La Visitation, un tableau d'Adrien Richard - Église de Pirey
L'une des toiles représente La Visitation, mystère de la rencontre de Marie et d'Élisabeth, sa cousine, à la suite de l'annonce apportée par l'ange Gabriel : "Voici, Élisabeth, ta parente a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. Car rien n'est impossible à Dieu."
Lors de cette visite, une autre rencontre s'opère, celle de Jésus et de Jean-Baptiste, qu'Élisabeth sent déjà tressaillir en elle : "Car voici, aussitôt que la voix de ta salutation a frappé mon oreille, l'enfant a tressailli d'allégresse dans mon sein."
À noter, dans la représentation voulue à l'origine par le peintre, le contraste marqué entre la joie rayonnante de Marie, dont la maternité va inaugurer un monde nouveau, et la retenue d'Élisabeth et de Zacharie, que l'artiste a placés dans une relative obscurité. Passage de l'Ancien Testament au Nouveau, s'accomplissant à travers deux femmes, en chacune desquelles se manifeste la toute-puissance créatrice de Dieu : d'Élisabeth, qui n'osait plus attendre d'enfant, va naître le Précurseur ; Marie, de son côté, ne peut contenir la joie qui l'emplit tout entière et qui éclate dans le Magnificat dont l'écho se répercute au long des âges.
L'interprétaion que donne le peintre de l'événement l'a conduit, dans sa liberté artistique, à cette figuration. La "pleine de grâce" porte en elle le salut du monde, et cela doit être fortement affirmé.
Cependant, c'est la restauration du tableau qui nous permet, aujourd'hui, de le voir tel qu'Adrien Richard l'a peint. A une époque indéterminée, l'oeuvre destinée au couvent des Minimes de Consolation, avait fait l'objet d'un remaniement ; un repeint, que nous supposerons destiné à donner à la scène un aspect plus... réaliste, au détriment du symbole.
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Charles Bardot
Association “Les Amis du Patrimoine” à Pirey