Homélie du père Maurice Bez pour la Pentecôte — Doyenné 02 / Banlieue - Val de l'Ognon

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Homélie du père Maurice Bez pour la Pentecôte

PENTECÔTE – 31 Mai 2020

Actes 2, 1-11 ; Ps 103 ; 1 Cor. 12, 3b-7.12-13 ; St Jean 20, 19-23

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Cet Esprit qui bouscule… imprévisible !

Il y avait foule ce jour de Pentecôte à Jérusalem. D’un côté les apôtres et de l’autre des juifs venus à Jérusalem fêter Chavou’oth, une fête de pèlerinage célébrée sept semaines après Pessah (Pâque juive), mais c’était surtout le souvenir du don de la Torah au mont Sinaï 50 jours après la sortie d’Égypte. Ils sont nombreux, ces juifs, venus des différentes régions de l’empire romain où ils se sont installés. On comprend la diversité des langues. Aujourd’hui encore, les juifs célèbrent cette fête qui est l’événement fondateur du Peuple d’Israël.

On ne peut pas ne pas faire référence à ce peuple d’Israël qui a été porteur de la promesse, et nous, « nous avons été greffés comme des branches d’olivier sauvage sur un olivier cultivé : Israël » (Romains, 11). Et voilà que lorsque les apôtres rencontrent ces juifs, forts de l’Esprit, ils se font comprendre et chacun entend, dans sa propre langue, les merveilles de Dieu.

Ce dimanche de la Pentecôte, les juifs du monde entier célèbrent Chavou’oth. C’est, pour celles et ceux qui vivent l’inter-religieux, déjà un signe de l’Esprit : oui, dis-nous le mystère de l’Esprit, celui qui abat les barrières du mépris, enjambe les frontières du racisme, jette des ponts, crée des liens, ouvre de nouveaux chemins d’espérance.

Dans l’Évangile de Saint Jean, c’est le soir de Pâques, dans la foulée même de la résurrection, que l’Esprit Saint est donné aux apôtres.

«Il répandit sur eux son souffle et il leur dit : recevez l’Esprit Saint ». Ils découvrent que le ressuscité de Pâques est bien le crucifié du vendredi saint. « Il leur montra ses mains et son côté ». Et il les envoie « comme le Père l’a envoyé »… autrement dit : Jésus les envoie sur les chemins du monde. Avec cette mission : « À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus ». Ces paroles confient à l’Église de tous les temps la mission de réconcilier avec Dieu tous ceux qui se sont séparés de lui. Relever ceux qui sont tombés… Ainsi, le rôle de l’Église est la libération ! Offrir l’amour infini de Dieu : le salut, le pardon, la réconciliation…

C’est une nouvelle ère qui s’ouvre. La Pentecôte, c’est Pâques qui va se répandre, se communiquer, c’est Pâques qui prend feu.

Quand nous, chrétiens, nous fêtons la Pentecôte, nous célébrons la naissance de l’Église, mais aussi toutes les Pentecôtes vécues dans l’Église, aujourd’hui, à travers la diversité des groupes, mouvements ou services d’Église.

Mais nous ne pouvons pas nous représenter l’Esprit Saint, il suffit de repérer son action, ses signes, ses traces dans notre existence chrétienne, dans l’Église et dans le monde, comme à l’intérieur des nations, des peuples… « Oui, dis-nous les signes de l’Esprit ! »

Le texte de Paul, lui, ne renvoie à rien d’extraordinaire ni de spectaculaire, mais invite à percevoir la présence et l’action permanente de l’Esprit dans les réalités quotidiennes de la vie.

« Sans le Saint-Esprit, personne n’est capable de dire : Jésus est Seigneur ». Chaque fois que je le prie, c’est lui qui me fait prier. De plus, ajoute Paul, l’action de l’Esprit est varié. « Les dons sont variés, les services sont variés… mais c’est le même Seigneur qui agit en tout et en tous ».

On peut bâillonner la parole, enchaîner la liberté, mais aucun pouvoir humain ne peut tuer le souffle de l’Esprit dont on ne sait « ni d’où il vient, ni où il va ».

L’Esprit de Pentecôte, à chaque époque, est l’Esprit des nouveaux commencements, capable de renverser tous ces régimes qui ont mis à terre un peuple pour mieux le dominer et le réduire à sa dimension socio-économique pour en profiter. Il remplit soudain les rues et les places de foules capables de regarder en face les chars et les fusils, irrésistible raz-de-marée d’une liberté trop longtemps contenue.

Dans la Bible, chaque fois qu’un peuple est mis à terre, l’Esprit du Créateur le fait se lever. Les « ossements desséchés », dans le livre d’Ézéchiel, nous rappelle qu’un peuple mis à terre, peut devenir un peuple qui redresse la tête, retrouve sa dignité et prend place dans le concert des nations. La Pentecôte : quand tout semble perdu, soudain, jaillit une nouvelle dynamique porteuse d’espérance.

Attention ! Le saint Esprit est « plein d’esprit », Il a l’art de surprendre, parce qu’il est Celui qui fait entrer la « nouveauté » dans le monde. Il a plus d’un tour dans son sac ! Il n’a pas fini de nous surprendre ! À condition qu’on le prie d’agir… Nous vivons le temps de l’Esprit Saint ! Dernier temps de présence de Dieu à l’humanité. Ne l’oublions pas. Chaque jour, c’est Pentecôte ! Nous sommes en régime de Pentecôte. Ne l’oublions pas !

Maurice BEZ

L'histoire de l'Ascension et de la Pentecôte racontée à des enfants
Martine Bacher dessine et raconte l'histoire de l'Ascension (la montée de Jésus au ciel) et de la Pentecôte (l'histoire de la venue du St Esprit sur les disciples de Jésus). Pour enfants de 4 à 8 ans.

 

 

 

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