

Si nous commençons par la question du « qu’est-ce que l’on doit faire », on a tout faux. Posons-nous plutôt la question de savoir : d’où nous viens le salut, et ce qu’il est ? Le salut, c’est selon l’évangile, participer au festin dans le Royaume, comme le rappelle le prophète Isaïe ; et à ce festin, le plus grand nombre aura une place. Mais ce qui angoisse vraiment dans toutes ces questions, c’est la question de notre propre salut ! Y a-t-il un nombre déterminé de sauvés comme le croient les témoins de Jéhovah, ou bien serait-ce nos actions qui nous donnent une place à la table du festin ?

Comme le rappelle souvent les évangiles, le Royaume n’est pas un avantage acquis par les premiers de la classe, c’est-à-dire, ceux qui feraient tout ce qu’il faut, quand il faut. Cette place au festin du Royaume est le don fait à celui qui accepte d’être dernier ou petit, qui accepte qu’il ne peut pas à la force de son travail, de sa foi, de sa prière ou de ses gestes de compassion, s’ouvrir les portes du Royaume, et qu’il a pour obtenir cette place au festin du Royaume, besoin de l’amour et de la miséricorde de Dieu.

Personne ne peut se prévaloir de quoique ce soit devant Dieu, même pas, et l’évangile d’aujourd’hui le montre, ceux qui ont mangé avec lui et qui ont avec lui parcouru les routes de Galilée. Pour nous aujourd’hui nous allons dire à ceux qui ont reçu le baptême, partagés Parole et Eucharistie et qui vivent chaque jour une vie dite fraternelle.

Vous avez remarqué que Jésus ne répond pas à cette question du salut. Il ne dit qu’une chose, ce n’est en rien la filiation qui est suffisante pour assurer le salut, si l’on veut être sauvé, il faut savoir se délester de toute charge pour pouvoir passer par la porte étroite, comme le chameau bâté. De quoi se décharger donc ? En premier lieu de toutes nos certitudes religieuses, que ce soient celles sur Dieu ou celles sur l’Église ou d’une certaine morale ; c’est au nom de celles-ci que l’on a envoyé au bûcher les sorcières, que l’on a excommunié bien du monde parce que non conforme à la loi ; et je ne parle pas de ceux que l’on a envoyé en enfer, puisque nous savions mieux que Dieu lui-même qui devrait être sauvé ! Et l’on s’étonne que certains aient abandonné la foi ? La foi en ce Dieu retord voire méchant, je le comprends.

Pourtant le prophète Isaïe bien avant le Christ, nous parle de l’universalité du salut, c’est-à-dire un salut offert à tous les hommes de bonne volonté, et cela n’empêche pas l’idéal de la porte étroite. Cette dernière ne cherche pas à favoriser un tri, mais demande la nécessité du choix, et la nécessité de se libérer de tout ce qui nous empêche de voir sereinement et Dieu et nos frères. Jésus nous rend responsables de notre avenir, et c’est ce que nous vivons aujourd’hui dans notre présent qui peut nous ouvrir un avenir possible. Alors nous avons la réponse à « qui peut être sauvé ».

Michel Naas