Chapelle Saint-Ferréol et Saint-Ferjeux à Miserey-Salines — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Accéder au site diocésain

Doyenné Banlieue - Val de l'Ognon Doyenné Banlieue - Val de l'Ognon

Chapelle Saint-Ferréol et Saint-Ferjeux à Miserey-Salines

Bâti au cours du troisième quart du 19e siècle, cet édifice, de plan rectangulaire, se compose d'un vaisseau unique entièrement revêtu d'un décor peint. Une fausse voûte à caissons présente des motifs décoratifs et les vitraux se distinguent par leur diversité. À l'extérieur, le mur pignon est amorti par un clocher et un porche à deux colonnes portant un arc trilobé précède l'entrée. La chapelle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis le 23 avril 2012.

Voir l'album photos

Le contexte de la construction

En mai 1854 une grave épidémie de choléra s’abat sur la France, touche très fortement la Haute-Saône en juin, mais épargne Miserey. L’abbé Claude-Louis Guillemeney (1807-1863) désire remercier les saints Ferréol et Ferjeux, patrons du village et évangélisateurs de la Franche-Comté de cet heureux événement. II décide de faire construire une chapelle votive dédiée qu’il commande à son parent, le talentueux architecte bisontin Pierre Marnotte (1797-1882). Très croyant, I’architecte offre une partie de son travail. En plus de nombreuses réalisations prívées, Pierre Marnotte est I’architecte des églises d’Avanne (1826-1832), de Franois (1827-1829), de Montarlot-lès-ChampIitte (1851-1855) et de Confracourt (1861-1866). II a également œuvré dans les églises de Naisey-les-Granges (1824), de Bourne-les-Dames (1824-1831), de Chaucenne (1838 et 1856) et de Clerval (1861). II est l’auteur des deux synagogues de Besançon (1830 et 1866-1869).
Après son achèvement, la chapelle de Miserey a été bénie le 20 juìn 1858.

L’architecture extérieure

Pour ce chantier, l'architecte reprend de nombreux éléments de la chapelle Notre-Dame de Piłié de Voray-sur-l’Ognon, qu’il avait reconstruite en 1842, tout en les renouvelanł.

Chapelle Saint Ferréol et Saint Ferjeux - Miserey-SalinesAinsi, comme à Voray, la chapelle est égalemenł précédée d’un petit porche néo-gothique reposant sur colonnes dont il renouvelle le dessin des chapiteaux.

Sur ces colonnes repose un arc trilobé en bois peint pour imiter la pierre et dont les pointes décorałives sont constituées de petits fleurons de fonte. De part et d’aułre de la façade, les piliers sont sommés de petits dômes de pierre aux nervures perlées. Le clocheton sommital est constitué d’un délicat édicule carré en fonte surmonté d'un pinacle en guise de flèche. Ce pinacle présente la particularité d’avoir été exécuté au départ pour le chantier de la restauration de la cathédrale Saint-Jean de Besançon. Jugé trop volumineux, il n’avait pas été employé ce qui permit à l’abbé de le récupérer pour sa chapelle.

La petite voûte du porche est un berceau brisé à caissons entourés d’accolades qui sont repris dons ceux, ajourés et aux décors de fonte, de la haute porte d’entrée.

Les décors intérieurs

L’intérieur est un volume quadrangulaire surmonté d’une fausse voûte en berceau brisé faite de caissons de bois enluminés de décors polychromes qui présentent en alternance des ornements géométriques et végétaux, des portraits en buste des principaux saints régionaux (saint lrénée, saint Antide, Chapelle Saint Ferréol et Saint Ferjeux - Miserey-Salinessaint Lin, saint Donat, saint Claude, saint Jean, saint Policarpe, saint Ygnan, saint Prothade, saint Germain) auxquels s’ajoułent la łête de saint Jean-Baptiste sur un plot et la Sainte Face ainsi que des blasons dont celui de Mgr Césaire Mathieu (1796-J 875), archevêque de Besançon.

La lumière pénètre au moyen de quatre baies latérales en tiers-point complétées par trois oculi percés dans le mur du chevet à I’arrière de I’auteI. Celui-ci est formé, à I’avant, d’un élégant remplage ajouré en pierre constitué de quadrilobes.

Le motif de ces quadrilobes est repris, en partie basse et en peinture murale, tout autour de la chapelle, au-dessus d'une plinthe peinte en marbre. Le sol est revêtu de carreaux de céramiques néo-médiévaux.

Les statues des saints patrons, saint Ferréol et saint Ferjeux sont présentées dans des niches trilobées surmontées de vitraux figurants la colombe du Saint Esprit.

L’inscription « Hi sunt, per quos ad fidem venimus ; per quos salutis viam cognovimus » est peinte au sommet du mur du chevet. Cette phrase, qui est tirée de l’incipit de l’office des saints Ferréol et Ferjeux du 16 juillet signifie : « Ils sont ceux de qui nous avons reçu la foi, par qui nous connaissons la voie du Salut ».

Au sol se trouve la pierre tombale de I’abbé Guillemeney, fondateur de la chapelle.

D’une chapelle votive à une chapelle familiale et commémorative

La chapelle est vendue par la commune, le 8 octobre 1920, à Madame IsabeIIe d’Orival de Miserey pour qu'y reposent son époux, le Lieutenant-Colonel de cavalerie Raoul d'OrivaI de Miserey (1859-1917) et son fils, le Maréchal des Logis Jean d’OrivaI de Miserey (1896-1918), décédés à la fin de la Première Guerre mondiale. Une plaque de marbre commémore leur décès en I’associant à celui de quatorze autres "enfants" du Chapelle Saint Ferréol et Saint Ferjeux - Miserey-Salinesvillage, morts eux-aussi pour la France.

En 1921, la maison Prethot et Berthoz de Besançon exécute deux vitraux pour la chapelle désormais familiale. Le vitrail de gauche présente les armes de Raoul d’Orival de Miserey et de son épouse, Isabelle d’Huart (1866-1953) accompagnées de la devise de la famille d’Orival : « RECTO TRAMITE ».

Celui de droite présente les armes de Robert Haincque de Saint-Senoch (1873-1969) et de son épouse, Marguerite, dite Paquerette, d’Orival de Miserey (1891-1970) accompagnées de la devise de la famille Haincque de Saint-Senoch : « HINC VIA CERTA MARI LITTORE TUTA QUIES ».

Les noms des défunts de la famille (qui sont inhumés dans le caveau attenant à la chapelle) sont inscrits sur une plaque de marbre.

La chapelle est inscrite au titre des Monuments historiques depuis le 23 avril 2012.

Pascal Brunet, Historien de I’architecture
Mai 2019